Bénin Outille Partis sur Liste Électorale 2026

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Bénin Outille Partis sur Liste Électorale 2026
Bénin Outille Partis sur Liste Électorale 2026

Africa-Press – Congo Brazzaville. Le samedi 16 août 2025, les responsables de partis politiques, représentants d’organisations de la société civile et experts techniques ont bénéficié d’une formation sur les outils numériques de l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP). L’objectif est de garantir une meilleure préparation aux élections générales de 2026 à travers l’utilisation optimale de la Liste Électorale Informatisée (LEI).

Dans une ambiance studieuse, les participants ont suivi avec attention la présentation de Herbert Assogba, Responsable des Politiques, des Partenariats et de la Communication à l’ANIP, qui a détaillé les procédures, les échéances et l’importance de ces plateformes pour la transparence électorale. « Nous devons tous comprendre que la LEI est l’ossature des élections au Bénin. C’est elle qui détermine qui vote et où. Sa fiabilité est donc capitale pour la crédibilité du processus électoral », a-t-il insisté.

La LEI, une révolution numérique au service de la démocratie

L’une des premières explications apportées par Herbert Assogba a porté sur la nature même de la Liste Électorale Informatisée. Contrairement aux anciennes listes manuelles souvent sujettes à des contestations, la LEI est un fichier unique, numérique et national. Elle intègre la photo de chaque citoyen et garantit que « nul ne peut voter deux fois ».

« La LEI est extraite directement du Registre national des personnes physiques. Elle est le fruit du RAVIP, mais aussi des données biométriques collectées à l’intérieur du pays et à l’étranger. C’est donc une liste exhaustive et centralisée », a-t-il expliqué. Selon lui, cette innovation permet d’assurer un meilleur suivi des électeurs, d’éviter les doublons et de simplifier la logistique électorale.

Le public, composé en majorité de responsables de partis politiques, a manifesté un grand intérêt pour ces précisions. Pour beaucoup, cette rencontre offrait l’opportunité de lever le voile sur une mécanique souvent perçue comme opaque.

« Ce n’est pas seulement une question technique, a poursuivi Herbert Assogba. C’est une question de confiance. Si les citoyens croient en la fiabilité de la liste électorale, ils auront davantage confiance dans les résultats issus des urnes. »

Une formation pratique et pédagogique

Au-delà des explications conceptuelles, la rencontre du 16 août avait aussi une dimension pratique avec la projection à l’écran des différentes plateformes numériques de l’ANIP, accessibles via eservices.anip.bj ou l’application mobile ANIP BJ. Les participants ont ainsi découvert comment vérifier leur centre de vote, effectuer un transfert en ligne ou encore générer un certificat d’identification.

« Nous voulons rapprocher le service public du citoyen. Avec un smartphone, chacun peut désormais savoir où il vote et corriger, si nécessaire, son lieu d’inscription sans perdre de temps dans les longues files », a-t-il souligné. Les démonstrations ont montré la simplicité des démarches, tout en insistant sur l’importance de respecter les délais fixés par la loi.

Selon le calendrier légal rappelé lors de la séance, l’affichage de la liste électorale provisoire est prévu du 13 au 28 septembre 2025, suivi de la publication de la liste définitive entre le 28 octobre et le 11 novembre 2025. « Il est crucial que chaque citoyen consulte sa situation électorale pendant ces périodes, car après la clôture, il ne sera plus possible de modifier quoi que ce soit pour les élections générales de 2026 », a averti Herbert Assogba.

Entre pédagogie et enjeux politiques

Si la formation était avant tout technique, elle avait aussi une portée politique majeure. Les responsables de partis, qu’ils soient de la mouvance ou de l’opposition, ont compris que la maîtrise de la LEI sera déterminante pour la préparation des scrutins. « La liste électorale est l’arbitre silencieux des élections. Si vous n’y figurez pas, vous n’existez pas dans le processus », a martelé Herbert Assogba.

Il a par ailleurs insisté sur les responsabilités des acteurs politiques eux-mêmes. « Ce n’est pas à l’ANIP de mobiliser vos militants pour qu’ils se fassent recenser, a-t-il rappelé. C’est à vous, partis politiques et organisations de la société civile, de sensibiliser, d’expliquer et d’accompagner vos bases afin qu’aucun électeur ne soit laissé de côté. »

Cette interpellation a suscité des murmures approbateurs dans la salle. Plusieurs participants ont reconnu qu’une partie des contestations électorales passées provenait d’une faible appropriation des règles par leurs propres militants.

Les questions clés soulevées par les participants

La rencontre n’a pas été un monologue. Après la présentation, un échange nourri a permis aux partis et OSC de poser leurs préoccupations. Parmi les questions récurrentes figuraient:

La possibilité de transférer son centre de vote d’une commune à une autre ;

Le sort des citoyens ayant perdu leurs pièces d’identification ;

L’inscription des Béninois de la diaspora ;

La fiabilité du système face aux tentatives de fraude.

À chaque interrogation, Herbert Assogba a pris soin de répondre en citant les textes de loi. Concernant les pièces d’identification, il a rappelé que « quatre documents sont valides pour voter: le certificat FID, la carte nationale biométrique, le permis de conduire biométrique et le certificat d’identification personnel. » Quant aux transferts, il a précisé qu’ils peuvent être effectués en ligne ou auprès des guichets de l’ANIP dans les mairies.

Sur la diaspora, il a été catégorique. « Tout Béninois de l’étranger peut figurer sur la LEI, à condition d’être inscrit au Registre national et de se rapprocher des ambassades ou consulats pour ses démarches. »

Un enjeu de transparence et de confiance

La question de la transparence électorale a occupé une place centrale dans la présentation. Herbert Assogba a souligné que la LEI constitue « le socle sur lequel reposera la légitimité des élections de 2026 ». Selon lui, la centralisation et la numérisation des données réduisent considérablement les marges de manipulation.

« Nous avons souvent entendu dans le passé des accusations de doublons, de votes des morts ou d’exclusions arbitraires. Avec la LEI, ces soupçons trouvent une réponse technique claire », a-t-il assuré.

Toutefois, il a reconnu que la technologie seule ne suffit pas. « Même avec la meilleure liste électorale, si les acteurs politiques ne jouent pas leur rôle de sensibilisation et si les citoyens ne s’impliquent pas, la confiance restera fragile. »

La société civile en première ligne

Les organisations de la société civile, présentes en nombre à la rencontre, ont salué cette ouverture de l’ANIP. Pour elles, il s’agit d’une opportunité de mieux accompagner les populations, notamment en milieu rural où l’accès à l’information demeure limité.

« Nous comptons sur vous pour être des relais auprès des communautés. Expliquez à chaque citoyen ce qu’est la LEI, pourquoi il doit vérifier son nom, et comment le faire », a insisté Herbert Assogba. Cette collaboration, selon lui, est la clé d’un processus électoral inclusif et apaisé.

Alors que le Bénin s’apprête à organiser en 2026 des élections générales déterminantes, en outillant les partis politiques et la société civile, l’ANIP espère réduire les contestations futures et renforcer la crédibilité du scrutin.

« La démocratie béninoise se consolide par la transparence et la participation. La LEI n’est pas une simple base de données, c’est un outil citoyen. Plus vous l’appropriez, plus vous consolidez notre démocratie », a conclu Herbert Assogba, sous les applaudissements nourris de l’assistance.

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