Thomas Luhaka Critiqué pour Ses Remarques sur L’Accord

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Thomas Luhaka Critiqué pour Ses Remarques sur L'Accord
Thomas Luhaka Critiqué pour Ses Remarques sur L'Accord

Africa-Press – Congo Kinshasa. L’ancien président de l’Assemblée nationale Thomas Luhaka, figure politique discrète depuis son retrait des premières lignes, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une violente polémique. Sa remise en cause de l’Accord du 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda a déclenché une véritable levée de boucliers au sein de la majorité présidentielle, à savoir l’Union sacrée de la nation (USN).

Depuis son départ de la scène politique active, Thomas Luhaka avait soigneusement cultivé sa posture d’indépendant. Ni rallié à Joseph Kabila ni intégré à l’USN, l’ancien ministre de Joseph Kabila s’était contenté d’interventions mesurées. Jusqu’à ce récent coup de griffe contre l’accord de Washington, qu’il juge « déséquilibré » et « peu protecteur des intérêts congolais à long terme ».

Ses arguments, développés dans une longue analyse publiée sur sa plateforme en ligne, pointent notamment: l’absence de mécanismes contraignants pour le Rwanda ; le flou entourant le contrôle des minerais stratégiques ; la précipitation dans laquelle l’accord aurait été signé.

La réplique foudroyante de l’USN

La réaction ne s’est pas fait attendre. Tony Mwaba, député UDPS de Kinshasa, a donné le ton dès le lendemain par une tribune cinglante: « Certains vieux démons n’ont décidément pas changé. À vouloir jouer les Cassandre, on finit par ressembler aux ennemis de la paix ».

Dans les heures qui ont suivi, une véritable campagne de dénigrement s’est organisée, marquée par des communiqués cinglants de plusieurs fédérations UDPS, une tribune collective de jeunes cadres de l’USN, le tout ponctué par des attaques personnelles sur les réseaux sociaux.

Plus grave, certains détracteurs n’ont pas hésité à brandir l’accusation de collusion avec le Rwanda. « Qui finance réellement ces analyses pseudo-experts? », commente sur Facebook un cadre de l’UDPS, le parti au pouvoir.

Pourtant, des sources proches de Luhaka assurent que ce dernier « n’a eu aucun contact avec des officiels rwandais depuis des années ». Son crime serait plutôt d’avoir brisé le consensus apparent autour de l’accord, à un moment où le gouvernement veut le présenter comme une victoire diplomatique.

Les dessous d’une cabale

Selon plusieurs observateurs politiques, cette affaire dépasse la simple controverse sur l’accord. Elle révèlerait en réalité, rapporte-t-on, les divisions internes à l’USN sur la gestion du dossier rwandais, la nervosité du pouvoir face à toute voix discordante et le retour des vieux réflexes d’intimidation politique.

« On assiste à une véritable chasse aux sorcières », dénonce un analyste politique sous couvert d’anonymat. Et d’ajouter: « En attaquant Luhaka, qui n’est plus un acteur politique actif, on envoie un message clair à tous ceux qui seraient tentés de critiquer l’accord ».

Une liberté d’expression à géométrie variable?

Le cas Luhaka interroge in fine sur les limites du débat politique en RDC. Alors que le Gouvernement met en avant ses avancées démocratiques, cette affaire montre que certaines lignes rouges restent infranchissables, surtout lorsqu’elles concernent des dossiers sensibles comme les relations avec le Rwanda.

Comme le résume amèrement un ancien collaborateur de Luhaka: « Aujourd’hui au Congo, on peut tout dire… sauf ce qui dérange vraiment le pouvoir ». Une sentence qui, quelle que soit sa véracité, en dit long sur le climat politique actuel.

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