Salim Mdéré ou la haine anti-comorien à visage découvert

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Salim Mdéré ou la haine anti-comorien à visage découvert
Salim Mdéré ou la haine anti-comorien à visage découvert

Africa-Press – Comores. Salim Mdéré marche sur les pas de Théoneste Bagosora. Le tristement célèbre génocidaire Rwandais mort en 2021 fait des émules du côté de Mayotte. Si le cerveau du génocide Rwandais se servait de la Radio Mille Collines pour répandre sa haine, Salim Mdéré se sert d’un plateau de télévision d’un média de service public (Mayotte la 1ère) pour déverser la sienne. Ce lundi 24 avril, le premier vice-président du Conseil Départemental de Pamandzi Salim Mdéré a fait une sortie de piste grave de sens : « il faut les tuer ».

Alors qu’a débuté au Rwanda ce mois d’avril la commémoration du vingt-neuvième anniversaire du génocide des Tutsis par les extrémistes Hutus, à Mayotte nous assistons depuis trois jours à l’opération Wuambushu qui vise tout simplement à « décomorianiser » l’ile. Il y aurait « trop de Comoriens » à Mayotte, au point de saturer tous les services publics de l‘île à en croire la député Estelle Youssoufa sur LCI et France 24, dont la virulence du discours n’a rien à envier aux théoriciens de la xénophobie et de l’ethnicisme à la mahoraise.

Si le rapprochement entre ces deux dates est sujet à discussion, le verbe utilisé risque de créer un précèdent et laisse peu d’ambiguïté sur l’objectif de la frange la plus à droite de la classe politique mahoraise, qui est de tuer du comorien, pour paraphraser quelqu’un. « Les gamins qu’on voit de loin, ça ce n’est même pas des gamins, moi je refuse d’ailleurs qu’on emploie ce terme là, jeunes, gamins, ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, il faut à un moment donné en tuer, je pèse mes mots », disait l’élu de Pamandzi pour montrer qu’il assume ses propos.

Et quand la journaliste tente de le stopper, le Vice Président du Conseil Départemental persiste : « Oui, vous ne pouvez pas me laisser, mais si il y’en a pas un qui es tué, il y’en aura toujours d’autres qui vont oser, tenter à tuer des policiers », un véritable appel au meurtre assumé par un élu de la république dans une chaine publique pourtant puni par le code pénal français (art. 221-5-1, loi 2020-936 art.24) de dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Mais l’élu sait qu’il ne risque pas grand-chose, car si Mayotte est toujours sous administration française, la pratique judiciaire dans le territoire reste celle d’un Etat colonial.

Se présentant au départ comme quelqu’un qui a des solutions à proposer, l’élu de Pamandzi a commencé par appeler l’armée française à violer l’espace aérienne et maritime des Comores en embarquant les migrants à bord de bateaux et hélicoptères escortés par l’armée pour leur renvoi aux Comores en particulier. Une chose est sûre, avec ses propos, Salim MDERE a gagné en estime auprès des extrémistes mahorais en portant haut et fort la voix haineuse de la droite la plus extrême de la politique française. Ces propos faisaient écho au refus du gouvernement comorien de laisser accoster le Maria Galanta qui emmenait des refoulés de Mayotte. Une décision qui a eu comme effet direct, un lever de bouclier pour les extrémistes de tout poil.

Eric Zemmour ancien candidat à la présidentielle française appelle le gouvernement français à sursoir l’accord cadre de 2019 signé avec le gouvernement comorien, notamment dans son volet financier. « Suspension de l’aide et du plan de développement de 150M » ou encore « Interdiction des transferts financiers de la diaspora vers les Comores (15% du PIB des Comores). » Des propositions soutenues par un autre leader mahorais. Daniel Zaidani soutien de Marine Le Pen a l’élection présidentielle de 2022 et délinquant financier condamné en 2021 en première instance à 80 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêt appelle « à la suspension de tout octroi de visas a tout comorien quel que soit son rang, autorité gouvernementale ou citoyen lambda », en somme l’arme de destruction massive et levier de pression des autorités françaises pour faire pression sur tous les gouvernements comoriens successifs depuis l’instauration du visa Balladur en 1994.

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