Tout sur les violences et les conflits en RD Congo

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Tout sur les violences et les conflits en RD Congo
L’armée congolaise en action dans les régions des violences

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Congo Kinshasa. La situation en République Démocratique du Congo ne semble pas s’apaiser pour autant, suite aux affrontements qui ont éclaté entre l’armée et les membres du Mouvement du 23 mars (M23) dans la région Est du pays depuis le week-end de la dernière semaine du mois d’octobre 2022.

L’issue de ces violences est encore incertaine, selon des responsables militaires et des habitants, sachant qu’elles sont venues troubler une période de calme relatif.

L’Observatoire de la sécurité du Kivu (une région et une ancienne province de l’Est de la République démocratique du Congo), a confirmé que des dizaines de milliers de personnes se sont réfugiées dans des camps informels dans et autour de Kanyaruchinya, à 10 km au nord de Goma en République démocratique du Congo.

« Ils ont fui la reprise des combats entre le mouvement M23 et l’armée congolaise dans la région de Rutshuru (une localité, chef-lieu de territoire de la province du Nord-Kivu en RDC), par conséquent, il est nécessaire de lancer une réponse urgente des organisations humanitaires pour répondre aux énormes besoins de ces personnes », selon l’observatoire.

A noter que Kanyaruchinya, qui est située sur la route entre Goma et Rotshuru, accueille déjà des milliers de personnes déplacées par les précédents affrontements et combats dans la zone au cours des derniers mois. Alors que leurs conditions de vie étaient déjà très précaires, l’arrivée d’une nouvelle vague de personnes déplacées a considérablement augmenté les besoins des personnes qui y vivent.

« En quelques jours seulement, nous avons vu des milliers de personnes construire à la hate des abris à partir de branches d’eucalyptus et de feuilles ramassées dans la forêt environnante, et ce, pendant qu’il pleuvait », a expliqué le Dr Maria Machako, coordinatrice médicale de Médecins Sans Frontières (MSF) en République démocratique du Congo.

Les pays frontaliers du Congo impliqués ?

Il importer de rappeler que les tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda se sont accrues ces derniers mois, en raison de l’escalade de la violence, et l’aggravation de la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo fait craindre l’éclatement d’une « guerre » entre les pays de la région des grands Lacs, notamment le Burundi, le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie, qui partagent tous une frontière orientale avec la RDC.

Outre le fait que ces pays sont considérés comme parties à la crise congolaise, et les facteurs qui la provoquent, la région orientale de la République démocratique du Congo, est riche en vastes ressources, dont les minéraux très recherchés qui alimentent les appareils électroniques grand public, ou encore les batteries de véhicules électriques, qui sont très demandées dans le monde entier.

Réaction du HCR à Genève

Dans le même contexte, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé, lors d’une conférence de presse organisée au Palais des Nations à Genève, à la mi-octobre 2022, qu’il était préoccupé par l’escalade de la violence intercommunautaire meurtrière qui a déplacé des milliers de personnes depuis juillet courant dans la région de Kwamouth, une localité, chef-lieu de territoire de la province du Mai-Ndombe en République démocratique du Congo.

Le HCR a fait savoir que des rapports indiquent que des affrontements ont été lancés au sujet des taxes coutumières sur l’utilisation des terres agricoles entre les communautés Tiki et Yaka, entraînant la mort de plus de 142 personnes, dont des personnes décapitées même.

Prés de 27.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été également placées depuis le 6 octobre dernier à cause la violence et seraient en besoin urgent d’assistance dans les districts de Kwelo et de Mai-Ndombe, et 2 600 autres personnes ont cherché aussi refuge au Congo, traversant le fleuve Congo dans des canoës en bois, et beaucoup d’entre eux ont été séparés des membres de leur famille pendant le voyage.

Même le climat n’a pas été clément, car les fortes pluies qui sont tombées sur la région ont rendu encore plus difficile pour ces civils de se mettre en sécurité, du fait que de nombreuses routes principales étaient devenues impraticables pour les véhicules humanitaires qui devaient leur acheminer une aide vitale.

Encore traumatisées par les affrontements soudains et violents qui ont éclaté ces dernières semaines, des familles ont déclaré aux médias qu’elles avaient fuis pour sauver leur vie, se réfugiant avec leurs enfants dans la forêt environnante. Beaucoup ont quitté leurs fermes et leurs champs et abandonné leurs récoltes dans des greniers.

Les personnes déplacées continuent de se sentir vulnérables car leur survie dépend de la bonne volonté des autres, notamment des familles d’accueil et des autorités.

