Africa-Press – Congo Brazzaville. La délégation congolaise à la 31e assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a visité, en marge de ces assises, la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) du Bénin, ainsi que la Porte du non-retour, principal monument associé à la traite négrière, située à Ouidah.
Conduite par le président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, président actif de la section APF-Congo, la délégation s’est associée aux parlementaires d’autres pays participant à la 31e assemblée régionale pour visiter les sites stratégiques du Bénin. Concernant la GDIZ, ce pays mise sur l’industrialisation, à travers son parc textile transformant le coton local en produit fini. « Cela nous renvoie à la justesse du choix du gouvernement de procéder à l’industrialisation du pays. Nous voyons qu’ici la Zone économique spéciale a démarré, vous avez toutes ces femmes qui sont dans les usines, qui travaillent, qui fabriquent des produits qui sont exportés en Europe. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le choix du président Patrice Talon est juste. La délégation congolaise étant conduite par le président de l’Assemblée nationale, nous comptons sur lui pour booster le projet en cours dans le pays et encourager le gouvernement à sa réalisation », a laissé entendre le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Roland Bouiti-Viaudo.
Fruit d’un partenariat public-privé entre la République du Bénin et Arise IIP, la première phase de développement de la GDIZ prévoit de mobiliser un investissement de 1,4 milliard de dollars et de permettre la création de plus de trois cent mille emplois directs d’ici à 2030.
La délégation s’est ensuite ébranlée vers Ouidah, ville charnière chargée d’un passé douloureux lié à la traite négrière. Sur place, elle s’est rendue compte du mémorial, un arc de bronze et de béton érigé par l’Unesco en 1995 pour commémorer les déportations forcées. En effet, Ouidah était un important centre d’embarquement de captifs africains vers les colonies d’Outre-Atlantique. Grâce à sa forêt sacrée au temple des pitons et à la Porte de non-retour, ce site pourrait inspirer la République du Congo avec le projet de la baie de Loango, dans le Kouilou.
« Au niveau du Congo, sur instruction du président de la République, le gouvernement est en train de réaliser un projet similaire, nous pourrons aussi aller nous ressourcer comme nous l’avons fait ici. Le but est de nous souvenir de ces parents qui sont partis et dont plusieurs tombes jonchent le cimetière de la Nouvelle Orléans, par exemple, avec les noms de nos parents. Donc, c’est quelque chose de douloureux, mais cette histoire va simplement nous dire qu’à un moment donné ceux qui nous ont colonisés étaient intolérants. Aujourd’hui, nous félicitons le gouvernement béninois qui a bien voulu reconstruire, retracer cette histoire », s’est réjoui Roland Bouiti-Viaudo.
Notons que la ville de Ouidah fut un point d’embarquement majeur pendant la traite négrière, accueillant plus d’un million de personnes. L’Assemblée nationale du Congo qui a inscrit à l’ordre du jour de sa neuvième session ordinaire administrative le projet de loi sur la commémoration des victimes de la traite négrière transatlantique et pour le retour de leurs descendants des Amériques et des Caraïbes peut capitaliser sur les acquis de cette visite.
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