Pédocriminalité dans l’Église catholique de France: les évêques prêts à indemniser les victimes

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Pédocriminalité dans l'Église catholique de France: les évêques prêts à indemniser les victimes
Pédocriminalité dans l'Église catholique de France: les évêques prêts à indemniser les victimes

Africa-Press – Congo Kinshasa. Les évêques réunis à Lourdes ont annoncé lundi que le fonds d’indemnisation des victimes sera financé par la vente des biens de l’Église ou par des emprunts. Ils ont également indiqué la constitution d’une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation chargée d’instruire les demandes des victimes.

Après la reconnaissance, l’heure de la réparation a sonné pour l’Église catholique de France. Les évêques se sont engagés à “abonder” le fonds d’indemnisation des victimes de pédocriminalité dans l’Église “en se dessaisissant de biens immobiliers de la Conférence des évêques de France et des diocèses (CEF)”, a annoncé, lundi 8 novembre, son président.

En outre, s’il le faut, “un emprunt pourra être souscrit pour anticiper les besoins”, a ajouté Éric de Moulins-Beaufort devant la presse à l’issue de l’assemblée plénière de la CEF.

Les évêques réunis à Lourdes ont en outre décidé lundi la constitution d’une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation, qui instruira les demandes des victimes de violences sexuelles et sera dirigée par la juriste Marie Derain de Vaucresson, a annoncé Mgr de Moulins-Beaufort.

Marie Derain de Vaucresson, cadre du ministère de la Justice dont la mission commence immédiatement, “va déterminer les règles de fonctionnement de cette commission et nous allons (…) lui fournir les moyens d’accomplir cette mission (…) d’indemnisation individualisée des personnes victimes”, a-t-il ajouté.

Il s’agit d’une des résolutions adoptées par l’épiscopat, dévoilées par Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France, lors d’une conférence de presse à Lourdes. Marie Derain de Vaucresson, ancienne défenseure des enfants, constituera “son équipe à sa guise sur le modèle de la commission Sauvé”, a-t-il précisé.

La “responsabilité institutionnelle” de l’Église

Alors que les évêques ont reconnu vendredi la “responsabilité institutionnelle” de l’Église dans les abus sexuels dont ont été victimes des dizaines de milliers d’enfants pendant plusieurs décennies et le “devoir de justice et de réparation” qu’entraînait ce constat, les victimes et les associations qui les représentent espéraient la mise en place d’un mécanisme concret.

Dans son discours de clôture de l’assemblée des évêques, le président de la CEF a souligné que le rapport Sauvé avait mis l’institution devant ses responsabilités. “Le rapport a fait apparaître une réalité de l’Église que nous ne savions pas voir”, a-t-il dit. “Il nous faut bien le reconnaître et le confesser, nous avons laissé se développer un système ecclésiastique qui (…) abîme, écrase, bafoue des êtres humains et leurs droits les plus élémentaires.”

Mais si les évêques ont senti monter en eux “le dégoût et l’effroi” face à ce que les victimes ont subi, et si l’Église a été “obligée de regarder sa face sombre”, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a estimé nécessaire de prendre le temps de la réflexion avant de traduire en actes certaines des 45 recommandations du rapport de la Ciase.

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