Africa-Press – Congo Brazzaville. Le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, a récemment souligné que la pénurie de carburant constitue un problème structurel, nécessitant l’implication de tous pour trouver des solutions adaptées.
Lors d’une séance orale avec débat au Sénat, le ministre a expliqué que le pays peine à combler durablement son déficit d’approvisionnement en carburant en raison d’un déséquilibre économique, financier et structurel. Parmi les principaux obstacles, il a cité les insuffisances en matière de stockage, notamment les capacités actuelles de la Société commune de logistique (SCLOG), qui restent inférieures aux besoins réels. Il a également pointé les faibles performances de la chaîne logistique, affectant tous les modes de transport (routier, ferroviaire et fluvial ) qui ne répondent pas aux exigences nécessaires pour approvisionner efficacement l’ensemble du territoire national.
La difficulté à constituer les trois types de stocks prévus par la réglementation en vigueur, le stock outil, détenu par les marketeurs, et le stock stratégique, assuré par l’État, aggrave la situation. « Chacune de ces problématiques exige des solutions structurelles et pérennes », a précisé le ministre Bruno Jean Richard Itoua.
Il a rappelé que depuis une vingtaine d’années, le gouvernement avait décidé de privatiser ce secteur, une réforme qui a produit les résultats escomptés. Cette privatisation visait notamment à assurer une meilleure couverture du pays en produits pétroliers, améliorer le taux d’accès à ces produits et garantir leur approvisionnement.
« Je suis prêt à venir régulièrement ici pour un atelier ou une réunion approfondie avec les deux chambres parlementaires. Pour l’instant, nous tentons de résoudre ces questions par un ensemble de mesures coercitives à court terme. Nous sommes également en discussion avec nos partenaires, notamment le Fonds monétaire international, dont les préoccupations sont bien connues: réguler le marché en instaurant des prix libres, organiser des appels d’offres concurrentiels ouverts, mettre fin au monopole d’importation de la Société nationale des pétroles du Congo et fermer la Congolaise de Raffinerie », a déclaré le ministre des Hydrocarbures.
Parmi les solutions à court terme, il a préconisé d’augmenter les importations d’hydrocarbures, d’accroître les capacités de production de la SCLOG, d’améliorer les performances de la CORAF et de rétablir son approvisionnement, ainsi que de constituer les stocks stratégiques de l’État. Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité d’élaborer un modèle économique viable, de concrétiser le projet de construction de l’oléoduc, de bâtir une nouvelle raffinerie et de créer un fonds d’accès universel aux produits pétroliers afin de résoudre durablement le déficit en carburant.
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