Apaiser la douleur : quand l’électricité sur la peau trompe le cerveau

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Apaiser la douleur : quand l'électricité sur la peau trompe le cerveau
Apaiser la douleur : quand l'électricité sur la peau trompe le cerveau

Africa-Press – Congo Brazzaville. Comment brouiller le message douloureux que le cerveau perçoit en cas de douleurs chroniques ? En utilisant une méthode d’électrostimulation, qui fait aujourd’hui partie des traitements très fréquemment proposés dans de nombreuses situations, dont la liste s’allonge régulièrement: douleurs lombaires, cervicales, fibromyalgie, cicatrice, zona, douleurs du membre fantôme… Toutes ces douleurs, dites neuropathiques périphériques localisées, peuvent bénéficier de cette technique appelée Tens (de l’anglais transcutaneous electrical nerve stimulation, en français neurostimulation électrique transcutanée).

Non pharmacologique et non invasive, elle est utilisée en alternative ou en complément d’un traitement médicamenteux. La Tens repose sur un courant électrique de faible tension directement appliqué sur la peau au niveau des zones concernées grâce à des patchs contenant des électrodes reliées à un stimulateur électrique. Le patient en module l’intensité selon ses besoins avec une télécommande ou même son téléphone.

Un renforcement des systèmes de contrôle de la douleur

“Est-ce que ça fait mal ? me demandent souvent les patients à la première séance, raconte Karine Constans, infirmière ressource douleur au centre hospitalier de Beauvais (Oise). Je leur réponds évidemment que non, ici nous sommes dans un centre antidouleur et j’explique les deux mécanismes de la Tens qui renforcent les systèmes naturels de contrôle de la douleur. ” Le premier agit en favorisant l’augmentation de la production d’endorphines, les neuromédiateurs capables d’endormir les neurones. Le second a été modélisé par la théorie du gate control (ou portillon). Ce mécanisme repose sur le même principe que le réflexe qui consiste, en cas de choc sur une partie du corps, à frotter avec une main la zone douloureuse, ce qui permet de la soulager temporairement.

Car frotter la peau active les fibres nerveuses du toucher dites A-delta, ce qui modifie la transmission au cerveau de l’information de la douleur. De même, l’envoi du courant de la Tens inhibe la propagation du message douloureux. Une fois les principes expliqués, reste à appliquer le patch sur la zone douloureuse et à le régler. Pour un maniement optimal garant d’une efficacité dans 60 % des cas environ, “cette étape d’éducation et d’aide à l’utilisation, absolument primordiale, doit être réalisée par des professionnels, de préférence dans un centre antidouleur “, avertit l’infirmière. L’ignorer ou la réaliser trop rapidement conduisent en effet souvent à l’abandon rapide de la technique.

Un patient actif dans la prise en charge de la technique

Or, les patients peuvent se procurer des électrostimulateurs sans nécessairement passer par un médecin et sans aucune garantie: le marché est vaste et très facile d’accès (Internet, pharmacies…). Il existe des dizaines d’appareils différents, avec ou sans fil (plus pratiques mais plus onéreux), de qualité inégale. Toutefois, pour obtenir un remboursement, le prescripteur doit être un algologue, médecin d’une structure traitant la douleur.

Bien encadrée, “la technique a surtout l’avantage de rendre le patient actif dans sa prise en charge, poursuit Karine Constans, car il va apprendre à bien positionner les électrodes, choisir la bonne intensité, régler la fréquence qui lui correspond. ” Quelques contre-indications existent cependant: épilepsie, grossesse et port d’un défibrillateur cardiaque implantable.

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