Africa-Press – Congo Brazzaville. Lors d’une conférence de presse organisée le 16 mai à Brazzaville en marge de la neuvième édition du Salon international des technologies et de l’innovation d’Afrique centrale (Osiane), l’ingénieur congolais des télécommunications, Luc Missidimbazi, a officiellement annoncé sa candidature au poste de secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications (UAT).
La candidature de Luc Missidimbazi s’inscrit dans la continuité de son engagement de dix années en faveur de l’innovation technologique africaine. Elle représente un tournant majeur pour l’Afrique centrale et plus particulièrement pour la République du Congo et la République démocratique du Congo (RDC).
« J’annonce officiellement que je serai candidat au poste de secrétaire général de l’Union africaine de télécommunications pour que cette dynamique que nous avons créée en Afrique centrale soit portée au niveau de l’Afrique », a déclaré Luc Missidimbazi devant un parterre de journalistes et d’acteurs du secteur technologique.
L’objectif de cette candidature dépasse la simple ambition personnelle. Il s’agit, selon le candidat, de « fédérer tous les acteurs des écosystèmes » et de « donner à l’Afrique centrale et en particulier à la RDC le siège qui lui revient ». Une déclaration qui sous-entend la volonté de relocaliser le siège de l’UAT, actuellement basé à Nairobi, au Kenya, vers l’Afrique centrale.
« Nous voulons propulser l’Afrique au sommet du monde. Nous voulons sortir de nos administrations pour donner une chance à nos jeunes, à nos entreprises de pouvoir compétiter, aller au-delà de notre continent », a précisé le candidat, mettant l’accent sur l’agilité nécessaire dans le secteur de l’innovation technologique.
L’approche pourrait considérablement bénéficier aux pays d’Afrique centrale en leur offrant un accès privilégié aux programmes et initiatives de l’UAT, organisation qui compte actuellement quarante-six États membres et dix membres associés.
Promoteur du salon Osiane depuis 2017, Luc Missidimbazi, dispose d’un parcours remarquable alliant secteur public et privé, expérience européenne et africaine. Actuellement conseiller aux postes, télécommunications et numérique auprès du Premier ministre de la République du Congo depuis 2018, il préside également le Fonds pour l’accès et le service universel des communications électroniques (FASUCE).
Son expertise s’est illustrée notamment à travers l’organisation de neuf éditions successives du salon Osiane qui a réuni cette année des milliers de participants venus notamment du Congo, de la RDC, du Gabon, du Cameroun et de la République centrafricaine.
L’UAT: un levier stratégique pour l’Afrique
Créée en 1977 en tant qu’institution spécialisée de l’Organisation de l’Unité africaine (aujourd’hui Union africaine), l’UAT s’est transformée en 1999 pour devenir un partenariat entre acteurs publics et privés du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Sa mission consiste à promouvoir le développement rapide des télécommunications en Afrique pour atteindre l’accès universel et la connectivité totale entre pays.
L’organisation, qui vise à faire de l’Afrique « une participante entière et active dans la société globale de l’information et de la connaissance », constitue un levier essentiel pour l’intégration des marchés régionaux et l’attraction d’investissements dans les infrastructures TIC.
La candidature de Luc Missidimbazi revêt une importance particulière pour l’Afrique centrale, région souvent sous-représentée dans les instances décisionnelles continentales. « Ce n’est pas une adhésion à l’institution simplement, mais c’est surtout transformer l’Afrique et que l’Afrique joue un rôle dans ce développement technologique », a souligné le candidat.
Un appel urgent à la mobilisation régionale
Conscient de l’ampleur du défi, Luc Missidimbazi a lancé un appel pressant aux pays de la région. « Je lance un appel pour que tous les partenaires, les amis du Congo, tous ceux et celles qui vont adhérer à cette approche nous soutiennent. Nous allons avoir une année de campagne et j’espère compter sur vous aussi la presse pour relayer le message », a-t-il déclaré.
La candidature de Luc Missidimbazi représente une opportunité historique pour le Congo et la RDC de jouer un rôle de premier plan dans la gouvernance des télécommunications africaines. Le soutien de ces deux pays, ainsi que de leurs partenaires régionaux, s’avère décisif pour le succès de cette campagne qui s’étendra sur une année complète.
L’élection du prochain secrétaire général de l’UAT, prévue pour juin 2026, pourrait marquer un tournant dans la gouvernance technologique du continent. L’initiative de l’ingénieur congolais s’inscrit précisément dans cette perspective de transformation institutionnelle, visant à adapter l’UAT aux défis contemporains de la révolution numérique.
« Ma candidature à ce poste, c’est pour pouvoir fédérer tous les acteurs des écosystèmes, donner à l’Afrique centrale et en particulier la RDC toutes les possibilités d’abriter le siège de l’Union africaine des télécommunications. C’est donner à la jeunesse une autre dynamique, celle de ne pas rester enfermée dans les institutions, car l’informatique, l’innovation technologique font appel à l’agilité », a-t-il conclu.
L’Afrique centrale dispose désormais d’une année pour mobiliser ses ressources et son influence diplomatique afin de porter cette candidature vers le succès, ouvrant potentiellement une nouvelle page dans l’histoire des télécommunications africaines.
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