Africa-Press – Congo Brazzaville. Institution datant de 1530, le Collège de France apparaît comme un centre majeur de la recherche scientifique, mais demeure aussi un lieu privilégié de l’art contemporain. L’exposition de l’artiste visuelle Caroline Delétoille (passionnée par les mathématiques et la physique) se déroulant du 9 octobre 2025 au 8 janvier 2026 et marquant l’Année internationale de la physique quantique, nous illustre la genèse de cette dernière.
En outre, l’événement artistique, en partenariat avec Némo – Biennale internationale des arts numériques de la Région Île-de-France, établit des ponts entre arts et sciences via l’observation de divers instruments et tableaux représentant certains phénomènes microscopiques. L’événement est une prolongation de l’exposition « Sensation quantique », développée avec Céline Boisserie-Lacroix (chercheuse en philosophie) et Aurore Young (doctorante en physique quantique au Collège de France), ayant eu lieu à la Maison Poincaré d’avril à juillet 2025.
Un voyage dans la genèse de la physique quantique
L’objectif de l’exposition est de susciter la curiosité et de montrer les coulisses de la recherche quantique, science portant sur l’étude de l’infiniment petit et de ses phénomènes inhérents (particules et atomes, entre autres), notamment par une mise en espace du scénographe et designer Kevin Lebouvier qui magnifie par l’utilisation des dispositifs expérimentaux, incluant des cavités miroirs, une enceinte à vide ou un prisme à coupelle.
De plus, la première partie de l’exposition consiste en une contextualisation historique de la mécanique quantique, présentant, entre autres, les années d’affiliation de chercheurs au Collège de France spécialisés dans ce domaine, s’étendant de Paul Langevin à Serge Haroche, tout en incluant Antoine Georges ou Jean Dalibard. Sont dévoilées des archives uniques comme les notes originales en allemand du premier Congrès Solvay de 1911 (premier congrès réunissant les scientifiques de toutes les nations de l’époque pour réfléchir à la théorie du rayonnement et des quanta) ou encore des calculs détaillés de 1973 (sur des modifications des équations de Maxwell relatives au champ électromagnétique) par Claude Cohen-Tannoudji et Jean Dalibard du Laboratoire Kastler Brossel.
La salle d’exposition est orientée de telle façon à se diriger vers l’œuvre aux dimensions imposantes de 880 cm de long par 360 cm de large de Caroline Delétoille, La fée quantique, inspirée de La Fée Electricité, peinte par Raoul Rufy en 1937 lors de l’exposition universelle à Paris. Le tableau montre un ensemble d’éléments liés à la physique quantique, des différentes représentations de l’atome aux chercheurs influents du domaine, tout en passant par des références culturelles telles que Star Wars ou Ant-Man. Au centre de l’œuvre se trouve l’expérience des franges d’interférences (quand la lumière passe à travers un trou par exemple) des fentes de Young, qui apparaît comme emblématique, car elle révèle la double nature ondulatoire et corpusculaire de la lumière ou de la matière.
La fée quantique, tableau aux dimensions gargantuesques résumant l’influence de la physique quantique sur le monde. Le dessin sur le sol est inspiré d’un système de cage pour composant optique et véhicule un caractère mystérieux. Crédits: Caroline Delétoille. Scénographie: Kevin Lebouvier.
Les progrès du domaine quantique et son avenir
La deuxième partie de l’exposition nous dévoile davantage les multiples immersions de Caroline Delétoille sur les sites du Laboratoire Kastler Brossel à La Sorbonne, l’Ecole Nationale Supérieure (ENS) de Paris, le Collège de France, ainsi qu’à l’université de Colombie-Britannique de Vancouver (Canada). Il est possible d’admirer des dessins de chercheurs sur l’intrication, un schéma de circuit électrique supraconducteur, des tableaux vert-noir représentant des atomes piégés et des cristaux, ainsi qu’une paillasse regroupant divers objets pour montrer l’espace de travail parfois chaotique des laboratoires.
Des panneaux de médiation scientifique, dont le contenu a été rédigé par un comité de huit chercheurs (dont Dominique Mouhanna, Jules Grucker et Tristan Briant) et supervisé par la doctorante en physique quantique du Laboratoire Kastler Brossel, Aurore Young, relatent en outre les progrès de la physique de l’infiniment petit, comprenant, entre autres, l’utilisation méticuleuse de lasers et de la machine par IRM. Une perspective sur l’avenir est également abordée, notamment en ce qui concerne la cryptographie, les capteurs, les simulateurs et l’ordinateur quantique. L’exposition sera par ailleurs complétée par un colloque international au Collège de France le 15 octobre 2025 intitulé » Diffractions quantiques: arts et sciences en dialogue », où un ensemble de débats relatifs au lien entre sciences et arts seront organisés.
Galerie de l’exposition montrant divers œuvres et installations en lien avec les immersions de Caroline Delétoille en laboratoires. Crédits: Caroline Delétoille. Scénographie: Kevin Lebouvier.
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