Africa-Press – Comores. Malgré les 8 points gagnés dans le classement mondial de RSF, le syndicat des journalistes comoriens reste encore perplexe sur plusieurs questions notamment le département de l’information. La présidente demande au chef de l’Etat de « déplacer le département de l’information comme il l’avait fait en 2019.
Comme chaque 03 mai, le monde célèbre la journée internationale de la presse et le pays ne fait pas exception. Cette année, une centaine de journalistes ont battu le pavé de Mtsangani à la place de l’Indépendance. C’est sous le thème « la liberté d’expression comme moteur de tous les droits » que la présidente du SNJC Faiza Soule Youssouf a prononcé son discours. Avec un grand soupire, elle a déclaré que les Comores ont gagné 8 points du classement de RSF, signifiant que le pays revient de loin. « Est-ce que la presse se porte bien ? Est-ce que le pouvoir a subitement décidé de nous laisser exercer librement notre profession ? Attendons voir, d’ici la fin de l’année, nous aurons sans doute la réponse à nos questions. Mais nous ne pouvons que nous féliciter de n’avoir aucun journaliste en prison. Nous espérons qu’il en sera de même cette année et pour les années qui suivent », avance-t-elle.
Elle revient sur un point fondamental qui impacte l’évolution et la qualité de l’information concernant le département de l’information. Elle demande solennellement au chef de l’Etat de déplacer le département de l’information. « Le département de l’Information se trouve au ministère de l’intérieur, dont le ministre, Fakridine Mahamoud, ancien officier de l’armée est toujours le patron des renseignements généraux depuis plus de 10 ans, malgré sa nomination en tant que ministre fin 2021. C’est un non-sens. Très solennellement, nous demandons au chef de l’Etat, Azali Assoumani de déplacer le département de l’information. Il l’avait déjà fait en 2019, c’était alors le ministre des télécommunications qui était notre ministère de tutelle », demande-t-elle.
À l’approche des élections de 2024, elle interpelle les responsables des forces de l’ordre de laisser les journalistes exercer leur travail en toute quiétude. « Comme dit plus haut, nous nous dirigeons vers une période compliquée pour nous journalistes. Nous tenons à marteler qu’il ne faut pas que nous soyons pris pour cibles en période de tension. Nous faisons appel au nouveau commandant de la Gendarmerie, au chef d’État-major, au ministère de l’Intérieur, au chef de l’Etat, à nous laisser exercer notre profession en toute quiétude. Nous demandons aux journalistes d’être professionnels, de délivrer une information juste et vérifiée », souligne-t-elle.
Présente, la représentante du CNPA (Conseil national de la presse et l’audiovisuel) Mariata Moussa a profité de cette occasion pour demander aux autorités comoriennes à respecter à protéger et à promouvoir la liberté de la presse. « En tant qu’organe de régulation de la presse et de l’audiovisuel aux Comores, nous appelons et œuvrons à la mise en place de conditions propices à un journalisme libre et responsable. Nous encourageons la formation continue des journalistes et des professionnels des médias afin de garantir la qualité, la neutralité et l’intégrité de l’information fournie au public. Nous exhortons également les autorités comoriennes à respecter, à protéger et à promouvoir la liberté de la presse et à garantir un environnement propice, inclusif et durable pour les journalistes », insiste-t-elle.
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