Africa-Press – Congo Kinshasa. Le député national, Michel Moto Muhima a lancé un message fort à l’opinion internationale et nationale, concernant des combats intenses qui sévissent à Kibua situé dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu, entre les FARDC -Forces Armées de République démocratique du Congo- appuyés par la milice de Wazalendo, et les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction d’opinion-info, ce dimanche 16 mars 2025, l’élu de Walikale a mis en garde contre les conséquences dramatiques de la poursuite de l’escalade de la violence, notamment la montée en flèche du nombre de victimes, le déplacement massif des populations, l’aggravation de la crise humanitaire déjà existante, la circulation non contrôlée des armes légères et la propagation d’un chaos généralisé qui pourrait toucher l’ensemble de la sous-région des Grands Lacs.
« Je souhaite m’exprimer aujourd’hui sur la situation préoccupante qui se déroule à Kibua, à environ 80 km de Walikale Centre, où s’affrontent actuellement les forces du M23/AFC et les FARDC, appuyées par les Wazalendo.
En tant qu’élu attaché à la paix et à la souveraineté nationale, mon engagement est guidé par le souci constant du bien-être des populations de Walikale et de l’intérêt supérieur de notre Nation. La situation sur le terrain est critique. La population est en détresse et les forces déployées, malgré leur courage et leur détermination, manquent cruellement de moyens pour assurer la protection de tous », déclare-t-il.
Michel Moto a remis en question la crédibilité des diverses informations qui circulent, notamment un communiqué attribué à une « Notabilité de Walikale », en question en raison de l’absence de signatures.
« Face à ces incertitudes et au risque de tomber dans la manipulation, j’exhorte le gouvernement de la République à communiquer efficacement sur la situation dans le territoire de Walikale, ainsi que sur tous les autres fronts au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Il est impératif d’informer l’opinion sur l’ensemble des forces en présence et sur les moyens déployés pour protéger nos concitoyens. C’est dans ce sens que j’ai adressé une question écrite au Vice-Premier Ministre en charge de la défense, afin qu’il nous éclaire sur ce qui se passe au front depuis la chute de Goma et de Bukavu. Concernant le traitement de la population civile durant ce conflit, je rappelle que toutes les forces engagées sur le terrain doivent respecter strictement les droits de l’homme et les dispositions de la Convention de Genève, notamment en ce qui concerne la protection des populations civiles en temps de guerre et le traitement humanitaire des personnes capturées », a-t-il ajouté.
Ce proche de Vital Kameehe a fait savoir qu’il est impératif que chaque acteur assume la responsabilité de ses décisions et de ses actions.
« Tout en réaffirmant la souveraineté de l’État, il apparaît crucial d’encourager et de soutenir la mise en place d’un cadre spécifique pour des pourparlers politiques, destinés à aboutir à une solution définitive et acceptable par toutes les parties. À mes concitoyens du territoire de Walikale, je souhaite exprimer toute ma compréhension et ma solidarité face aux frustrations éprouvées. De même, je rappelle à tous que notre combat doit rester stratégique et réfléchi, afin d’éviter des actions précipitées qui pourraient aggraver une situation déjà complexe, au lieu de la résoudre durablement. À notre gouvernement, j’insiste sur la nécessité d’adopter des mesures urgentes, transparentes et efficaces, témoignant d’une solidarité réelle envers les populations durement éprouvées par ce conflit. Aussi, tout en renforçant la défense de la Nation agressée, il est impératif d’user de tous les mécanismes politiques et stratégiques pour mettre un terme définitif au calvaire vécu par nos concitoyens dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri », a-t-il indiqué.
Il a salué les avancées diplomatiques notables obtenues à travers le déploiement d’une diplomatie bicéphale, impliquant l’exécutif et le législatif.
« La diplomatie parlementaire, que nous saluons et dont je parlerai dans les prochains jours, s’est révélée une arme redoutable au service de la Nation, en appui à la diplomatie traditionnelle. Enfin, à l’ensemble des acteurs concernés, je rappelle l’exigence morale et éthique d’un traitement humain des populations civiles et des personnes capturées, dans le strict respect des principes du droit international humanitaire.
Nous devons éviter à tout prix la spirale de la violence, qui ne sert ni le peuple ni la stabilité de notre pays. L’heure est à la désescalade et à la recherche d’une issue politique durable, dans le respect de notre souveraineté, de nos valeurs et de nos engagements humanitaires », a-t-on lu.
Il a, en outre, appelé au dépassement de tous les clivages. « Demeurons unis, vigilants et déterminés à œuvrer ensemble pour le retour de la paix et de la sécurité dans le territoire de Walikale et partout en RDC ».
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