Africa-Press – Comores. Célébrée tardivement, la journée mondiale de la lutte contre le paludisme est l’occasion de renouveler les engagements politiques et de renforcer les investissements dans la prévention du paludisme. Aux Comores, le ministère de tutelle appelle à l’implication de tous dans la lutte contre ce fléau et à cette occasion, 1200 moustiquaires étaient distribués aux enfants et aux parents présents.
Le ministère de la santé et ses partenaires ont célébré hier jeudi 04 mai la journée mondiale de la lutte contre le paludisme à Hantsambou dans la région d’Itsandra. Cet évènement a vu la présence du directeur général de la santé, de l’OMS, des acteurs de la santé, du maire d’Itsandra… Cette maladie reste encore dangereuse en Afrique comme l’a démontré l’OMS. Dr Nassuri Ahamada, responsable de la lutte contre le paludisme à l’OMS a réitéré les propos de la directrice régionale de l’OMS Dre Moeti Matshidiso. Il a mis l’accent sur la dangerosité de cette pathologie. En 2021 la maladie a tué 619 000 personnes, dont environ 96% vivraient en Afrique. Il est six à 20 fois plus susceptible de se propager dans les environnements exposés aux moustiques que le variant Omicron du SARS-CoV-2. Sur cette même période, la région Afrique a enregistré à elle seule 234 millions de cas de paludisme et 593 000 décès.
« Selon les estimations, ce qui signifie que notre région supporte la plus lourde charge de morbidité et de mortalité palustres, avec plus de 95% des cas et 96% des décès notifiés dans le monde. Notre région reste donc la plus touchée par cette maladie mortelle, en partie parce que trop de personnes n’ont pas accès aux mesures de prévention et aux traitements… Des inégalités importantes touchent les groupes les plus vulnérables, les jeunes enfants et les femmes, alors qu’environ 80% des cas de et des décès dus à cette maladie touchent des enfants de moins de cinq ans », confie-t-il.
Au niveau des Comores, le pays s’est engagé d’ici 2025 à éliminer le paludisme. Cette lutte a connu des avancées significatives depuis 2000. Le Dr Saindou Ben Ali Mbae a expliqué qu’au terme de ce premier trimestre 2023, la lutte pour l’élimination du paludisme aux Comores a enregistré des résultats quantifiables encourageants. A Ngazidja, où la maladie est beaucoup plus récalcitrante, on observe une réduction significative de l’incidence et de la prévalence de la maladie tandis qu’à Ndzouani et à Mwali, aucun cas autochtone de paludisme n’est enregistré. « Comme résultat majeur il faut souligner qu’aucun cas de décès dû au paludisme n’est notifié dans notre pays et dans toutes les structures sanitaires. Cette maladie n’est plus donc le premier motif de consultations et d’hospitalisations », avance-t-il.
Et de poursuivre : « Tant que le paludisme n’est pas éradiqué, des vies humaines resteront toujours exposées au risque de contracter cette maladie évitable et traitable qui coûte la vie à des milliers d’enfants et de femmes enceintes partout dans le monde et particulièrement chez nous en Afrique. A l’instant même où nous célébrons la lutte contre la maladie, malgré les efforts consentis d’un côté par les nations et de l’autre par la solidarité internationale, des populations entières peinent à bénéficier des services et de interventions nécessaires pour se prémunir de ce fléau. Face à cette conjoncture difficile, nous ne devons cesser d’attirer l’attention des comoriens et du monde entier sur l’impact dévastateur de la maladie de mettre à l’abri les plus vulnérables, à savoir les enfants et les femmes enceintes en ciblant plus nos interventions et en faisant preuve d’innovation plus particulièrement à Ngazidja, tout en redoublant d’efforts et de vigilance pour empêcher sa résurgence à Ndzouani et à Mwali ».
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