Wuambushu: Les reconduites se poursuivent malgré l’opposition du gouverneur d’Anjouan

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Wuambushu: Les reconduites se poursuivent malgré l’opposition du gouverneur d’Anjouan
Wuambushu: Les reconduites se poursuivent malgré l’opposition du gouverneur d’Anjouan

Africa-Press – Comores. Le Maria Galanta affrété par l’Etat français pour transporter les refoulés de Mayotte multiplie les traversées vers Anjouan, déversant à chaque rotation un lot des reconduites au port de Mutsamudu. Une opération qui se déroule loin du regard du gouverneur de l’île d’Anjouan connu pour son opposition frontale contre l’opération Wuambushu.

Pendant que le gouverneur d’Anjouan Anissi Chamsidine tente tant bien que mal la résistance contre les reconduites dans l’opération Wuambushu, le bateau Maria Galanta réquisitionné par l’Etat français pour transporter les refoulés, poursuit ses rotations. En fin de la semaine dernière, une quarantaine de refoulés ont débarqué sur le port de Mutsamudu. Un chiffre à prendre avec des pincettes tant il est difficile à vérifier aussi bien au niveau des autorités concernées qu’au niveau de la compagnie maritime.

Ce qui est sûr, l’opération des reconduites se poursuit loin du regard du gouverneur de l’île qui est maintenu à bonne distance par les autorités centrales. Dans son Dar Nadjah (siège du gouvernorat), Anissi Chamsidine tente tant bien que mal d’organiser l’opposition en tenant régulièrement des réunions avec les forces vives de la place. Mercredi dernier lors d’une énième rencontre où des ténors du G10 entre autre ont fait le déplacement à Anjouan, le gouverneur de l’île n’a pas été tendre avec l’Etat français.

Pour le premier magistrat de l’île, cette opération « procède d’un chantage inexplicable » et met l’équilibre de l’archipel à mal. « Nous ne pouvons cautionner en tout cas la décision de reprendre les expulsions entre Mayotte et Anjouan, en ce qui nous concerne. En effet, ce serait se positionner contre le principe de la souveraineté du pays, en donnant tord à ce que le droit international nous accorde », soutien-t-il dans sa déclaration.

Considérant cette opération comme une « déportation massive de population » condamnée par la Cour pénale internationale, Anissi Chamsidine estime que d’autres alternatives sont à trouver pour régler le contentieux opposant les Comores à la France. « A commencer par le visa Balladur », dit-il, responsable selon lui de plus de 20 000 décès depuis son instauration en 1995. Un visa qui sera d’après ses propres mots, à l’origine d’une haine entretenue entre des familles jadis proches, un éclatement de plus en plus pesant de la communauté de l’archipel.

Pour lui, la France doit assumer ses responsabilités de ce qui arrive à son pays. « Elle parle de trouver les moyens d’une coopération active avec les Comores, alors que les moyens d’une politique d’insertion à l’égard des enfants qu’elle a elle-même exclu de son système scolaire avant de les faire grandir dans les rues de Mayotte, lui en coûteraient relativement moins », a-t-il fait savoir. Et de s’interroger : « pourquoi cette France continue-t-elle d’agir ainsi ? »

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