Africa-Press – Congo Brazzaville. L’évocation de la mémoire de Rapha Bounzeki, figure majeure de la scène musicale congolaise des années 1990 et un ambassadeur de la sapologie, laisse nostalgique les générations des congolais qui l’ont connu. Le 10 mai, soit 17 après sa disparition, plusieurs personnes ressources sont revenues sur cette personnalité qui a marqué son époque et continue à inspirer la nouvelle génération.
« Bounzeki c’est le sens même de la créativité. D’abord à partir de son nom, il ne s’appelait pas Rapha mais plutôt Bernard. Fanatique de matondo national dont le vrai nom était Raphaël Mbiki un chanteur de rue qui avait pour habitude d’improviser des mélodies de guitare avec sa bouche ainsi que Raphaël Michel un artiste qui évoluait en Europe, donc c’est de ces deux personnes que Rapha Bounzeki tire son nom de scène », a expliqué Serge-Bruno Mienahata journaliste culturel à la télévision nationale congolaise.
Dès l’âge de 19ans, Rapha entame une carrière solo après avoir évolué dans des groupes tels que Viva cité, Mélodia et Véritable Mandolina. En 1980, il se fait rapidement connaître avec des titres comme: Mateya, Écolier réveille toi et Parisien refoulé. « J’ai connu Rapha sous le canal de Stany Rodriguez Lussakafula, lorsque Stany Rodriguez a fait la collaboration de son album Ma bouesso donc moi Stany m’avait pris en tant que batteur pour jouer. Et l’enregistrement de cet album c’était fait au studio bilot vers le Djoue à cette époque », témoigne Blaise Olivetty Wabawa artiste, batteur et chanteur.
Rapha Bounzeki était également connu pour sa voix grave et son style musical hors du commun, mélangeant rumba, ndombolo et soukous. Il chantait en plusieurs langues nationales du Congo et son dialecte, abordant des sujets sociaux importants dans ses chansons. « Bounzeki était égal à lui même. Quand il chantait il violait les règles de la rumba, comme si il faisait du folklore mais à la fin c’était bien. Donc il est difficile de voir de nos jours un artiste égal à Bounzeki », a renchéri Serge-Bruno Mienahata.
Au delà de la musique, Rapha Bounzeki fut un acteur majeur dans la promotion de la SAPE ( société des ambianceurs et des personnes élégantes) au Congo et dans le monde. Il est reconnu comme le créateur du concept de la sapologie et président du mouvement SAPE au Congo Brazzaville. « Pendant les festivals de sapologie il fallait chanter la chanson de Rapha », a dit Blaise Olivetty.
Rapha Bounzeki a laissé un héritage musical et culturel qui continue d’inspirer les générations actuelles. Son engagement pour la musique, la sapologie et les droits des artistes reste un modèle pour de nombreux musiciens et sapeurs congolais. A travers ses chansons et son style, il a su capturer l’essence de la culture congolaise et le partager avec le monde. Dix-sept ans après sa disparition, il demeure une. Figure incontournable de la musique et de la culture congolaise, son œuvre continuant de résonner dans le cœur des mélomanes et des passionnés de la SAPE.
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