Africa-Press – Comores. Décidé à aller jusqu’au bout, le gouvernement français vient de dépêcher à Mayotte un nouveau contingent de plus de 150 gendarmes mobiles et des véhicules militaires pour mettre à exécution l’opération Wuambushu visant à expulser des milliers de comoriens et à détruire les bidonvilles supposés abriter ceux que Paris appelle des « clandestins » et « délinquants » dès la fin du ramadan.
Les choses semblent s’accélérer à Mayotte. Dans les lignes du journal Le Parisien du 16 juin, il est mentionné que près de 150 gendarmes sont arrivés samedi 15 avril dernier à Mayotte. Cette mobilisation n’a qu’un seul objectif : la démolition des bidonvilles et l’expulsion de près de 10.000 comoriens des trois iles considérés en situation irrégulière vers l’ile Anjouan d’ici la fin du ramadan soit dans cinq jours.
Cette opération qualifiée par la société civile comorienne de «génocidaire » est décriée par beaucoup d’organisations locales et internationales. En France tout comme à Moroni, des mobilisations se multiplient en vue de dénoncer une opération illégale et portant atteinte à la dignité humaine. Tous exigent la non-réadmission des personnes reconduites à la frontière et condamnent avec fermeté cette opération qui est contraire aux principes des droits de l’homme et à toutes les conventions internationales dont la France est signataire.
À Moroni la société civile ne reculera devant rien. Elle a manifesté samedi dernier toute sa colère. « Nous, peuple comorien présent sur les 4 iles et partout dans le monde, exprimons notre ras-le-bol face à la persécution dont nous sommes victimes depuis la prise de notre indépendance. Bientôt 50 ans d’un gâchis incommensurable qui laisse deux générations sacrifiées pour de sombres intérêts, deux générations qui subissent un narratif néocolonialiste visant à entretenir la division entre les enfants des Comores et à les maintenir dans un état de dépendance et de mendicité vis-à-vis de la France. Nous ne pouvons tolérer une énième humiliation de notre pays souverain en laissant se perpétrer un crime contre l’humanité sur nos terres », avait lancé la société civile tout en appelant les mahorais à ouvrir les yeux sur les véritable enjeux de cette occupation illégale.
Parallèlement elle a demandé « l’arrêt immédiat de cette opération criminelle » qui n’est pas conforme au droit international et au gouvernement d’abroger sans délai l’accord cadre de partenariat renouvelé avec la France signé le 22 juillet 2019 et de s’opposer fermement à tout acte de déplacement forcé de population entre nos iles. Des manifestations ont eu lieu le week-end dernier à l’île de La Réunion et dans plusieurs villes de France, à l’initiative de la diaspora comorienne avec le soutien d’organisations panafriacianes et de défense des droits de l’homme. Même à Mayotte des voix commencent à protester, y compris des soignants, des enseignants, des journalistes et des magistrats.
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