Interview: le Dr Louis-Georges Tin Apporte L’éclairage sur L’ÉTat de la Diaspora Africaine

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Interview: le Dr Louis-Georges Tin Apporte L'éclairage sur L'ÉTat de la Diaspora Africaine
Interview: le Dr Louis-Georges Tin Apporte L'éclairage sur L'ÉTat de la Diaspora Africaine

Africa-Press – Congo Brazzaville. Alors que les décomptes actuels des Nations unies et ceux de l’Union africaine (UA) évaluent le continent africain à cinquante-cinq pays, comment comprendre l’existence supplémentaire de l’État de la diaspora africaine ? Celle-ci mérite des explications quant à sa situation géographique et politique. Le Dr Louis-Georges Tin, son Premier ministre, répond aux questions de notre rédaction.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.): Que représente l’État de la diaspora africaine et où se situe-t-il ?
Dr. Louis-Georges Tin (L-G.T.): Par définition, la diaspora africaine se situe en dehors du continent, un peu partout dans le monde. Elle compte 350 millions de personnes environ. Vous avez déjà 100 millions d’Afro-descendants au Brésil, par exemple, plus de 40 millions aux États-Unis, etc. Elle est composée de migrants qui ont quitté l’Afrique il y a une, deux ou trois générations, c’est « la jeune diaspora », comme on dit. Mais il y a aussi la diaspora historique, ceux dont les ancêtres ont été déportés il y a deux, trois, quatre ou cinq siècles, dans le cadre de l’esclavage colonial. Tous sont d’origine africaine et constituent donc la diaspora africaine.

En 2003, les chefs d’État de l’UA ont décidé à l’unanimité que la diaspora serait désormais la sixième région d’Afrique qui s’ajoute donc aux cinq autres du continent: l’Afrique du Nord, l’Afrique australe, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est. Puis, quelques années plus tard, le président de l’UA m’a donné mandat pour « donner corps » à cette 6e région, pour créer une structure destinée à la représenter. J’ai travaillé avec des experts internationaux et j’ai été invité au Sommet de l’UA, le 1er juillet 2018, pour présenter la structure et sa Constitution: l’État de la diaspora africaine était né.

L.D.B.: Comment êtes-vous structurés ?
L-G.T.: Nous avons un gouvernement que je dirige en tant que Premier ministre. Il compte 27 ministres, autant de femmes que d’hommes, ministres des Affaires étrangères, de l’Economie, de l’Agriculture, de la Justice, de la Santé, de l’Education, du Patrimoine, etc. Par exemple, notre ministre des Sciences et de l’Industrie est Cheick Modibo Diarra, l’ancien Premier ministre du Mali, et celui de la Culture est Euzhan Palcy, cinéaste martiniquaise, qui a obtenu un Oscar pour l’ensemble de sa carrière récemment à Hollywood.

Mais nous avons aussi le Parlement, qui est chargé notamment de voter les propositions de loi, avec des députés venant d’Afrique et de la diaspora, et une Chambre royale, rassemblant plusieurs milliers de rois et de chefs traditionnels d’Afrique, qui sont impliqués dans la mise en œuvre de nos programmes de développement. Cette chambre est co-dirigée par la reine Aïdji et par le chef Charumbira, qui est aussi le président du Parlement de l’UA.

L.D.B.: Quel est votre périmètre d’action et comment vous y déployez-vous ?
L-G.T.: Nous travaillons dans tous les secteurs d’activité, de la culture à l’agriculture, en passant par les mines ou les infrastructures. Parmi nos programmes, il y a notamment les smart « cities ». Nous avons prévu de bâtir plus de trente villes en Afrique, du Liberia à Madagascar en passant par les deux Congo, la Tanzanie et le Nigeria, des villes qui respectent les objectifs de développement durable. Nous avons des programmes pour l’énergie verte, solaire ou hydro-électrique. Nous sommes en train de mettre en place la bourse agricole des matières premières. Nous sommes aussi en train de créer plusieurs banques. Nous travaillons à la restitution des trésors culturels, et nous avons, d’ailleurs, obtenu la restitution des trésors du Bénin. Le président Talon m’a remercié à cette occasion, au nom du peuple béninois. Nous avons même un programme spatial. Bref, nous faisons tout ce que l’on peut attendre d’un Etat moderne. La seule différence, c’est que nous sommes un État sans frontières, notre but étant de renforcer l’Afrique par la diaspora, et la diaspora par l’Afrique.

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