Africa-Press – Comores. Le pays a enregistré 14 nouveaux cas de VIH en 2022 dont 11 à Ngazidja et 3 à Anjouan. On recense 5 femmes enceintes et 1 cas de co-infection TB/VIH. Face à une maladie qui continue à prendre du terrain, la ministre de la santé invite à une mobilisation de tout un chacun pour cette lutte mais également contre les inégalités qui freinent le progrès pour mettre fin à cette maladie.
Comme chaque année, la journée mondiale de lutte contre le sida est organisée pour sensibiliser à l’importance d’apporter un soutien aux personnes vivant avec le VIH/sida et de rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie à cause de cette pathologie. Pour marquer cette journée, la ministre de la santé Loub Yakouti Attoumane a fait le point avec la presse jeudi 01 décembre à Moroni. Sous un thème précis « Poussons pour l’égalité équitable », un thème très mobilisateur qui enjoint à agir ensemble contre les inégalités dans l’accès à la prévention aux soins et aux traitements.
Cette maladie n’est pas à prendre à la légère car elle touche plus de 38 millions de personnes dans le monde. Aux Comores, la prévalence est de 0,03%, dont 0,4% chez les hommes ayant des relations avec des personnes de même sexe, et 1,14% chez les usagers de drogues injectables et les travailleuses du sexe occupent 0,79%. En 2022, le pays a enregistré 14 nouveaux cas (11 à Ngazidja et 3 à Anjouan) dont 5 femmes enceintes et 1 cas de co-infection TB/VIH. Parmi ces cas, 8 sont de sexe masculin et 6 de sexe féminin. Le nombre de patients suivis de la file active est de 94 personnes dont 42 de sexe masculin et 52 de sexe féminin. Le taux de femmes vivant avec le VIH jusqu’en novembre 2022 représente 55% de la file active. « Environ 89% des personnes qui vivent avec le VIH connaissant leur statut sérologique, 69% sont sous traitement anti rétroviral, 86% présentent une charge indétectable. Maintenant le pays doit se lancer dans la piste de trois 95 d’ici 2025 comme les autres pays », avance-t-elle.
Le pays dispose d’une stratégie de prise en charge gratuite des personnes touchées par cette maladie. Elle est composée d’un suivi médical, biologique et radiologique. La dispensation des ARV est gratuite. Il existe aussi un appui nutritionnel apporté aux personnes atteintes et aux enfants de mères séropositivités. Quant à l’appui psychologique, le recrutement d’un psychologue se fait toujours attendre. Face à ce chiffre très inquiétant, la ministre de la santé prône l’implication de tous dans cette lutte mais également contre les inégalités qui freinent le progrès pour mettre fin au sida.
Cette dernière a rappelé que la covid-19 a impacté le programme VIH ces deux dernières années. Les mesures restrictives instaurées ont impacté négativement sur le programme VIH en termes d’accès aux services comme la prévention, le dépistage et la distribution des outils de prévention. A titre d’exemple, le taux de dépistage a chuté de 27% entre 2019 et 2020. « Nous avons un défi actuel, de renforcer le dépistage communautaire en mettant l’accent sur les populations les plus exposées à savoir les hommes ayant les rapports sexuels avec les hommes, les travailleuses de sexe, les usagers de drogue Injectable (UDI) et les jeunes en proie aux comportements à risque. La lutte contre la stigmatisation et la discrimination en menant des actions de sensibilisations et de vulgarisation de la loi portant protection des droits des personnes doivent être notre tâche à tous », précise-t-elle. Notons que de 1988 à nos jours, le pays déplore 80 décès liés au VIH sida dont un cas d’un trentenaire, cette année.
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