Il semble même que le gouvernement a négocié avec les dirigeants locaux en déployant des unités de l’armée de la RDC dans la région de Kwamouth, pour rétablir l’ordre, cependant, la situation sécuritaire reste toujours tendue.

Par ailleurs, de nombreuses familles qui vivaient à Kwamouth et dans les villages environnants ont quitté la région alors que le conflit s’étendait rapidement, marchant pendant des jours avant d’arriver en lieu sûr à Bandundu, la capitale du district de Kwilo, à 245 kilomètres de la ville de Kwamouth, qui se trouve maintenant, avec de nombreux environs villages, partiellement déserts.

Conditions de vie très difficiles dans les centres d’accueil

Il faut reconnaître que les conditions de vie sont devenues très difficiles et préoccupantes, les familles d’accueil épuisent désormais très rapidement leurs ressources, sachant que les familles ont commencé à rationner les rations alimentaires et certaines ne prennent plus qu’un seul repas par jour.

Pour y faire face, les responsables régionaux des districts de Mai-Ndombe et de Kwelo ont mis en place un comité de coordination de crise et un plan multisectoriel au niveau gouvernemental pour répondre aux besoins les plus urgents.

De son côté, le HCR travaille avec des partenaires pour intensifier son soutien, en envoyant des bâches pour construire des abris communautaires à Bandundu, et se tient prêt à répondre à d’autres besoins prioritaires dans les domaines des abris, des articles ménagers et de la protection.

Ainsi, on peut confirmer que les affrontements intermittents entre l’armée congolaise et le mouvement M23 depuis fin mars 2022 ont poussé au moins 200.000 personnes à fuir leur domicile. Maintenant, des dizaines de milliers ont été ajoutés à ce nombre, et la masse déplacée a dépassé les 300.000 personnes.

Au regard de cette violence permanente, le chercheur principal sur la RD Congo pour Human Rights Watch, a déclaré que : « La peur est omniprésente au sein de la population de cette région. Les familles ont été déplacées à maintes reprises et, dans cette spirale de la violence sans fin, les femmes, hommes et enfants paient un lourd tribut ».

Le Vatican s’est penché sur le problème en intervenant dans le conflit Yaka et Teke

Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa depuis sa nomination le 1er novembre 2018 et cardinal depuis le consistoire du 5 octobre 2019, a présidé une messe dans l’église paroissiale saint Yves, de Kwamouth, à quelque 370 kilomètres de la capitale congolaise, dans la province du Mai-Ndombe, dans le Sud-ouest de la RD Congo, là où ont été enregistrés de violents affrontements entre les communautés Téké et Yaka depuis plusieurs semaines.

L’archevêque, qui a effectué une visite des lieux où des conflits ont opposé les communautés Yaka et Teke, a demandé d’offrir à Dieu, dans la prière, la souffrance des uns et des autres. Il a vu, entendu et touché du doigt la crise qui a détruit l’amour fraternel dans ces régions.

D’autant plus que les évêques de Kinshasa et de Kenge sont allés à leur tour à la rencontre de ces deux communautés afin de trouver des voies de paix, et ont appelé à la cessation des combats qui s’y déroulent :

• Consolider la paix entre les communautés

Au cours de la messe qu’il a donnée, l’archevêque de Kinshasa a posé ladite question à l’assistance : « Que recherchons-nous pour briser ainsi la paix ? »

Pour le cardinal Fridolin Ambongo, la crise entre les peuples Yaka et Teke est née non seulement de la soif des richesses, mais elle a également pour origine :

• le péché :

• la soif du pouvoir et de l’avoir.

« Les conflits communautaires naissent lorsqu’on est préoccupé par le souci exagéré des biens pour soi-même, ou pour sa famille, car on ne mesure pas les conséquences des attitudes que nous affichons par rapport aux biens matériels », a-t-il fait observer.

• Rechercher des voies de paix avec les chefs coutumiers

Pour sa part, Jean-Pierre Kwambamba Masi, évêque catholique romain de la République démocratique du Congo, avait reçu dans le diocèse voisin de Kenge, fin septembre dernier, les principaux chefs coutumiers des peuples Yaka et Teke du diocèse, du fait que le conflit né dans le territoire de Kwamouth a débordé dans le diocèse de Kenge, qui reçoit de nombreux déplacés dans les villes et les cités comme Bandundu, Fatundu, Misay et Kenge.

Kwambamba a cherché avec les chefs coutumiers des voies de paix, et a plaidé pour l’assistance humanitaire en faveur des déplacés.

