Africa-Press – Congo Brazzaville. Destiné à sensibiliser le public à la protection de l’océan et de sa biodiversité, ce projet de l’ONG Renatura Congo, intitulé « La mer et l’enfant », a permis de réaménager le « rond-point des Chevaux », situé dans l’arrondissement 1 Emery Patrice Lumumba, débaptisé « rond-point de l’Océan ». Le lieu a été récemment officiellement inauguré par le secrétaire général de la Préfecture de Pointe-Noire, représentant le Préfet, Sylvestre Lempoua.
La cérémonie qui s’est tenue en présence de la présidente du conseil départemental et municipal, maire de la ville de Pointe-Noire, Evelyne Tchitchelle, et du consul général adjoint de France, Hervé Morice, représentant l’Agence française de développement (AFD) qui a financé le projet à travers le Fonds Métis a eu lieu le 27 juin dernier. Porté par l’ONG Renatura Congo, qui œuvre depuis 20 ans à la préservation du milieu marin au Congo, le projet « La mer et l’enfant » vise à sensibiliser le public aux enjeux de la conservation marine tout en embellissant l’espace urbain.
Outre le réaménagement de l’ex rond-point Des Chevaux, devenu rond-point de l’Océan, ce projet a aussi permis l’érection d’une œuvre artistique monumentale, représentant une baleine à bosse en saut soutenu par un socle. Inspiré des dessins des enfants des écoles locales, l’œuvre dédiée à la diversité marine du Congo et réalisée par le sculpteur congolais Remy-Gaylord Mongo Etsion, se dresse au centre de ce rond–point, entouré de panneaux peints par l’artiste muraliste congolais MH-Mec Handicapé, illustrant les espèces marines présentes dans les eaux congolaises.
Il faut rappeler que le Congo dispose d’une fenêtre de 170 km sur l’océan Atlantique s’étendant sur les départements de Pointe-Noire et du Kouilou. Comme l’ont signalé les organisateurs, les côtes congolaises accueillent chaque année des populations importantes de tortues marines en ponte, telles que les tortues luths et les tortues olivâtres, mais également des dauphins, comme le dauphin à bosse de l’Atlantique, et des baleines à bosse en migration chaque année de juillet à octobre. Autant d’espèces menacées mais peu connues des citoyens. On note aussi la présence de mangroves qui constituent des puits de carbone, des réservoirs riches en biodiversité, et des protections naturelles contre l’érosion et les tempêtes.
« Les scientifiques estiment que 50% de nos espèces marines sont menacées par la surpêche et les pollutions. Ce rond-point n’est donc pas une simple œuvre d’art, il est un rappel de l’importance de cet écosystème dans notre culture, de notre interdépendance avec lui et de l’importance de le protéger. N’oublions pas que sans intégrité des écosystèmes marins, aucun développement économique n’est soutenable », a indiqué Nathalie Mianseko, directrice de Renatura Congo.
« La mer et l’enfant », un message écologique, éducatif et culturel
Par ailleurs, l’océan constitue le poumon bleu de notre planète en produisant 90% de l’oxygène que nous respirons. Il joue aussi un rôle important dans l’atténuation du réchauffement climatique. Comme l’a aussi signifié l’artiste Remy-Gaylord Mongo Etsion, « La mer et l’enfant », projet participatif, porte à la fois un message écologique, éducatif et culturel, destiné à sensibiliser des générations entières. Elle n’est pas seulement là pour décorer l’espace urbain, mais aussi pour interroger, interpeller et mobiliser.
Aussi Nathalie Mianseko a-t-elle souhaité que le rond-point de l’Océan soit un carrefour des consciences, où convergent rigueur scientifique, ambition politique et engagement citoyens. « Cette œuvre qui s’inscrit dans la dynamique globale de protection des océans représente également le succès des collaborations entre les artistes, éducateurs, autorités locales et partenaires internationaux », a-t-elle signalé.
S’inscrivant dans cette lancée, Evelyne Tchichelle a pour sa part souligné, lors de la cérémonie d’inauguration, que cette œuvre d’art, fruit de la collaboration public-privé, représente bien plus qu’une simple sculpture publique: « Elle incarne notre ambition collective de construire un avenir meilleur, un avenir où l’innovation et la possibilité du bien-être de nos citoyens occupe une place centrale. Elle offre un cadre moderne adapté pour l’épanouissement culturel et l’amélioration de la qualité de la vie ».
De son côté, rappelant la position stratégique que le pays occupe au sein du Bassin du Congo, de ses efforts en matière de diversification de son économie, Hervé Morice a évoqué la contribution de la France dans le développement de son économie verte. « Ce sont 6 milliards de francs CFA en dons que la France investit actuellement au Congo pour accompagner cette dynamique » a-t-il précisé. Parlant du projet « La mer et l’enfant », il a souligné: « Au-delà de ce projet et des réalisations sur le terrain, le secteur de la biodiversité nécessite aussi l’engagement de chacun d’entre nous auprès de la population».
La coupure du ruban symbolique et le dévoilement de la plaque inaugurale par Sylvestre Lempoua ont marqué la cérémonie ponctuée par des animations artistiques, notamment de la musique de Brice Mizingou et de son groupe Folk Africa, et du slam du jeune Ariel 05.
Notons que, créé en 2021, le fonds Métis de l’AFD qui a permis la réalisation du projet « La mer et l’enfant », vise à faire dialoguer art et développement. Ledit fonds qui réunit un opérateur de développement et une population, permet la mise en œuvre et le financement de projets artistiques qui conjuguent les problématiques contemporaines avec les enjeux de développement encrer dans un territoire.
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