Denis Sassou Nguesso : dix choses à savoir sur un « empereur » en quête de réélection

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Denis Sassou Nguesso : dix choses à savoir sur un « empereur » en quête de réélection
Denis Sassou Nguesso : dix choses à savoir sur un « empereur » en quête de réélection

Africa-PressCongo Brazzaville. Le chef de l’État congolais a annoncé, le 23 janvier, qu’il briguerait un quatrième mandat consécutif le 21 mars. Ancien officier parachutiste aujourd’hui âgé de 77 ans, il portera les couleurs du Parti congolais du travail (PCT) et des formations de la majorité présidentielle.

• « Empereur »

La paternité de ce surnom revient au Guinéen Alpha Condé. Mais en le reprenant publiquement pour la première fois le 14 décembre à Abidjan, Alassane Ouattara lui a conféré une notoriété panafricaine. La longévité au pouvoir de Denis Sassou Nguesso (trente-six ans cumulés en deux séquences séparées par une alternance de cinq ans) y est pour beaucoup, tout comme son maintien strict d’ancien officier parachutiste et la coupe impeccable de ses costumes.

• Mwene

Lorsqu’il séjourne sur ses terres ancestrales d’Oyo et d’Edou, ce qui lui arrive fréquemment, il tient beaucoup à son titre de chef traditionnel mbochi. Son ranch, doté d’un abattoir et d’une unité de production de lait et de fromage, abrite plusieurs centaines de bœufs brésiliens et d’autruches sud-africaines, dont la viande est commercialisée sous la marque « Bon bœuf ».

• Dynastie

Répondant il y a huit mois à des journalistes qui faisaient état de la rumeur selon laquelle il préparerait son fils Denis Christel pour lui succéder, le président congolais a balayé cette hypothèse en la qualifiant de « légende », leur enjoignant de « poser des questions sérieuses ». Parmi ses enfants, seule sa fille Claudia occupe une fonction officielle (elle est sa conseillère spéciale chargée de la Communication). Cette dernière est par ailleurs députée, tout comme Denis Christel. Une autre de ses filles, Stella, est maire de Kintélé, dans la banlieue de Brazzaville.

• Médiateur

De la Libye à la Centrafrique, en passant par la RDC, le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) poursuit une carrière de médiateur de conflits qui connut ses heures de gloire dans les années 1980, avec l’indépendance de la Namibie et le retrait des Cubains d’Angola. Felix Tshisekedi, Faure Gnassingbé, Umaro Sissoco Embaló viennent régulièrement recueillir ses conseils. Il les reçoit de préférence à Oyo, sur les rives de l’Alima.

• Écolo

Depuis le sommet de Rio en 1990, il a compris que le « soft power » congolais reposait aussi sur l’environnement. Celui qui n’a manqué aucune COP a lancé, il y a quatre ans, un Fonds bleu pour le Bassin du Congo et préside la commission climat du second poumon vert de la planète après l’Amazone. Ce positionnement lui a permis de signer, en 2019, un accord sur la protection des forêts avec Emmanuel Macron. La découverte récente de gigantesques tourbières dans le Nord est une carte de plus dans son jeu.

• BMA

Depuis le dépôt, en 2007, par des ONG de la première plainte qui le vise, ainsi que plusieurs de ses pairs africains, pour « biens mal acquis » en France, cette affaire politico-judiciaire est une épine dans le pied de Sassou Nguesso. D’autant qu’elle concerne, depuis, plusieurs membres de sa famille. Jamais conclu mais toujours rouvert, le dossier BMA pollue régulièrement les relations entre Brazzaville et Paris.

• Intransigeant

Conforté par le non-lieu obtenu en octobre 2019 auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à la suite des actions intentées contre le Congo par plusieurs ONG, Sassou Nguesso se voit néanmoins reprocher l’emprisonnement depuis 2016, pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », de l’ex-général Mokoko et de son ancien ministre Okombi Salissa. Intransigeant, il se refuse à voir en eux des détenus politiques.

• Multicartes

De Giscard à Macron, il a connu six chefs d’État français. Mais aussi Castro, Brejnev, Deng Xiaoping, Ho Chi Minh, Sankara, Mandela et une demi-dizaine de présidents américains…

• Antoinette

Épousée en 1969, elle forme avec lui un couple inséparable. Des heures sombres de la Conférence nationale et de la guerre civile aux victoires électorales, elle a tout connu à ses côtés. Active dans l’humanitaire, cette ancienne institutrice représente aussi, de par ses origines ponténégrines, un atout géopolitique pour son mari.

• Dernier mandat ?

Aux termes de la nouvelle Constitution adoptée en 2015, Denis Sassou Nguesso pourra encore – s’il est réélu en mars – se représenter pour un ultime quinquennat. Une chose est sûre : « Otchouembé » (« le lutteur ») n’en est pas à son dernier combat.

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