Africa-Press – Congo Brazzaville. Le gouvernement et ses partenaires, notamment le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), ont souligné le 5 juin à Brazzaville, lors d’une causerie-débat organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, la nécessité d’appliquer la réglementation en vigueur dans le pays.
La Journée mondiale de l’environnement a été célébrée cette année sur le thème « Mettre fin à la pollution plastique dans le monde ». Selon la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, ce thème rappelle à tous que la planète est en danger à cause de la pollution plastique qui menace la faune, la flore et les écosystèmes, constituant ainsi l’une des menaces les plus importantes pour l’environnement. « Nos océans, nos terres, nos écosystèmes sont envahis par des déchets plastiques qui mettent en péril la biodiversité, la santé humaine et la qualité de vie de notre population », a-t-elle rappelé.
En effet, environ 430 millions de tonnes de plastiques finissent, chaque année, dans les mers, causant la mort à de milliers d’espèces marines et contaminant l’environnement. Au Congo, cette journée est placée sur le thème « La marche verte du Congo contre le plastique ». Etant donné que la question de la pollution plastique n’épargne guère la République du Congo, le gouvernement a organisé quelques actions écologiquement positives afin d’attirer l’attention du public sur les problèmes liés au plastique à usage unique et susciter une prise de conscience collective pour une gestion plus durable de l’environnement national.
Après une période de succès dans la mise en œuvre du décret n° 2011-485 du 20 juillet 2011, portant interdiction de la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films plastiques, on assiste actuellement à un retour vers l’usage des sachets non biodégradables dans les villes. Ceux-ci servent d’emballages des denrées alimentaires et autres marchandises, a déploré Arlette Soudan-Nonault. « Ce retour au sac plastique augmente lentement mais progressivement la quantité des déchets produits sur le territoire national alors que le pays accuse encore des faiblesses dans la prise en charge des déchets de l’industrie agro-alimentaire, notamment les bouteilles en plastique qui pullulent dans nos quartiers. La lutte contre la pollution plastique doit devenir une priorité nationale. Cela passe par une réduction drastique de notre consommation de plastique à usage unique, une gestion efficace des déchets, et la promotion de solutions innovantes et durables », a-t-elle déclaré, s’engageant à renforcer les politiques de sensibilisation, à encourager le recyclage, et à soutenir les initiatives visant à réduire l’empreinte plastique.
L’implication secteur privé recommandée
S’exprimant au nom du coordonnateur résident des agences du système des Nations unies, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé au Congo, le Dr Vincent Dossou Sodjinou, a rappelé que la pollution plastique asphyxie la planète et porte atteinte aux écosystèmes, au bien-être et au climat. Les déchets plastiques obstruent les cours d’eau, polluent les océans et fragilisent la vie sauvage, a-t-il soutenu. « Dans deux mois, les pays se réuniront pour élaborer un nouveau traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique. Il nous faut un accord ambitieux, concret et juste cette année. Un accord qui couvre le cycle de vie du plastique dans une démarche d’économie circulaire, qui réponde aux besoins des populations ; qui aille dans le sens des grandes ambitions environnementales et des objectifs de développement durable, entre autres ; et qui soit appliqué rapidement et en totalité », a-t-il indiqué. Il a invité les négociateurs à reprendre les discussions en août avec la volonté d’avancer ensemble, malgré leurs divergences, pour parvenir au traité dont la planète a besoin.
Le représentant résident adjoint du Pnud, Henri René Diouf, de son côté, a indiqué que le thème mondial de cette année était d’une actualité brûlante, car il interpelle et rappelle à tous que la crise du plastique est de gouvernance environnementale, de justice sociale et de durabilité économique. Selon lui, la pollution plastique n’est pas qu’un enjeu écologique, mais aussi un défi de santé publique, de résilience climatique et de souveraineté économique. « Elle affecte de manière disproportionnée les femmes, les enfants, les personnes vivant dans la précarité et les communautés rurales et côtières. Elle compromet les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la dignité humaine. La justice écologique en lien avec la justice sociale nous renseigne que protéger la planète, c’est aussi protéger les pauvres qui sont souvent les plus touchés par la dégradation de l’environnement: que ce soit les catastrophes naturelles, la pollution, le manque d’eau, les maladies hydriques dues aux phénomènes environnementaux », a-t-il souligné. Il a précisé que la pollution plastique est un fléau qui ne peut être combattu par une seule entité ou un ministère.
Henri René Diouf, enfin, a invité le secteur privé à reconstituer son matériau, au travers de sa responsabilité sociétale et environnementale, avec l’appui des pouvoirs publics, afin de trouver des alternatives au plastique pour investir dans une économie forte incluant des bénéfices économiques.
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