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Africa-Press – Comores. La quatrième session ordinaire du Conseil Communal de Moroni a pris samedi 31 décembre en présence du grand argentier, Mze Aboudou Mohamed Chanfiou. Pour la première fois depuis fort longtemps, les débats ont été contrôlés, malgré les oppositions chacun a pu s’exprimer dans les règles de l’art.
« Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur » disait Wiston Churchill devant la chambre des Communes en mai 1940 après avoir succédé à Neville Chamberlain au 10 Downing Street. Certes la situation de l’époque (Deuxième guerre mondiale) de l’empire britannique finissante n’est en rien comparable à celle qu’on vit actuellement dans la capitale comorienne, mais les propositions issues de la session budgétaire de la commune de Moroni y ressemblent à s’y méprendre à ce qui s’est passé en Europe il y a plus de 80 ans.
Les commerçants et par ricochet les consommateurs sont appelés à se serrer la ceinture dans les prochaines semaines. Les petits vendeurs des marchés de la capitale et les commerçants qui évoluent dans le secteur informel vont devoir s’accommoder aux nouvelles taxations que la mairie de Moroni va mettre en place incessamment. Les automobilistes ne sont pas en reste surtout ceux qui font du transport vers la capitale. Dans les trois marchés par exemple, tous ceux qui font la vente à la sauvette par les brouettes et dans les espaces de moins de deux mètres vont devoir s’acquitter d’un ticket de 200 FC/jour au lieu de 100 FC actuellement.
Ceux qui ont des tables en bois et occupant une espace de 2 mètres c’est désormais 400 FC/ jour au lieu de 200 FC. Au grand marché de Volo Volo, les tables en béton jusque là taxées 1200 FC elles vont payer 1500 par semaine. Le ramassage des ordures (écotaxe) n’a pas changé (1500 FC). « La Taxes relative aux services d’assainissement public et domestique (écotaxe) reste à 1500 Fc » lit-on dans le document de synthèse distribué aux conseillers et autres chefs de quartier. D’autres services connexes varient de 5000 Fc à 90 000 Fc comme les opérations spéciales d’enlèvement d’ordures ménagères.
Dans le registre des actes d’Etat Civil, on note une certaine stabilité des frais, l’acte de naissance, le certificat de résidence, en passant par les actes de mariage et décès tout comme le spécimen de signature demeure à 1500 l’unité. Dans le domaine des transports, la taxe sur les gares routières varient de 250 FC à 500 » la taxe journalière dans les gares de Karthala, gare du Nord et gare de Oasis 1 et 2 est à 500 Fc. Le droit de parkage des vedettes est fixé à 20 000 FC soit 15 000 FC pour l’inscription et 5000 FC pour le renouvellement.
Les institutions bancaires et l’Etat sont priés d’aller jeter leurs ordures ailleurs, sous peine d’une amende de 100 000 Fc. La même amende sera assénée aux grands hôtels et restaurants. Les camionneurs sont eux aussi appelés à faire un peu d’effort au risque de devoir mettre la main à la poche et pour eux la note risque d’être salée. « Le déversement de débris par un camion est passible d’une amende de 150 000 Fc, alors que déverser des ordures dans la voie publique vaudra à son auteur la somme de 200 000 Fc.
Le loyer pour une habitation au quartier Bodoni est désormais fixé à 75 00 FC, alors que si ce dernier est d’ordre commercial au marché Volovolo le concerné doit s’acquitter d’une location de 100 000 Fc le mois tout comme les loyers du petit marché. Les panneaux et espaces publicitaires sont désormais taxés à 50 000 l’année au lieu de 15 000 FC actuellement, une situation inacceptable pour la mairie de Moroni qui trouve que « le forfait est en deçà des recettes des prestataires. » A la fin de la session, le maire s’est réjoui de l’adoption de ces nouvelles mesures qui vont permettre à la mairie d’engager des nouvelles réformes en faveur de la capitale. « Vous avez eu à prendre connaissance, à débattre, à valider et enfin, à adopter les projets de textes qui vous ont été soumis. » Si on ne peut empêcher le maire de vouloir faire de sa commune une vitrine en matière de développement, on se demande quand va-t-on cesser de ne taper que sur les plus petits. Avec des salaires qui n’augmentent qu’à dose homéopathique et une inflation qui a atteint 18% on se demande quelle est l’opportunité de toujours vouloir augmenter les taxes alors que la population est déjà asphyxiée.
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