Africa-Press – Congo Kinshasa. Une vive controverse secoue le secteur de la jeunesse dans la province du Sud-Ubangi, après la décision jugée autoritaire et juridiquement infondée du ministre provincial de la Jeunesse, Félix Mondesie Mondembo, d’annuler les élections des conseils urbains et territoriaux de la jeunesse.
Dans une correspondance officielle datée du 30 octobre 2025, adressée à l’administrateur du territoire de Libenge et au maire de Zongo, le ministre a ordonné la suspension pure et simple du processus électoral, sans en préciser clairement le fondement légal. Il évoque des motifs pour le moins nébuleux, tels que l’« incrédulité » du scrutin, une supposée absence de transparence et l’« incompétence » des élus. Des arguments que de nombreux observateurs qualifient de fallacieux, estimant qu’ils traduisent une volonté manifeste de museler la jeunesse engagée.
La réaction ferme du Conseil provincial de la jeunesse
Le président du Conseil provincial de la jeunesse (CPJ), Tonton Zuza Daliye, n’a pas tardé à réagir. Dans une déclaration faite le 31 octobre 2025 sur une station radio de Gemena, il a fustigé une ingérence politique flagrante, contraire au cadre réglementaire qui régit les structures de jeunesse en République démocratique du Congo.
« Le ministre provincial n’a ni attribution légale ni autorité réglementaire pour annuler des élections déjà validées. Cette compétence revient exclusivement au gouverneur, en tant que chef de l’exécutif provincial », a-t-il martelé.
Plus surprenant encore, le CPJ révèle que le ministre aurait fondé sa décision sur un décret marocain, sans aucun lien avec le droit congolais.
« C’est une erreur administrative grave. Se référer à une législation étrangère pour justifier une décision locale est non seulement aberrant, mais aussi symptomatique d’une méconnaissance inquiétante des lois nationales », a dénoncé Zuza Daliye.
Une crise de confiance entre jeunesse et institutions
Cet épisode, perçu comme un acte de reprise en main politique, alimente une tension croissante entre les autorités provinciales et les organisations de jeunesse. Plusieurs analystes y voient une manœuvre politicienne visant à neutraliser les jeunes leaders issus d’un processus démocratique transparent, au moment où la province traverse déjà une crise institutionnelle latente.
Pour exprimer leur mécontentement, les structures de jeunesse du Sud-Ubangi ont annoncé une marche pacifique le 5 novembre 2025. Objectif: dénoncer l’annulation jugée arbitraire des élections, exiger le respect de la légalité et réclamer la fin des ingérences politiques dans leurs structures.
Alors que le Sud-Ubangi fait face à de multiples défis sociaux et politiques, cette nouvelle crise vient fragiliser davantage la cohésion entre la jeunesse citoyenne et le pouvoir provincial, au moment même où l’unité devrait être le mot d’ordre.
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