Noel K. Tshiani : « Le partenariat avec l’Africa Fintech Summit porte des fruits pour les startups congolaises »

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Noel K. Tshiani : « Le partenariat avec l’Africa Fintech Summit porte des fruits pour les startups congolaises »
Noel K. Tshiani : « Le partenariat avec l’Africa Fintech Summit porte des fruits pour les startups congolaises »

Africa-Press – Congo Brazzaville. Ayant été partenaires de l’Africa Fintech Summit pour quatre éditions, Zoom Eco reçoit Noel K. Tshiani, fondateur du réseau d’affaires Congo Business Network dans cette interview exclusive. Il explique les retombées de ces partenariats stratégiques en commençant par la 2ème édition en avril 2019 à Washington aux États-Unis d’Amérique et en continuant avec les éditions organisées en Éthiopie, en Égypte, et plus récemment en avril 2022 encore à Washington durant la semaine des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.Zoom Eco : Qu’est-ce qui a motivé Congo Business Network à rechercher des partenariats avec l’Africa Fintech Summit à partir de la 2ème édition d’avril 2019 à Washington ?

Noel K. Tshiani : Permettez-moi de commencer par me présenter un peu avec quelques mots sur mon parcours. J’ai obtenu un diplôme de licence en finance à l’université lorsque je vivais à Washington, et j’ai également travaillé dans des banques d’investissement américaines à Wall Street à New York.

J’ai vu de très près aux États-Unis comment le secteur financier a été transformé par la technologie, ce que nous appelons aujourd’hui la fintech, de manière profonde depuis l’introduction de l’iPhone en juin 2007. Depuis lors, la connexion à l’Internet à haut débit sur le téléphone portable a profondément transformé l’accès aux services bancaires en Amérique.

C’est ainsi que lorsque j’ai découvert la première édition de l’Africa Fintech Summit qui a été organisée en novembre 2018 à Lagos, au Nigeria, j’ai contacté le fondateur de l’événement pour discuter d’un partenariat pour la 2ème édition qui allait être organisée à Washington en avril 2019.

J’étais allé à l’événement cette année-là dans le but de rencontrer divers acteurs de l’écosystème fintech africain venus du Nigeria, du Kenya, d’Égypte et d’Afrique du Sud pour voir ce qu’ils faisaient et en tirer des leçons pour les appliquer au secteur de la fintech à Kinshasa grâce aux relations que nous avons avec des entrepreneurs via le réseau d’affaires Congo Business Network.

Zoom Eco : Quelles ont été les retombées de votre participation à la 3ème édition qui a eu lieu en novembre 2019 à Addis-Abeba, en Éthiopie, et à la 6ème édition organisée en novembre 2021 au Caire, en Égypte ?

Noel K. Tshiani : Congo Business Network a organisé la délégation qui a participé à l’événement à Addis-Abeba en novembre 2019 dans le but de rencontrer d’autres entrepreneurs et investisseurs fintech qui y étaient venus de divers pays, y compris du Japon, des États-Unis et du Royaume-Uni, que nous avions d’ailleurs rencontrés.

Djo Moupondo, Directeur général de Sodeico Development, et Landry Ngoya, fondateur de la startup fintech MaishaPay, faisaient partie de la délégation et se sont rencontrés pour la première fois à Addis-Abeba.

Sodeico a investi dans MaishaPay 6 mois plus tard, permettant à la startup d’ouvrir 2 agences à Kinshasa et de s’étendre en Côte d’Ivoire. MaishaPay est ensuite passée de 4 à 20 employés grâce à cet investissement.

Pour le voyage en Égypte en novembre dernier, nous avons invité la Banque Centrale du Congo et nous avons eu une réunion avec des représentants de la Banque Centrale d’Égypte pour envisager des domaines de collaboration en ce qui concerne les expériences qui peuvent être partagées lorsqu’il s’agit de mettre en place un sandbox, un mécanisme permettant aux startups fintech d’expérimenter tout en étant étroitement surveillées par les autorités de régulation.

Le deuxième jour de l’événement, nous nous sommes rendus dans différents endroits au Caire pour écouter directement la façon dont les entrepreneurs égyptiens ont construit leur écosystème des startups fintech.

Jonathan Johannesen, fondateur de Flash, était un intervenant au Caire, et il a partagé son expérience du marché congolais. En faisant de la sorte, le Congo est plus connu au niveau international et c’est plus facile de montrer ce qui se passe réellement sur le terrain en matière d’opportunités et de climat des affaires.

Gisele Mwepu, fondatrice d’Okapi Finance, a récemment déclaré qu’elle avait trouvé un partenaire commercial au Caire et qu’elle cherchait à se lancer en Égypte. Elle faisait également partie de la délégation et a souligné l’importance de ces voyages d’affaires.

Je dois également dire que chaque voyage est une occasion de gagner en visibilité sur LinkedIn puisque Congo Business Network totalise plus de 40 000 abonnés. LinkedIn est le réseau social le plus important pour les entrepreneurs, les startups et les investisseurs. Les bannières, les articles et les photos qui sont publiés avant, pendant et après chaque voyage peuvent générer plus de 100 000 vues pour la délégation sur LinkedIn, ce qui permet aux startups congolaises de se faire connaître auprès de futurs clients, de partenaires d’affaires et d’investisseurs également.

Zoom Eco : Pour conclure, quelles sont vos futures collaborations avec l’Africa Fintech Summit et vos projets futurs pour l’écosystème fintech congolais ?

Noel K. Tshiani : L’Africa Fintech Summit s’est imposé comme un événement majeur auquel participent les meilleures startups fintech africaines, des investisseurs, des banques et des représentants de plusieurs gouvernements.

Des intervenants provenant de Citi, Visa, Ecobank, du Département d’État des États-Unis et de la Maison Blanche ont participé à la 7ème édition à Washington le mois dernier.

Nous continuerons à faire des efforts pour que la délégation congolaise participe aux futures éditions afin de trouver des partenaires potentiels, des fonds d’investissement, et d’apprendre des autres sur l’évolution du secteur de la fintech, compte tenu des expériences et des solutions des startups dans les principaux marchés au Nigeria, en Egypte, au Kenya et en Afrique du Sud.

Ces quatre pays ont attiré près de 70 % des capitaux investis dans les startups africaines l’année dernière. Nous allons à l’Africa Fintech Summit pour rencontrer les entrepreneurs fintech qui sont à l’origine des innovations financières dans ces écosystèmes.

Actuellement, il n’y a que 7 millions de comptes bancaires en République Démocratique du Congo, un pays de 100 millions d’habitants. Et il y a 45 millions de comptes de mobile money.

C’est clair que pour atteindre l’inclusion financière, notamment dans les zones rurales en dehors de Kinshasa, les solutions fintech seront indispensables.

C’est pourquoi nous continuerons à prendre des initiatives à Kinshasa en organisant des événements pour discuter des grands enjeux et des opportunités de ce secteur clé pour le développement de l’économie.

Nous avons organisée le 12 mai une émission spéciale en direct en partenariat avec la radio UFM 94.7. Olivier Bueno, Directeur général de Multipay Congo et Taty Furume, head of product development chez Vodacom Congo ont évoqué ce jour-là les tendances du secteur de la fintech dans le pays. Ils ont indiqué qu’il était nécessaire de continuer ce genre d’initiatives pour développer le secteur de la fintech davantage à Kinshasa.

Collaborer avec la Banque Centrale du Congo pour accompagner les startups fintech sera aussi nécessaire pour que la réglementation soit plus adaptée, permettant le succès des solutions fintech.

Interview réalisée par Patrick BOMBOKA

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