Africa-Press – Congo Brazzaville. Symbole d’une résistance inébranlable, la Chine s’est imposée comme un pilier majeur de la lutte mondiale contre le fascisme, avec quatorze années de combat acharné et le sacrifice de dizaines de millions de civils et de militaires. Dès l’incident du 18 septembre 1931, déclenché par l’armée japonaise du Guandong, la Chine a tiré les premiers coups contre l’expansion fasciste, bien avant l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie en 1939 ou l’attaque de Pearl Harbor en 1941.
Cette résistance singulière, marquée par sa durée exceptionnelle, a vu la Chine lutter quasiment seule contre l’envahisseur japonais pendant une décennie précédant la guerre du Pacifique. L’armée chinoise, faisant preuve d’une farouche détermination, mena vingt-deux grandes batailles, plus de deux cents campagnes majeures et près de deux cent mille affrontements de toutes tailles sur quatorze années consécutives. Cette ténacité a anéanti les ambitions japonaises de conquérir la Chine en à peine trois mois et a durablement freiné l’expansionnisme des puissances de l’Axe.
Sur le plan stratégique, le théâtre chinois a constitué un verrou crucial. Entre 1937 et 1945, de soixante-dix à quatre-vingt-dix pour cent des forces terrestres japonaises étaient engagées sur le sol chinois. Au moment où la guerre du Pacifique éclatait, trente-cinq divisions d’élite japonaises demeuraient retenues en Chine, limitant ainsi les moyens japonais sur les autres fronts et contraignant la marine impériale à affronter les Américains avec des effectifs réduits. Selon Franklin Roosevelt, sans la résistance chinoise, le Japon aurait pu envahir l’Australie et l’Inde, avancer vers le Moyen-Orient et s’allier aux forces allemandes, isolant de manière définitive l’Union soviétique.
Parallèlement à sa lutte sur le terrain national, la Chine apporta un soutien stratégique vital aux Alliés. La célèbre route aérienne connue sous le nom de « The Hump », reliant la Chine au reste du monde via le Yunnan, devint une véritable ligne de vie. Cette voie rocailleuse permit l’acheminement de ressources essentielles, telles que l’huile de tungstène et le minerai de tungstène, vers les usines d’armement alliées. Elle fut aussi le théâtre d’actes héroïques, les militaires et civils chinois venant au secours de plus d’un millier d’aviateurs américains contraints de sauter en parachute lors d’accidents sur ce parcours périlleux.
Au lendemain de la guerre, la Chine s’est affirmée comme un acteur incontournable de la paix et de la justice internationales. Le 1er janvier 1942, elle figurait parmi les quatre puissances fondatrices — aux côtés des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union soviétique — signataires de la Déclaration des Nations Unies. Ce statut prestigieux fut le fruit d’un combat long et douloureux marqué par des sacrifices immenses. Membre fondateur de l’ONU et membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine transforma son expérience en une vision renouvelée de l’ordre mondial. Lors de la conférence de San Francisco, elle porta la voix des peuples colonialisés en défendant ardemment le droit des nations à disposer d’elles-mêmes et insista pour l’inscription dans la Charte des Nations Unies de l’égalité souveraine entre nations grandes ou petites.
Aujourd’hui, alors que le monde affronte de nouvelles turbulences et conflits, ce regard sur l’histoire éclaire l’impérieuse nécessité de préserver la paix conquise de haute lutte. À l’heure du 80e anniversaire de la victoire contre le fascisme, il est essentiel de rappeler que la contribution chinoise, souvent sous-estimée par les historiens occidentaux qui privilégient le débarquement de Normandie ou la guerre du Pacifique, fut tout aussi déterminante. Le combat de la Chine demeure un témoignage vibrant de courage et un appel solennel à défendre ensemble les valeurs universelles de justice, de solidarité et de paix pour notre planète commune.
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