La musique classique synchronise les ondes cérébrales et nous rend plus heureux

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La musique classique synchronise les ondes cérébrales et nous rend plus heureux
La musique classique synchronise les ondes cérébrales et nous rend plus heureux

Africa-Press – Congo Brazzaville. La musique est une expérience humaine universelle. Son impact sur le cerveau est très renseigné. “Elle influence à la fois les aires cérébrales impliquées dans les émotions, la mémoire, le système de récompense…,” énumère Bomin Sun, chercheur spécialisé en neurochirurgie, pour Sciences et Avenir. En mars dernier, une équipe française découvrait comment la musique nous donne envie de danser. Cette fois-ci, des scientifiques chinois ont étudié son effet sur l’humeur. Un constat largement reconnu, que l’équipe de Bomin Sun a cherché à décrypter à l’échelle des structures cérébrales. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Cell Reports.

La musique stimule le cerveau

“La musique stimule les systèmes de réponse au stress, tels que l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, ce qui peut réduire le taux de cortisol et l’anxiété”, illustre le chercheur. En outre, les différents aspects de la musique, tels que le rythme, la mélodie et l’harmonie, sollicitent diverses régions du cerveau comme le cortex auditif, et le cortex moteur. Face à ces nombreux exemples, l’équipe de Bomin Sun s’est interrogée sur les mécanismes qui pourraient expliquer les effets positifs de la musique. “Notre objectif est de comprendre comment certains processus neuronaux spécifiques peuvent être ciblés, afin d’améliorer l’efficacité de la musicothérapie”, indique-t-il.

Pour cela, ils ont étudié les ondes cérébrales d’une petite cohorte de 13 patients. S’ils ont pu observer ces ondes avec finesse, c’est que les patients, atteints de dépression résistante au traitement, étaient dotés d’électrodes implantées dans leur cerveau. Un outil qui permet une stimulation cérébrale profonde, et qui est utilisé dans diverses maladies dont certaines dépressions ou maladie de Parkinson notamment. “On a utilisé ces implants comme récepteurs d’ondes. Ils nous ont permis d’enregistrer l’activité électrique neuronale, en particulier dans les structures cérébrales profondes qui font partie des circuits de récompense du cerveau”, précise Bomin Sun. Alors qu’ont-ils observé ?

La musique classique synchronise les ondes du cerveau

Toutes les structures cérébrales émettent des ondes, mais les modèles et les fréquences varient en fonction des aires cérébrales et de leur activité. “Parfois, les ondes de différentes structures se synchronisent, en réponse à des activités telles que les stimuli visuels, les activités motrices et même pendant le sommeil”, explique le neurochirurgien. D’après leurs résultats, c’est ce qui se passe quand on écoute de la musique classique.

Cette dernière synchronise les oscillations neuronales entre le cortex auditif, responsable du traitement des informations sensorielles, et le circuit de récompense, qui traite les informations émotionnelles. “La communication entre les deux structures est meilleure”, simplifie-t-il. “La synchronisation de ces ondes facilite probablement la libération de neurotransmetteurs tels que la dopamine et la sérotonine, qui sont essentielles à la régulation de l’humeur.” La musique classique peut donc moduler plus efficacement les réponses émotionnelles, ce qui entraîne une amélioration générale de l’humeur et une réduction des symptômes dépressifs.

Les chercheurs vont plus loin en évoquant la possibilité de personnaliser les séances de musicothérapie. Elle permettrait de sélectionner la musique qui est la plus susceptible de résonner avec un patient spécifique, améliorant ainsi les effets thérapeutiques. “Nos recherches suggèrent qu’il est possible d’identifier la musique la plus efficace pour certains patients en évaluant leurs réponses neuronales et émotionnelles à différents genres de musique. Cela pourrait impliquer un suivi en temps réel de l’activité cérébrale et de l’appréciation subjective afin d’adapter la thérapie aux besoins de chaque individu”, avance Bomin Sun.

Avec son équipe, il prévoit d’explorer les effets d’autres genres musicaux et d’identifier les caractéristiques spécifiques de chacun. “Nous souhaitons également étudier comment la stimulation multisensorielle, associant la musique à des stimuli visuels ou tactiles, pourrait améliorer les résultats thérapeutiques”, conclut-il.

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