Africa-Press – Congo Brazzaville. Clôturé le 13 août à Brazzaville, l’atelier de formation initié par le ministère de la Communication et l’Unesco sur la couverture des processus électoraux selon une approche de paix, droits humains et genre a permis aux participantes de formuler des recommandations ambitieuses et d’identifier les écueils à éviter à l’approche de la présidentielle 2026.
À la veille de l’élection présidentielle de 2026 en République du Congo, le rôle des médias, et particulièrement des femmes journalistes, est crucial pour garantir une information équilibrée, inclusive et promotrice de la cohésion nationale. Pendant trois jours, des professionnelles issues de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne ont bénéficié d’un renforcement de capacités autour de modules théoriques, d’études de cas et d’ateliers pratiques.
Au terme de l’atelier, les participantes ont proposé la création d’un réseau de femmes journalistes, outil de veille et de soutien mutuel, ainsi que la mise en pratique des techniques de reportage sensibles au genre et à la paix. Elles encouragent également la proposition de sujets inclusifs aux rédactions et la promotion des femmes dans les postes de décision. « Les médias sont invités à adopter des politiques d’égalité de genre, à encourager la formation continue et à impliquer les journalistes formées dans la couverture électorale. Les partenaires, quant à eux, sont appelés à pérenniser l’initiative, soutenir le réseau et finaliser un guide pratique sur la couverture électorale », stipulent les recommandations émises par les journalistes ayant pris part à ce temps d’échange.
Ces recommandations visent une couverture médiatique plus éthique, diversifiée et équilibrée, capable de déconstruire les discours polarisants et de contribuer à la paix sociale. Comme l’a rappelé Serge Banyimbe, formateur et chef du secteur communication et information par intérim à l’Unesco, « On dira qu’on a atteint notre objectif lorsque les organes de régulation constateront une amélioration notable par rapport aux années antérieures ». En tant que formateur lors de cette rencontre, il a mis en garde les participantes contre deux risques majeurs: relayer sans filtre la communication des acteurs politiques, et négliger la vérification des faits. « Tout le monde veut communiquer et tout le monde ne veut pas informer », a-t-il souligné, invitant les journalistes à filtrer les contenus, privilégier l’intérêt du citoyen et exercer une autorégulation critique, notamment face aux contenus issus des réseaux sociaux ou de l’intelligence artificielle.
Pour Tania Noguera Ndinga, journaliste à Vox TV, cette formation est une première expérience précieuse. « Nous travaillons au profit des peuples pour garantir la paix dans notre pays… Il faut équilibrer les choses pour garantir un processus électoral équitable », a-t-elle confié.
Clôturant la cérémonie, le directeur de cabinet du ministre de la Communication et des Médias, Antoine Oviebo Ethaï, a salué une initiative « arrivant à point nommé » et a rappelé que « les femmes journalistes, par leur regard, leur sensibilité et leur professionnalisme, ont un rôle crucial à jouer dans la consolidation de la démocratie ». Il a encouragé les participantes à mettre en œuvre les acquis de cet atelier et à porter haut les valeurs de vérité, d’éthique, de paix et de dialogue.
Notons que la révision des listes électorales en vue de l’élection présidentielle de mars 2026 se déroulera du 1er septembre au 30 octobre.
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