Africa-Press – Congo Kinshasa. Ce 12 juin 2025, marque exactement un an depuis l’investiture du Gouvernement conduit par la Première ministre Judith Suminwa. Alors que la majorité salue quelques avancées enregistrées, l’opposition crie à l’échec total.
Lors de sa prise de fonctions, la Première ministre avait présenté devant l’Assemblée nationale un programme d’action structuré autour de six axes majeurs:
Construire une économie diversifiée et compétitive pour créer plus d’emplois et protéger le pouvoir d’achat des ménages ;
Protéger le territoire national et sécuriser les personnes et leurs biens ;
Aménager le territoire national en vue d’une connectivité maximale ;
Garantir l’accès aux services sociaux de base ;
Renforcer les capacités du Congolais pour participer à la construction du pays ;
Gérer durablement et de manière responsable l’écosystème de la RDC face aux changements climatiques.
La Première ministre avait misé sur les effets synergiques et cumulatifs de ces piliers pour accélérer le développement socio-économique du pays.
Pour la majorité, un bilan encourageant
Dans le camp de la Majorité présidentielle, on salue les efforts fournis et les avancées obtenues, notamment sur le plan macroéconomique.
« Le taux de change est resté stable. Certes, tous les piliers ne sont pas atteints, mais il s’agit d’un programme quinquennal. Des progrès sont également visibles sur le plan diplomatique, ce qui contribue à une certaine accalmie dans l’Est. C’est un mérite à reconnaître », a déclaré Eliezer Ntambwe, député et membre de l’Union sacrée.
Pour l’opposition, un échec total
À l’inverse, l’opposition juge le bilan globalement négatif. Pour Prince Epenge, porte-parole de Lamuka, le Gouvernement Suminwa a quasiment échoué sur tous les plans:
« Le bilan est désastreux. La Première ministre avait brandi un programme qui avait six piliers. Le premier axe c’était la création d’emplois. Une année après, aucun des six axes n’a connu de concrétisation. Le chômage s’aggrave, les prix flambent, et le pouvoir d’achat des ménages continue de s’éroder. C’est un mirage ».
Selon lui, l’augmentation des prix sur les marchés réduit drastiquement le pouvoir d’achat.
Une lecture nuancée par la société civile
Du côté de la Nouvelle société civile congolaise, Jonas Tshiombela propose une analyse plus équilibrée:
« Il y a des avancées sur le plan macroéconomique et diplomatique, notamment dans la stabilisation du taux de change et la lutte pour la paix. Mais, sur l’emploi et la sécurité, les résultats restent modestes. L’objectif de 6,4 millions d’emplois d’ici 2028 reste ambitieux, mais le fossé entre les chiffres et l’impact réel se fait sentir », a-t-il commenté.
Malgré leurs divergences, la majorité, l’opposition et la société civile s’accordent à reconnaître que la situation sécuritaire reste le principal défi du Gouvernement. La persistance des conflits armés dans l’Est de la RDC, combinée au banditisme urbain dans des villes comme Kinshasa, continue de fragiliser le tissu social et économique du pays.
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