Africa-Press – Congo Kinshasa. Première initiative de paix visant à mettre fin au conflit le plus meurtrier depuis la deuxième guerre mondiale, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, signé le 24 février 2013, en Ethiopie, demeure à ce jour, aux yeux du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le consensus régional « le plus complet », car les 13 pays signataires s’étaient engagés à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins; ne pas tolérer ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés; respecter la souveraineté et l’intégrité territoriales des Etats voisins; renforcer la coopération régionale y compris à travers l’approfondissement de l’intégration économique avec une attention accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles.
Dans son rapport semestriel sur la mise en œuvre des engagements pris dans cet accord et sur ses liens avec la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs, présenté lundi dernier, devant le Conseil de sécurité, le patron de l’ONU a félicité les dirigeants de la région d’avoir convoqué la douzième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi, qui a abouti à l’adoption d’un plan d’action visant à le revitaliser.
Alors que la région s’engage sur la voie d’une solution négociée, Antonio Guterres a rappelé que, pour qu’une initiative de paix soit véritablement transformatrice et durable, il est essentiel de s’attaquer aux causes profondes du conflit.
« L’Accord-cadre reste le consensus régional le plus complet à ce jour. Les pays signataires s’engagent à respecter les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale et à s’abstenir de tolérer, d’aider ou de soutenir les groupes armés illégaux. L’Accord-cadre constitue un socle sur lequel peut se construire une confiance durable parmi tous les signataires », a-t-il indiqué, exhortant les parties prenantes régionales et internationales aux différentes initiatives de paix à renforcer la cohérence et la coordination et à obtenir des résultats durables pour les populations touchées.
Par la même occasion, il a encouragé les partenaires internationaux à soutenir le plan d’action pour la revitalisation de l’Accord-cadre afin de promouvoir l’ambition d’une stabilité et d’une prospérité à long terme dans la région.
« Dans l’esprit des décisions issues de la douzième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi, je demande à tous les États concernés de créer et de maintenir les conditions nécessaires au rapatriement rapide et à la réintégration durable dans la vie civile des membres de groupes armés étrangers qui ont volontairement déposé les armes et ont exprimé leur volonté de retourner dans leur pays d’origine. Ces efforts sont essentiels à la promotion de la paix et de la sécurité régionales et doivent être appuyés par une volonté politique soutenue, une collaboration adéquate entre les acteurs concernés, des cadres juridiques et des ressources suffisantes », a-t-il dit.
Les efforts diplomatiques se poursuivent
Le rapport du secrétaire général de l’ONU couvre la période du 28 mars au 15 septembre 2025. Il retrace l’évolution de la situation en matière de paix et de sécurité dans la région.
Dans ce document, il a noté que les efforts visant à revitaliser l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération se sont poursuivis durant la période considérée. Le 28 mai, a-t-il rappelé, la douzième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération s’est tenue à Entebbe. Accueillie par le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, en tant que nouveau président du Mécanisme, la réunion a abouti à l’adoption d’un plan d’action pour la revitalisation de l’Accord-cadre. Elle a été précédée d’une réunion ministérielle, tenue le 27 mai. Les trente-septième et trente-huitième réunions du Comité d’appui technique, qui se sont tenues respectivement les 20 et 26 mai, ont permis de jeter les bases des discussions ministérielles et de haut niveau.
Le 9 juillet, a-t-il ajouté, les autorités ougandaises, des représentants de l’Union africaine et le bureau de l’envoyé spécial du secrétaire général pour la région, Huang Xia, ont tenu une réunion de coordination, dans le prolongement de la réunion de haut niveau du Mécanisme régional de suivi. Les garants de l’Accord-cadre, à savoir l’Union africaine (UA) la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont également tenu des consultations.
Antonio Guterres a estimé « encourageants » ces efforts diplomatiques renouvelés en faveur de la paix dans la région et s’est félicité de la signature le 27 juin de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda facilité par les États-Unis, ainsi que des réunions du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et du Comité de surveillance conjointe établi au titre de cet accord. Il a salué également la signature d’une déclaration de principes par le gouvernement congolais et l’AFC/M23 à Doha le 19 juillet, et de l’accord relatif à un mécanisme concernant la libération des détenus.
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