Lutte Contre la Torture Au Congo Persiste Selon CAD

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Lutte Contre la Torture Au Congo Persiste Selon CAD
Lutte Contre la Torture Au Congo Persiste Selon CAD

Africa-Press – Congo Brazzaville. En rapport avec la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture célébrée chaque 26 juin, l’organisation non gouvernementale le CAD Congo entend briser le silence sur l’impunité dont bénéficient les tortionnaires ainsi que la lenteur judiciaire qui prolonge la souffrance des suppliciés.

Au Congo, la cérémonie prévue s’est déroulée sur le thème « Justice retardée, douleur prolongée ». Près d’une soixantaine de personnes venues de la société civile, de la presse et des milieux politiques a pris part à l’activité.

Dans un communiqué lu par le responsable programme, campagne & plaidoyer, Guerschom Gobouang, en présence du directeur exécutif, Trésor Nzila, le Centre d’actions pour le développement (CAD) Congo exige la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la persistance de la torture, la lenteur judiciaire et l’impunité pour comprendre les racines du problème et initier des réponses légales adaptées, car seule la loi peut protéger des violations des droits humains ; l’ouverture immédiate des procédures judiciaires sur les cas signalés ; la formation continue des éléments de la force publique en droits humains. « Interrogatoires violents, détentions arbitraires, refus de soins médicaux ; malgré les multiples témoignages des victimes sur la réalité des commissariats, postes de sécurité et autres lieux officiels de privation de liberté, la justice est immobile », déplore le communiqué. Le texte précise que chaque jour de retard dans l’ouverture d’une information judiciaire, chaque report d’audience, l’absence de procès, c’est plus de souffrance pour la victime et pour sa famille. Ces retards, ce sont des blessures psychologiques qui s’infectent, une dignité qu’on confisque, une confiance rompue dans la justice. Il n’est pas acceptable que le temps soit l’allié des tortionnaires et l’adversaire des victimes pour qui la lenteur judiciaire est une blessure supplémentaire.

Pour le CAD, l’Etat doit reconnaître la souffrance des victimes et punir les coupables. L’impunité constante est un poison qui tue la confiance des concitoyens en la justice et qui envoie un message terrible: « Les tortionnaires peuvent continuer à tabasser, humilier et torturer, sans conséquence ». L’impunité encourage la récidive, banalise la violence institutionnelle et érige le déni des droits humains en principe de gouvernance.

Le CAD lance un appel solennel aux élus du peuple, demandant qu’ils inscrivent la lutte contre la torture et l’impunité parmi les priorités législatives de leur fin de mandat ; de renforcer les délais de prescription, d’encourager les mécanismes d’urgence et de garantir un accès effectif à la justice pour tous et toutes ; de doter les juges et les procureurs des moyens humains et techniques nécessaires pour diligenter des enquêtes rapides et indépendantes. Il y va de la crédibilité du système judiciaire et de la confiance qu’il inspire, tant sur le plan national qu’international.

Aux membres des organisations de défense des droits humains, en dépit du contexte hostile dans lequel ils travaillent à cause des risques sécuritaires multiples pour eux et leurs familles, de ne pas interrompre le travail essentiel de veille et de documentation…Aux représentants du corps diplomatique de jouer le rôle de passerelle entre l’Etat et la société civile et d’exiger, lors des dialogues politiques, des engagements fermes et des calendriers précis pour sanctionner les crimes de torture. «A tous, enfin, de n’oublier jamais: justice retardée, justice déniée. Ce que réclament les victimes n’est pas excessif: reconnaître leurs souffrances, faire condamner ceux qui ont levé la main contre elles, réparer autant que possible les dommages et préjudices subis, et garantir que jamais plus personne ne subisse ces actes odieux », conclut le document.

Il convient de mentionner qu’au-delà du message, il y a eu des témoignages des survivants; la lecture des noms de victimes décédées ; une minute de silence de recueillement ; l’échange avec les invités ; le lancement de la pétition ; l’exposition et la visualisation des photos.

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