Africa-Press – Congo Kinshasa. Le gouvernement congolais a fermement réagi à la réunion organisée à Nairobi par un groupe d’opposants congolais menés par l’ancien président Joseph Kabila qui, à l’issue des travaux, ont annoncé la création du mouvement « Sauvons la RDC ». « Ce qui s’est passé à Nairobi, c’est un chiffon que les Congolais ne doivent pas considérer, c’est une distraction », a fustigé Julien Paluku, le ministre du Commerce extérieur qui était aux côtés du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lors du briefing tenu mercredi 15 octobre à Washington DC aux Etats-Unis, à l’issue du premier forum économique USA-DRC.
Le ministre des Médias a démontré les incohérences d’un ancien président qui cherche à récupérer les privilèges prévus. « Ce sont des nostalgiques à la recherche des privilèges perdus », a dégainé Muyaya. Pour Julien Paluku, l’événement principal, c’est la mobilisation des partenaires américains autour des ambitions du gouvernement congolais « Évidemment, il y a des réseaux qui cherchent à distraire l’opinion. Et on prend le choix de cette date pour créer une diversion, j’appelle le peuple à ne pas les suivre », a-t-il insisté.
Après analyse du document signé à Nairobi, le ministre du Commerce extérieur a dénoncé la faiblesse et le manque de sérieux. « Quand j’ai lu le document, j’ai vu que les trois derniers noms ont été écrits et signés par une seule personne. Cela prouve qu’ils manquent même de gens pour apposer les signatures », a révélé Paluku, soulignant le caractère « improvisé et factice » de cette initiative.
Élu de Lubero, il a également remis en question la sincérité des organisateurs du mouvement. « Ce sont des Congolais aveuglés qui refusent de condamner ce qui se passe à Goma, en Ituri ou au Nord-Kivu, mais ils s’empressent à dénoncer ce qui se passe dans des zones sous état de siège, pourtant, ils prétendent parler de la paix. Entre-temps, ils ferment les yeux sur tous les massacres qui se commettent tous les jours dans les territoires contrôlés par le M23 », a-t-il fustigé. Sans citer Joseph Kabila nommément, Julien Paluku lui a adressé une pique, appelant ceux qui ont dirigé l’État à observer une attitude responsable. « Quand on a dirigé un État comme la RDC, on doit s’empêcher d’avoir certains comportements. On doit viser plus haut, viser à devenir président de l’Union africaine ou secrétaire général de l’ONU, pas à détruire son propre pays », a-t-il martelé.
Le leader du Burec a conclu son propos en exhortant les Congolais à ne pas se laisser distraire: « La RDC va se dresser contre toute personne qui va chercher à distraire sa marche vers l’émergence. L’événement majeur, c’est la relance de la construction du pays depuis les États-Unis et non la messe noire de Nairobi », a-t-il souligné.
Nairobi, une « capitale de complots contre la RDC »
Prenant la parole à son tour, le porte-parole du gouvernement a appuyé les déclarations de Julien Paluku, estimant que la rencontre de Nairobi regroupait des acteurs politiques discrédités. « Ceux qui sont à Nairobi, c’est comme un étrange mélange de fugitifs, de condamnés ou de personnes unies par la frustration », a-t-il ironisé.
Patrick Muyaya a poursuivi en accusant Nairobi de devenir un foyer d’activités hostiles à la République démocratique du Congo. « Je n’ai pas besoin de rappeler le tristement célèbre mouvement né à Nairobi qui devient de plus en plus une capitale de complots contre la RDC », a-t-il fait savoir.
Selon lui, le soi-disant objectif de paix mis en avant par le mouvement « Sauvons le Congo » cache en réalité des motivations politiques. « Le prétexte de la réunion, c’était soi-disant la paix. Mais nous connaissons les rôles des uns et des autres dans la déstabilisation du pays », a-t-il ajouté, accusant les initiateurs de vouloir « saboter » les efforts de redressement engagés par le président Félix Tshisekedi.
Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs rappelé que le chef de l’État a toujours été clair sur la nature d’un futur dialogue national. « Le président de la République l’a dit à Bruxelles: il n’organisera pas de dialogue avec des personnes incapables de nommer l’ennemi », a-t-il insisté. « Encore une fois, ils se sont autodisqualifiés », a-t-il tranché.
Muyaya a conclu en saluant la cohérence de la stratégie diplomatique congolaise. « Nous avons un processus qui se tient ici à Washington, un autre à Doha. À l’intérieur du pays, le président a déjà rassemblé toutes les confessions religieuses. En tant que garant de la nation, il décidera le moment venu, conformément à l’article 69 de la Constitution », a-t-il précisé.
Pour le gouvernement congolais, le véritable événement demeure donc cette mobilisation internationale, censée accélérer la relance du pays et renforcer la souveraineté nationale face à toute tentative de déstabilisation venue de l’extérieur.
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