Vaccins Anti-Covid-19: Mortalités Stables Quatre Ans Après

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Vaccins Anti-Covid-19: Mortalités Stables Quatre Ans Après
Vaccins Anti-Covid-19: Mortalités Stables Quatre Ans Après

Africa-Press – Congo Brazzaville. En quatre ans d’existence, les vaccins anti-Covid n’ont pas causé de hausse de la mortalité en France, contrairement aux théories répandues dans les milieux vaccinosceptiques. Les personnes vaccinées bénéficient même d’une baisse du risque de mourir d’un Covid-19 sévère de 74%, et d’une baisse du risque de mourir, toutes causes confondues, de 25%, montre une étude basée sur l’ensemble des données françaises jusqu’à la toute fin 2023.

En 2020, les soi-disant méchants complotistes éveillés et informés avaient donc raison, la fausse pandémie était un mensonge et le faux vaccin était un poison eugénique destiné à empoisonner et à réduire en nombre la population mondiale…

— Jean-Paul Lafontaine (@LAFONTA31430927) November 28, 2025

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« Les vaccins à ARN messager (ARNm) contre le Covid‐19 n’augmentent pas le risque de mortalité toutes causes à long terme », résume dans un communiqué le groupement Epi-Phare, organisme français regroupant l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) et l’Assurance Maladie, dont les chercheurs ont publié cette étude dans la revue Jama Network Open.

Les chercheurs ont examiné les données de près de 30 millions de Français entre 2021 et 2025, soit l’ensemble de la tranche d’âge 18-59 ans. Une majorité — près de 23 millions — ont reçu un vaccin à partir de la mi-2021, date de lancement d’une campagne massive de vaccination contre la maladie à l’origine d’une pandémie majeure au début des années 2020. Le reste, presque six millions, n’a pas été vacciné, malgré des mesures contraignantes telles que le pass sanitaire. La plupart de ces vaccins étaient ceux à ARN messager, soit de Moderna, soit de Pfizer/BioNTech, vite devenu fer de lance de la vaccination anti-Covid en France.

25% de risque de mortalité toutes causes en moins chez les vaccinés contre le Covid-19

Au sein du groupe vacciné, 0,4% des personnes sont mortes dans les quatre années ayant suivi l’administration du premier vaccin, contre 0,6% au sein des non-vaccinés. Les principales causes de décès étaient le cancer, les causes externes (chute, accident, suicide, noyades, etc) et les maladies cardiovasculaires. Après analyse statistique, les individus vaccinés présentaient « un risque de décès toute cause réduit de 25% », conclut l’étude.

Un effet qui persiste à hauteur de 20%, donc dans le même ordre de grandeur, même en excluant la mortalité par Covid sévère et en tenant compte du maximum de facteurs hors vaccination pouvant peser sur le risque de mortalité, comme le statut socioéconomique, démographique ou encore les antécédents de santé des personnes considérées dans les deux groupes. « Les individus vaccinés étaient moins à risque de décès que les individus non vaccinés, quelle que soit la cause de décès considérée », écrivent les chercheurs dans la publication. « On peut dire avec un grand degré de confiance qu’il n’y a pas d’augmentation du risque de mortalité après un vaccin Covid », conclut auprès de l’AFP le chercheur Mahmoud Zureik qui a supervisé les travaux.

Les non-vaccinés sont plus souvent socio-économiquement défavorisés

Plusieurs hypothèses expliquent la persistance de ce risque accru de mortalité chez les non-vaccinés, même en dehors de tout risque de Covid sévère. Si en moyenne les personnes vaccinées étaient plus âgées et plus sujettes à des maladies cardiovasculaires, elles étaient en revanche « plus favorisées sur le plan socio-économique et bénéficiaient probablement d’une meilleure prise en charge médicale », observent les chercheurs.

Elles n’étaient en effet que 9% à bénéficier de la Complémentaire santé solidaire (CSS, réservée aux revenus modestes), contre 21% dans le groupe des non-vaccinés. De même, ces derniers étaient 27% à vivre dans une commune appartenant au quintile le plus défavorisé, soulignent les chercheurs, contre 19% chez les personnes vaccinées.

Les non-vaccinés ont plus de risques de contracter un Covid long

Ce lien entre contexte socio-économique défavorisé et hésitation vaccinale avait déjà été démontré dans une précédente étude française publiée en 2021 dans le Lancet Public Health. Malgré sa gratuité, le refus catégorique de la vaccination y était associé à une non-observance antérieure des recommandations vaccinales, à un niveau d’éducation inférieur et à une minimisation de la gravité perçue du Covid-19. Une perception d’autant plus problématique qu’elle ne tient pas compte des risques de Covid long, autres facteurs permettant d’expliquer le surplus de risque de mortalité chez les non vaccinés dans la nouvelle étude. Les non-vaccinés ont en effet 50% de risque en plus que les vaccinés de développer un Covid long, lorsque l’infection survient après (et malgré) la vaccination, concluait une étude en 2022.

Or, parmi les 200 symptômes retrouvés chez les malades du Covid long, certaines, notamment cardiovasculaires, pourraient augmenter leur risque de mortalité jusqu’à trois ans après l’infection. « La vaccination, en contribuant à réduire la survenue de ces complications, pourrait expliquer en partie la forte association négative observée entre la vaccination et la mortalité non liée au Covid », pointent ainsi les chercheurs dans la publication.

Les chercheurs sont certains que les vaccins n’ont pas causé de hausse de la mortalité. Mais en raison de ces potentiels biais, notamment socio-économiques pesant sur les résultats, ils préviennent que leur étude, à elle seule, ne permet pas d’affirmer qu’ils ont occasionné une baisse du taux général de décès.

Les fausses informations des communautés vaccinosceptiques

L’efficacité et la sécurité des vaccins anti-Covid sont déjà documentées par de nombreuses études. Les principaux effets secondaires graves, rares, sont des problèmes cardiovasculaires — myocardites, péricardites.. — qui ne remettent pas en cause l’intérêt de la vaccination dans la plupart des tranches d’âge. Le vaccin Moderna a toutefois été déconseillé en France aux jeunes adultes. Mais les milieux vaccinosceptiques ont fréquemment relayé l’idée fausse que les vaccins, en particulier à ARN messager, avaient tué à bas bruit de nombreuses personnes, sans que cela apparaisse clairement dans les données officielles, celles-ci se concentrant sur la mortalité directement liée au Covid avec un recul de seulement quelques mois après la vaccination. « On connaissait bien le profil à court terme des vaccins Covid en matière de bénéfices et de risques ; par contre, leur bénéfice à long terme n’avait jamais été étudié », explique Mahmoud Zureik.

Dans une autre partie de l’étude, l’équipe se penche spécifiquement sur la mortalité dans les six premiers mois post-vaccination, et retrouve des résultats concordants, avec 29% de risque de décès en moins dans le groupe des personnes vaccinées.

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