Ramadan: Manque de Produits Alimentaires À Fomboni

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Ramadan: Manque de Produits Alimentaires À Fomboni
Ramadan: Manque de Produits Alimentaires À Fomboni

Africa-Press – Comores. Dès les premiers jours du mois sacré du Ramadan, le marché de Fomboni est confronté à une pénurie criante de produits alimentaires de base. Poisson, banane, manioc, taros: ces denrées essentielles à la rupture du jeûne semblent avoir disparu des étals. Pourtant, ces produits sont transportés quotidiennement vers les autres îles de l’archipel à bord de vedettes de pêche, reconverties en bateaux de transport en commun.

Ben Salim Saïd Mindhiri, un habitant de Fomboni, s’est insurgé contre l’exportation sans limite des produits vivriers après avoir parcouru le marché sans succès pour remplir son panier. « Les autorités insulaires doivent impérativement intervenir pour limiter ces exportations excessives, qui privent la population locale de ses ressources alimentaires de base », a-t-il plaidé, tout en appelant ceux qui les transportent vers les autres îles à faire preuve de solidarité envers ceux qui vivent à Mohéli. Cependant, pour certains, ce phénomène est considéré comme tout à fait naturel et inévitable. Mouanlim Bacar Djanfar, plus connu sous le nom de Moilim Prince, estime que Mohéli a toujours été le grenier des autres îles de l’archipel, et que cette situation suit une logique économique. « Nous envoyons ces produits à Anjouan, à la Grande Comore et même à Mayotte, surtout après le passage du cyclone Chido, car là-bas, les prix sont beaucoup plus attractifs. De plus, nous savons qu’à Mohéli, nous en aurons toujours en abondance », explique-t-il.

Mais cette abondance tant vantée semble ne plus être une réalité pour les consommateurs mohéliens. Durant ces deux premiers jours du Ramadan, il est non seulement impossible de trouver du poisson sur le marché de Fomboni, y compris des espèces comme la bonite et le thon, mais lorsque ces produits sont exceptionnellement disponibles à la descente des vedettes, ils sont vendus à des prix bien plus élevés que d’habitude. Le kilo de poisson se vend à 2000 francs comoriens, alors que la direction du commerce de Mohéli a fixé des plafonds bien inférieurs: 1750 fc pour le poisson corallien et 1350 fc pour le thon, la bonite et le poisson-perroquet. Ces tarifs réglementés ne sont pourtant pas respectés, et cela sous les yeux des autorités locales.

Cette situation met en lumière un problème récurrent à Mohéli: la tension entre la nécessité de fournir les autres îles et le besoin de garantir la sécurité alimentaire locale. À l’approche des jours les plus intenses du Ramadan, la question de la régulation des exportations alimentaires se pose avec acuité. Faudra-t-il, à l’avenir, imposer des quotas ou renforcer les contrôles pour éviter une telle pénurie ? En attendant, les habitants de Fomboni doivent se contenter des prix élevés et d’une offre limitée, tandis que leurs produits nourrissent les marchés des autres îles.

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