CENI : des diplomates occidentaux devant un cas de conscience

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CENI : des diplomates occidentaux devant un cas de conscience
CENI : des diplomates occidentaux devant un cas de conscience

Africa-Press – Congo Kinshasa. En 2010, à la Centrale électorale, l’UDPS faisait des sit-in quotidiens sous une pluie de bombes lacrymogènes de la Police.

Des ambassadeurs occidentaux défilent déjà chez Denis Kadima. Ce ballet diplomatique auprès du Président de la CENI appelle quelques interrogations au regard de l’absence de consensus qui colle au bureau incomplet que pilote le successeur de Corneille Nangaa.

A quel moment Denis Kadima a-t-il évolué en réunissant un consensus de huit confessions religieuses pour que subitement ces diplomates puissent lui trouver crédit, on ne sait par quelle magie étant donné que jusqu’à ce jour l’UE n’a pas fait un contre communiqué pour accorder son soutien au Bureau incomplet de Denis Kadima qui n’est pas du tout fonctionnel sans les postes de Vice-Président et de Rapporteur adjoint qui reviennent à l’Opposition parlementaire du FCC de Joseph Kabila. Ce qui introduit un dysfonctionnement de toute la CENI en partant de sa tête.

Le même questionnement est adressé à la patronne de la MONUSCO, Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC et chef du système de l’ONU qui, lorsque Denis Kadima l’a reçu a vanté son expertise en matière électorale. Mais avec de telles approches, les observateurs voient bien que cette dame, Bintu Keita n’est pas du tout à sa place à la tête de la MONUSCO. D’autant plus qu’il lui est difficile de comprendre comme certains autres Congolais qui évoluent à l’Union sacrée, c’est que les crises qui sont nées dans les processus électoraux en RDC ne sont pas du tout liées à l’expertise du Président de la centrale en matière électorale. Loin s’en faut.

Aux dernières élections du 30 décembre 2018, Corneille Nangaa, le Président de la CENI est indiscutablement connu pour avoir une expertise éprouvée dans questions électorales. Mais qu’a-t-il donné comme résultats ? Des députés nationaux qualifiés par les Congolais de » députés nommés « , donc pas du tout le produit du choix tel que fait dans les urnes par les électeurs.

La preuve, c’est le lourd volume du contentieux électoral qui s’en est suivi où la Cour constitutionnelle, était même débordée avec qui des Arrêts et contre-Arrêts de validation et d’invalidation et est même allée à six mois alors que le délai légal du contentieux électoral est de trois mois. Pourtant, Corneille Nangaa est techniquement plus outillé même que Denis Kadima.

Là, c’est uniquement en ce qui concerne les législatives nationales A la présidentielle, toujours sous l’expert électoral Corneille Nangaa, Martin Fayulu Madidi s’est autoproclamé Président de la République contre Félix Tshisekedi qu’il a battu à 62% des voix en se fondant sur les résultats des observateurs de la CENCO et se considère toujours comme Président de la République jusqu’à ce jour.

La RDC était à deux doigts du chaos généralisé et les USA avait même prépositionnel un contingent de ses commandos des forces spéciales à Dakar au Sénégal pour une éventuelle intervention. Ceux qui justifient la tricherie et les irrégularités dans la procédure de désignation des membres du Bureau de la CENI par l’expertise de Denis Kadima ont perdu de vue que le tout premier Président de la CENI alors CEI » Commission électorale indépendante « , le prêtre catholique Monsieur l’Abbé Apollinaire Malumalu Muhongolu était un » maitre » en matière électorale.

Pourtant les résultats qu’il a publiés ont été contestés par Jean-Pierre Bemba Gombo qui avait encore son « armée ». Sa base a incendié le siège de la Cour suprême de justice qui traitait le contentieux électoral et toutes les archives électorales ont été brulées. En plus, cette contestation a débouché sur la première guerre de la ville de Kinshasa en mars 2007 entre l’armée régulière et des éléments armés fidèles à Jean Pierre Bemba avec un cortège des morts.

Comme on le voit, après le succès de la marche monstre du Bloc patriotique de samedi dernier et le sit-in projeté pour le 22 novembre devant le siège de la CENI comme c’était le cas avec l’UDPS en 2010 sous les bombes lacrymogènes de la Police. Il faut revenir absolument au consensus sans lequel il n’y aura pas de paix et dans ce contexte politique troublé que le Bureau de Denis Kadima va fonctionner.

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