Africa-Press – Congo Kinshasa. L’ancien député et ministre Emery Okundji a vivement réagi ce vendredi aux accusations visant certains opposants politiques, soupçonnés de liens avec la rébellion du M23. Selon lui, ces accusations constituent une tentative de “criminalisation de l’opposition” et rappellent l’importance de respecter la Constitution, qui garantit le pluralisme politique en République démocratique du Congo.
“La RDC est un État de droit, régi par des normes et des règles claires”, a affirmé Emery Okundji. Il a rappelé que l’article 6 de la Constitution interdit l’instauration d’un parti unique et reconnaît le pluralisme politique, considérant toute violation comme un acte de haute trahison imprescriptible.
“Assimiler l’opposition au M23 relève de la calomnie”
Réagissant aux propos de certains responsables gouvernementaux, M. Okundji a dénoncé l’association des activités de l’opposition à un “complot contre le régime” ou à une “rébellion déguisée” comme étant de la “calomnie, de la médisance et de la mauvaise foi”.
“Les opposants politiques qui s’organisent pour exercer leur rôle de contre-pouvoir ne peuvent en aucun cas être considérés comme une branche du M23”, a-t-il insisté, rappelant que le gouvernement négocie actuellement ouvertement avec ce mouvement rebelle, malgré des promesses passées de ne jamais le faire.
Un appel au respect des droits constitutionnels
Pour l’ancien ministre, les droits de l’opposition sont “sacrés” et ne peuvent être restreints que par la Constitution elle-même. “Parler d’un complot contre le régime de Tshisekedi, c’est ignorer la Constitution et les lois de la République”, a-t-il souligné.
Il a exprimé son soutien aux initiatives de l’opposition visant à “lutter contre les antivaleurs” et à “conquérir démocratiquement le pouvoir conformément à la Constitution”. Selon lui, la réaction du pouvoir face à chaque mobilisation de l’opposition traduit une “peur” du débat démocratique. “Pourquoi considérer la moindre activité de l’opposition comme une infraction? Le régime panique dès que l’opposition s’exprime”, a-t-il dénoncé.
“Refuser la pensée unique”
Emery Okundji conclut en appelant à résister à toute dérive autoritaire: “Nous nous opposerons toujours à tout système qui érige la parole, la pensée et les actions du président en loi.”
Cette déclaration intervient quelques jours après le conclave de Nairobi organisé par l’ancien président Joseph Kabila, qui a réuni plusieurs acteurs politiques pour discuter de la situation nationale et de la cohésion des forces politiques en période électorale.
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