Africa-Press – Congo Brazzaville. L’atelier professionnel organisé les 22 et 23 juillet au Palais des congrès de Brazzaville par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en partenariat avec le Fespam, a été lancé dans une ambiance studieuse et conviviale. Animée par Lamine Ba, journaliste sénégalais et expert des industries culturelles et créatives, cette masterclass est axée sur un thème aussi novateur qu’essentiel: « Comment optimiser la découvrabilité des œuvres musicales africaines sur les plateformes numériques? ».
À l’ouverture, le commissaire général du Fespam, Hugues Gervais Ondaye, a salué la pertinence de cette initiative qui cadre pleinement avec les ambitions numériques de cette 12e édition. Les participants, venus de diverses villes et pays, à savoir Brazzaville et Pointe-Noire (Congo), Kinshasa (RDC) et N’Djamena (Tchad) se sont ensuite présentés tour à tour. Ils sont chroniqueurs musicaux, producteurs, managers, directeurs de festival, fondateurs de plateformes web, créateurs de contenu ou encore membres d’organisations musicales. Autant de profils complémentaires rassemblés pour mieux cerner les enjeux numériques de la filière musicale africaine.
Dans ses premiers mots, le formateur Lamine Ba a tenu à créer une interaction directe avec le public en posant une question simple: « Qui connaît le mot découvrabilité? ». Si certains ont tenté une définition ou partagé leurs premières rencontres avec ce terme, d’autres ont reconnu leur ignorance. Une entrée en matière idéale pour introduire la notion de « découvrabilité »: la capacité pour un contenu culturel d’être trouvé par un public qui ne le connaît pas encore. Un enjeu crucial dans un monde numérique saturé d’informations, où la visibilité seule ne garantit plus le succès.
Lamine Ba a ensuite proposé une série de distinctions fondamentales, notamment entre visibilité, souvent issue d’un effort promotionnel, et découvrabilité qui repose sur les logiques organiques des plateformes. Le rôle des métadonnées, essentielles pour le bon référencement des œuvres par les algorithmes, a été largement développé. Il a également insisté sur l’importance stratégique d’une présence numérique structurée sur Facebook, Instagram, TikTok, YouTube, ainsi que sur l’audit de cette présence.
L’un des temps forts de la première journée a été la réflexion sur la structuration du secteur musical africain. Lamine Ba a souligné que le cumul des fonctions par une même personne en tant qu’artiste, manager, producteur ou encore distributeur, freine la performance du secteur. Il a encouragé une spécialisation plus nette des métiers pour un meilleur développement des carrières musicales.
Pour Kanel Engandja Ngoulou, coordonnateur de projets à l’OIF, cette masterclass s’inscrit dans une démarche cohérente avec les actions de l’organisation en faveur de la culture numérique. « La thématique du Fespam évoque le numérique, et la découvrabilité est précisément ce qui permettra à nos œuvres musicales d’exister et de rayonner sur ces plateformes », a-t-il rappelé.
Ce premier jour d’atelier a permis aux participants de poser les bases d’une réflexion profonde sur les outils, cadres et stratégies à adopter pour que les musiques africaines soient non seulement visibles, mais surtout découvertes et mémorisées. Un enjeu d’avenir, selon Lamine Ba, pour une industrie musicale africaine qui a désormais toutes les cartes en main pour briller à l’échelle mondiale. Le deuxième et dernier jour s’articulera sur la communication, stratégie et médias.
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