Africa-Press – Congo Brazzaville. Le préfet directeur général de l’administration du territoire, Bonsang Oko Letchaud, a, au cours d’une communication le 12 juillet à Brazzaville, rassuré les dirigeants des partis politiques non-reconnus par l’État, qu’ils ne sont pas suspendus, mais peuvent exister de fait.
Face aux recours déposés par les partis politiques ne figurant pas sur la liste des 42 publiés par le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, le préfet, directeur général de l’administration du territoire a délivré une communication devant les dirigeants de près de 90 formations politiques. S’appuyant sur l’arrêté 1726, Bonsang Oko Letchaud a rappelé qu’il ne s’agit pas d’une suspension. « Nous voulons vous rassurer que votre parti n’a pas été dissout, il suffit de vous conformer à la loi. Je puis vous rassurer que nous avons déjà mis en place une équipe, si rapidement la régularisation faite, vous serez réinscrits sur cette liste. Il y aura un rectificatif, c’est un acte administratif qui va forcément respecter le parallélisme de formes, le ministre de l’Intérieur prendra, peut-être, un autre arrêté si votre situation est régularisée », a expliqué le préfet, directeur général.
Il a également rappelé que le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, avait publié en mars dernier, un communiqué pour demander aux responsables des partis politiques de se conformer à la loi n°20-2017 du 12 mai 2017 portant loi organique relative aux conditions de création, d’existence et aux modalités de financement des partis politiques. Depuis 2017, l’administration avait accordé un délai de six mois pour ce faire. « Nous avons également reçu des plaintes des partis en cours de création, qui n’ont pas encore de récépissés de reconnaissance officielle. Les services y travaillent, si la loi est respectée, nous allons vous établir les récépissés. Pour les partis qui n’ont pas vu leurs noms, mettez-vous à jour, vous n’êtes pas exclus définitivement. Pour ceux qui ont déposé les recours, ils auront les accusés réception dès la semaine prochaine », a déclaré Bonsang Oko-Letchaud, revenant sur les critères devant précéder la sanction d’un parti, notamment l’avertissement, la suspension et la dissolution.
Certains participants ont qualifié cet arrêté d’une tricherie intellectuelle en parlant de la non-suspension, demandant à l’administration du territoire de prendre une circulaire pour permettre aux partis non-reconnus de tenir leurs activités à travers le pays, car l’administration congolaise n’est pas neutre. Si après avoir écouté le préfet directeur général de l’administration du territoire, le Parti pour le développement communautaire (PDC) de Donatien Itoua écarté de cette liste, s’est incliné devant la rigueur de la loi. « Merci d’écouter les partis politiques. C’est cela aussi la loi, nous sommes dans une République, l’anarchie ne devrait pas exister. Cinq partis de la majorité présidentielle sont frappés par cet arrêté sur dix-neuf. A nous d’en prendre conscience, à vous de prendre en compte nos observations », a-t-il déclaré en substance.
Le président du parti du centre, Mouvement pour la démocratie et le changement, Maurice Kinoko, s’est dit aussi de ne plus figurer sur la liste des partis reconnus par l’État. « J’étais présent en 2020, mais absent en 2025, comment vous pensez me convaincre qu’il ne s’agit pas d’une sanction? Il ne faut pas que l’additive sorte en 2026 ou en 2027. J’espère qu’il ne s’agit pas d’un coup d’État pour démobiliser certains partis à la veille de l’élection présidentielle de 2026 », a-t-il déploré.
Au terme des échanges parfois houleux, Bonsang Oko Letchaud a pris acte des préoccupations des uns et des autres. « Vous avez évoqué le caractère partisan de l’administration publique, nous prenons bonne note, vous avez souligné les insuffisances de la loi en disant que cet arrêté était assimilé à une sanction…Mais c’est ensemble que nous allons regarder ces failles parce que quand on dit que vous n’êtes pas sanctionnés, vous allez continuer à fonctionner mais c’est dans la mise à jour, dans la régularisation. Cependant, vous aurez un fonctionnement limité, vous ne serez pas reconnus à l’endroit des pouvoirs publics, ni aux consultations électorales », a-t-il conclu.
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