
Africa-Press – Congo Brazzaville. Invité au sixième Congrès régional des jeunes femmes politiques et entrepreneurs tenu du 25 au 27 mai 2022 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, Serge Nguya, conseiller au ministère congolais de la Communication et Médias, s’est penché sur la question de l’engagement de la femme pour le nouveau narratif en République Démocratique du Congo (RDC).« Nous ne saurons aborder la question de l’engagement de la femme sans faire savoir de manière claire notre position relative à ce que la société pense de la femme », dit-il d’entrée de jeu.
Selon Serge Nguya, la femme a été autrefois considérée à tort « d’être faible » dans une société « machiste » qui l’a limitée à son rôle de porteuse de vie et de bâtisseur de la famille.
« Malgré le fait que la femme soit égale à l’homme, elle a été souvent écartée de la gestion de la chose publique suite à l’inversion des valeurs qui l’a longtemps assujettie en l’attribuant un rôle secondaire, de figurant prétexté sur une différence naturelle. », affirme-t-il.
Et de poursuivre : « La femme est naturellement, physiquement, affectivement, intellectuellement, et moralement inférieure à l’homme — (dimorphisme sexuel) (les hormones), (la boîte crânienne), (une nature sensuelle et passive). Alors qu’elle possède les mêmes atouts, capacités et compétences que l’homme et à la différence de celui-ci son rôle de bâtisseur des foyers, socle de la construction d’une nation, la prédispose à conduire au devenir de la nation. Qui de mieux qu’une mère sais mettre sa progéniture à l’abri de la faim ? Qui de mieux qu’une mère accompagne pas à pas l’éducation des enfants ? qui de mieux qu’une mère a de la repartie dans la distribution des ressources ? »
Pour Serge Nguya, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo fait des efforts considérables pour l’amélioration des conditions de la femme.
« C’est ici l’occasion pour nous de rendre un vibrant hommage au Président de la République, Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et à son Premier Ministre, Son Excellence Jean-Michel Sama Lukonde, qui ont rendu leur place de choix à la femme dans la gestion de la chose publique soit 27% de membre de l’équipe gouvernementale sont des femmes, chiffre qui se rapproche des 30% prônés par la Loi portant mise en application de la parité. », a déclaré Serge Nguya, Conseiller du Ministre de la Communication et Médias.
Il y a lieu de noter par ailleurs que les femmes occupent des ministères stratégiques du Gouvernement Sama Lukonde (Portefeuille, Emploi, Mines et pour la première fois le ministère la Justice et la Vice-Pimature en charge de l’Environnement et Développement durable).
Serge Nguya fait remarquer que des changements sont aussi opérés à la Cour constitutionnelle et à la Banque centrale où une femme est désignée, pour la première dans l’histoire de cette institution financière, au poste de Gouverneur.
Pour le Conseiller Serge Nguya, ce sont « autant d’efforts qui méritent d’être salués car ils contribuent à raviver la flamme de l’engagement de la femme dans la construction du nouveau narratif de la RDC ».
A en croire Serge Nguya, cet engagement de la femme porte plus sur l’attitude c’est-à-dire le désir de cette dernière à agir, à travailler pour impulser le changement, la bonne gouvernance et le mieux-être.
Le nouveau narratif
D’après les explications du Conseiller au ministère de la Communication et Médias, Serge Nguya, « le concept du nouveau narratif prôné par le Gouvernement des warriors est un appel à la responsabilité lancé aux congolais de tout bord, unis par le sort, à s’unir dans l’effort, dans l’amour et dans le travail pour construire un Congo nouveau, terre d’espoir et d’avenir ».
Et d’ajouter : « Le nouveau vient en opposition à l’ancien, il vient en remplacement de ce qui y avait et qui se faisait auparavant, il vient pour rompre avec les habitudes anciennes qui ont plombé les efforts immenses consentis par les institutions pour anéantir les mauvaises pratiques des dirigeants et détruire la mauvaise perception de l’action publique, le changement de paradigme. L’instauration d’une culture de bonne gouvernance publique fondée sur des valeurs qui implique de s’employer sans relâche à agir sur les pratiques et les comportements des institutions et des individus. »
Par ailleurs, Serge Nguya a noté haut et fort que le nouveau narratif implique en effet « une nouvelle manière de faire, de penser, de servir et d’agir assise sur des valeurs qui privilégient la bonne gouvernance, le mieux vivre ensemble et la redevabilité ».
