Comores-Iran, l’heure de la normalisation a-t-elle sonné ?

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Comores-Iran, l’heure de la normalisation a-t-elle sonné ?
Comores-Iran, l’heure de la normalisation a-t-elle sonné ?

AS Badraoui

 

Africa-Press – Comores. Rompue en 2016 pour cause nous disait-on « d’ingérence de Téhéran dans les affaires intérieures de certains Etats » en l’occurrence l’Arabie-Saoudite à l’époque, les Comores tentent de renouer ses relations avec l’Iran. Depuis, de l’eau a coulé sur la roche et l’Iran est en passe de se repositionner sur le plan régional à la suite de l’accord tripartite signé en mars dernier entre Pékin, Riyad et Téhéran, pour le rétablissement des relations diplomatiques des deux géants de la région du golfe arabo-persique.

C’est une dépêche de l’Agence de Presse de la République Islamique (IRNA) qui date du 3 juin dernier qui a divulgué l’information. Les Comores demandent la reprise des relations diplomatiques avec la république islamique d’Iran. « Le Ministre des affaires étrangères des Comores lors d’une rencontre avec le ministre iranien des affaires étrangères a annoncé la volonté du pays de reprendre des relations officielles avec la république islamique d’Iran, ce qui a été salué par son homologue iranien », annonce-t-elle. Cette rencontre a eu lieu à Pretoria en Afrique du Sud en marge de la réunion des amis des BRICS où le ministre Dhoulkamal a été convié en tant que ministre des affaires étrangères du pays qui assure la présidence de l’Union Africaine.

Au cours de cette rencontre, le ministre Dhoulkamal et son homologue Amir Abdollahian ont tenu à rappeler les liens historiques qui unissent les deux pays. « Lors de cette réunion, tout en examinant les relations entre les deux pays, les deux parties ont décrit les liens culturels, historiques et religieux et l’intérêt des peuples des deux pays comme des atouts pour la reprise des relations bilatérales », poursuit la dépêche de l’agence de presse.

Cette rencontre s’inscrit en tout dans une logique de reprise en main du volet diplomatique par le chef de l’Etat surtout à l’endroit de pays avec les relations de ces dernières années ont été rompues. A part l’Iran, les Comores pourraient aussi entreprendre une démarche envers le Qatar pour une éventuelle reprise des relations bilatérales. Des contacts de haut niveau existeraient entre les ministères des affaires étrangères des deux pays, le ministre de la justice Djae Ahamada Chanfi aurait saisi l’occasion lors d’un déplacement à DOHA de renouer le fil avec les autorités qataries.

Au-delà de cette région moyen-orientale, le Chef de l’Etat a reçu début avril, l’ambassadeur de Russie Andrey Andreev pourtant en froid depuis le vote des Comores à l’ONU contre la Russie après le déclanchement de la guerre contre l’Ukraine. Cette rencontre avait un double objectif, arrondir la quadrature du cercle autour des relations bilatérales entre les deux pays, mais aussi et surtout préparer le sommet de Saint-Pétersbourg (26-29 juillet 2023), deuxième sommet Russie-Afrique après celui de Sotchi en 2019. La volatilité de la relation France-Comores et la perte d’influence de la diplomatie française en Afrique sont en tout cas des raisons qui pourraient pousser la diplomatie comorienne à revoir ses orientations et son positionnement dans un contexte géopolitique mondial en plein bouleversement.

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