
Africa-Press – Congo Kinshasa. Le monde célèbre, le 23 avril, la journée mondiale du livre et du droit d’auteur pour la promotion de la lecture, l’industrie éditoriale mais aussi et surtout de la protection de la propriété intellectuelle à travers le droit d’auteur. Pour arriver à cette fin, le gérant de l’Administration des Droits d’Auteurs au Congo (ADACO), Junior Luyindula, a expliqué à ACTUALITÉ.CD que le premier aspect est celui de l’évolution des textes juridiques en incluant le numérique.
“ Le droit d’auteur reste un grand chemin en RDC. Sa problématique, je l’analyse du côté de l’évolution des textes juridiques. Les textes n’ont pas évolué avec le temps. Aujourd’hui, on parle de plus en plus des aspects du droit d’auteur qui touchent au numérique et nos textes restent des années 80, et les exploitations qui passent par le numérique ne sont pas couvertes. Il n’y a pas eu réforme des textes, il n’y a pas une politique qui peut insister là-dessus parce que la politique marche bien avec des textes qui sont à jour ”, explique-t-il.
Junior Luyindula soulève également le côté structurel et culturel congolais qui fait défaut aux droits d’auteur.
“ Il y a le côté structurel. Il y a eu une succession de structures mais la gestion n’a pas pu profiter aux auteurs, tout simplement parce qu’on n’a pas cette culture de répartition. L’autre aspect, c’est la culture d’un point de vue général, les gens n’ont pas la culture de payer pour écouter de la musique, chez eux, quand ils organisent des fêtes ou avec d’autres œuvres. C’est un problème en termes de vulgarisation que nous-mêmes sommes en train de mettre en place pour que les gens prennent conscience que la culture a un prix ”, affirme-t-il.
Le gérant de l’ADACO reproche parallèlement une implication partielle des artistes pour la régularisation de leur secteur. Ceux-ci peuvent faire, estime-t-il, un avant projet de loi, le présenter au gouvernement et pousser pour que ça vienne au parlement parce que ne pouvant pas tout attendre de l’État. Les entreprises, les journalistes, les hommes de droit sont également concernés par la protection de leurs œuvres.
La date du 23 avril marque la naissance ou la mort d’éminents écrivains tels que Cervantes, Shakespeare, Garcilaso de la Vega dit l’Inca ou Maurice Druon. C’est pourquoi, cette date symbolique pour la littérature universelle a été choisie par la conférence générale de l’UNESCO afin de rendre un hommage mondial au livre et à ses auteurs, et encourager chacun, en particulier les plus jeunes, à découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel. L’idée de cette célébration trouve son origine en Catalogne, en Espagne, où il est de tradition d’offrir une rose pour l’achat d’un livre.
Emmanuel Kuzamba