Quel engagement de la femme pour le nouveau narratif en RDC ?
Selon l’orateur Serge Nguya, l’engagement de la femme pour le nouveau narratif en RDC ne peut se matérialiser qu’à une seule condition, celle qui consiste à observer six valeurs à savoir :
1° Intégrité : la droiture, la probité morale, l’honnêteté, une femme dévouée;
2° Ouverture : s’ouvrir aux idées novatrices, au changement qui priorise l’intérêt commun c’est-à-dire ; être disposé à travailler au-delà de nos appartenances politiques, avec des acteurs de tout bord en priorisant l’intérêt du Congo, la patrie avant tout ;
3° Inclusion et diversité : travailler avec les autres, travailler dans la complémentarité en tenant compte du fait que nous sommes une unité dans la diversité.
« Le Congo est un ensemble composé de Mungala, Muluba, Mukongo, Muyaka, Munianga, Mumbala, Mutetela, etc…», martèle-t-il.
Cette inclusion se définit par le respect de l’autre et la cohabitation, le mieux vivre ensemble;
4° Le respect de l’autre : « ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fais pas à l’autre non plus. Servir dans l’amour. Nous devons apprendre à aimer l’autre et à le servir comme nous-même », explique le Conseiller Serge Nguya;
5° Le mieux-vivre ensemble : le Congo, c’est 2 345 000 Km2, plus de 425 dialectes, 26 provinces, et une diversité de peuple.
« Nous sommes condamnés à vivre dans cet œuf. Il faut bannir et lutter contre le fléau « tribalisme » sous toute ses formes en commençant par cette mauvaise manière de revendiquer les choses au nom d’une minorité avec des formules dignes de farwest qu’il faut impérativement bannir ; « nous ressortissants de… », nous sommes tous ressortissants du Congo un point et un trait. », a-t-il mentionné.
5° Le respect de l’état de droit : la justice élève une nation et doit cependant être le socle de l’action de tous. La loi c’est la loi et nul n’est censé l’ignorer.
Pour Serge Nguya, « la justice, faut-il le reconnaître, demeure un des grands piliers à rebatir tant au niveau du personnel, des infrastructures et du système ». Et ce pilier est tenu aujourd’hui par une femme, qui contribue amplement au nouveau narratif, fait-il observer.
6° La transparence et la redevabilité : les politiques publiques doivent être menées avec transparence et diligence. L’on ne peut non plus continuer à diriger ou prétendre à la gestion de la chose publique sans rendre compte de son action. Il faut rendre compte de sa gestion afin de faciliter le contrôle.
A ce jour, le nouveau narratif en RDC est bien plus une culture à bâtir mais le travail pour y arriver est largement entamé.
Le nouveau narratif tel que prôné par le Gouvernement de la RDC est cette nouvelle façon d’agir portée sur la bonne gouvernance, l’intégrité et la redevabilité.
De ce fait, relève le Conseiller Serge Nguya, le nouveau narratif est perçu aujourd’hui comme une nouvelle façon :
• de penser positif pour contribuer utilement à la réflexion constructive ;
• d’agir positivement pour contribuer de manière active à la dynamique changement pour le bien-être de nos compatriotes ;
• de raconter le Congo en valorisant les efforts engagés, les défis relevés, les réussites enregistrées… ainsi que les meilleures perspectives pour la nation congolaise.
« Autant toutes les Institutions étatiques s’engagent sur cette voie tracée par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, autant la femme congolaise, où qu’elle se trouve, devra intégrer cette approche patriotique en vue de restaurer le respect dû au citoyen congolais et redorer l’image ternie du Congo tant au niveau national, régional qu’international. », a conclu Serge Nguya.
Patrick BOMBOKA
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Congo Brazzaville, suivez Africa-Press