Africa-Press – Congo Kinshasa. La cimenterie de Katana, dans le territoire de Kabare, appartenant au professeur Modeste Bahati Lukwebo, a été pillée vendredi 25 juillet 2025 par des éléments de l’AFC/M23. Les machines d’une grande valeur ont été démontées et embarquées sur des camions pour une destination inconnue.
En dehors de la cimenterie de Katana, l’usine de transformation agroalimentaire de Kasheke, en territoire de Kalehe, a également été prise pour cible par les mêmes agresseurs.
Ces deux sites, portés par le sénateur professeur Modeste Bahati Lukwebo, figuraient parmi les rares investissements à capitaux privés congolais visant à relancer l’économie locale et à soutenir l’industrialisation du Sud-Kivu. Les dégâts matériels sont considérables, et les conséquences socio-économiques préoccupent déjà les autorités locales et les organisations de la société civile.
Un pillage méthodique à Katana
Selon plusieurs témoignages concordants recueillis sur place, les assaillants ont pénétré dans l’enceinte de la cimenterie en début de matinée. Des machines industrielles, parmi lesquelles des broyeurs, convoyeurs, générateurs et autres équipements de production, ont été démontées, puis chargées dans des camions. Une partie du matériel a été détruite, le reste transporté vers une destination encore inconnue.
Ce pillage qui survient alors que la cimenterie était en phase de pré-production, anéantit un projet censé relancer l’industrie des matériaux de construction dans la province.
Kasheke: une opportunité agricole sabotée
Au même moment, dans la région voisine de Kalehe, une autre équipe armée s’en est prise à l’usine de transformation de tomates de Kasheke, encore en cours d’achèvement. Ce projet agroalimentaire, équipé de machines neuves de dernière génération, visait à créer environ 1 500 emplois directs et indirects, tout en stimulant la chaîne de valeur agricole locale.
Le chantier est désormais à l’arrêt, laissant dans l’incertitude les jeunes ouvriers en attente d’embauche, ainsi que les agriculteurs des environs qui comptaient sur cette usine pour écouler durablement leurs récoltes.
Vives réactions dans l’opinion publique
Sur les réseaux sociaux, de nombreux jeunes, acteurs économiques et membres de la société civile, ont exprimé leur indignation, dénonçant un acte de « sabotage économique ciblé ». Pour plusieurs observateurs, il ne s’agit pas d’un simple vol, mais d’une stratégie délibérée visant à freiner les dynamiques de développement initiées localement.
« Ce n’est pas seulement un investissement privé qui est attaqué. C’est la souveraineté économique du Congo qui est en péril », a réagi, ce samedi 26 juillet 2025, un responsable local d’une ONG de défense des droits économiques qui a requis l’anonymat.
Un appel pressant aux autorités nationales et aux partenaires internationaux
Ces incidents interviennent dans un contexte de regain de tension dans l’Est du pays, où les éléments de l’AFC/M23 poursuivent leur progression malgré les appels au cessez-le-feu. Cela relance le débat sur la sécurité des investissements dans les zones à risque, et sur la responsabilité de l’État à protéger les infrastructures économiques stratégiques.
Ce n’est pas seulement un investissement privé qui est attaqué, c’est la souveraineté économique du Congo qui est en péril.
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