A cause de ces violents affrontements entre Teke et Yaka, certains membres de la communauté Teke ont exprimé leur souci craignant que les Yaka, qui vivent avec eux depuis des années, ne s’accaparent de leurs terres pour les occuper.

Demandes d’asile – Réfugiés – Aides & Déplacés

A noter que les communautés et les autorités locales ont accueilli les demandeurs d’asile arrivant, et le HCR a fourni quant à lui un soutien aux autorités frontalières, notamment en enregistrant les nouveaux arrivants et en leur fournissant une assistance.

Cependant, plus de la moitié d’entre eux vivent actuellement dans des conditions désastreuses, certains dormant à la belle étoile, tandis que d’autres ont réussi à se construire des abris temporaires. Quant à ceux hébergés par des familles locales, ils vivent dans une forte surpopulation.

Le fait le plus remarquant c’est que la nourriture est devenue denrée rare et de nombreux enfants souffrent de malnutrition.

Des appels urgents ont été lancés à la communauté internationale pour que celle-ci soutienne les efforts visant à désamorcer les tensions à Kwamouth et à alléger les souffrances des personnes touchées par la violence.

De facto, la récente vague de déplacements en République démocratique du Congo a exacerbé un déficit de financement déjà grave pour l’effort de réponse visant à aider les 521 000 réfugiés et plus de 5,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, notant que le pourcentage de financement reçu n’a pas dépassé 40% du montant requis, dont la valeur équivaut à 225,4 millions de dollars américains.

Le HCR n’a reçu que 16 % des 37,4 millions de dollars nécessaires à sa réponse aux réfugiés en République du Congo pour 2022.

Comment est né le mouvement M23 ?

Le mouvement du M23, qui est la principale cause de cette désastreuse situation, est né d’une rébellion de Congolais d’ethnie tutsie au Nord-Kivu, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda. Les insurgés, majoritairement tutsis, entretiennent des liens étroits avec le Rwanda voisin.

Le nom du mouvement provient d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et un groupe armé appelé « Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ». Il s’agit d’un accord qui prévoyait d’incorporer les combattants du CNDP à l’armée régulière congolaise, les FARDC dirigé par Bosco Ntaganda*, surnommé « Terminator ».

Bosco Ntaganda: Ancien chef adjoint de l’état-major général responsable des opérations militaires des Forces patriotiques pour la libération du Congo – FPLC. Mandats d’arrêt : 22 août 2006 – rendu public le 28 avril 2008 ; Deuxième mandat : 13 juillet 2012. Ntaganda est poursuivi par la Cour Pénale Internationale pour 13 chefs de crimes de guerre et 5 chefs de crimes contre l’humanité qui auraient été commis en 2002-2003 en Ituri, RDC. Il fût déclaré coupable le 8 juillet 2019

Le mouvement, composé majoritairement de membres de l’ethnie tutsi, a subi une défaite face à l’armée en 2013, mais il a repris ses attaques, accusant Kinshasa de ne pas respecter l’accord sur la démobilisation et la réintégration de ses combattants.

A la fin de l’année dernière, le mouvement a repris les combats, accusant Kinshasa de ne pas respecter les accords de réintégration de ses combattants.

Et en juin dernier, il s’est emparé de la ville de Bunagana, frontalière avec l’Ouganda, et après des semaines de trêve, le M23 a avancé depuis le 20 octobre, étendant son contrôle sur cette région

A noter que cette milice est l’un des nombreux groupes armés présents dans l’Est de la RDC, dont la plupart remontent aux deux guerres régionales de la fin du siècle dernier.

En plus, Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles, ce que le Rwanda dément officiellement. Mais un rapport non publié de l’ONU, soulignait l’implication du Rwanda dans le mouvement du « 23 mars ».

Remous diplomatique entre le RDC et le Rwanda

Suite à l’accusation lancée par la République démocratique du Congo contre son voisin le Rwanda, selon laquelle Kigali soutiendrait le mouvement du « 23 mars », Kinshasa avait décidé, le lundi 31 octobre dernier, de convoquer le chargé d’affaires de son ambassade à Kigali, tout en demandant à son nouvel ambassadeur fraîchement accrédité au Rwanda de surseoir à la présentation de ses lettres de créance.

Dans ce contexte, le communiqué rendu public par le ministère congolais des Affaires étrangères indiquait que « le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Christophe Lutondola Abala Binapala », a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade à Rwanda, renouvelant sa demande au nouvel ambassadeur de son pays au Rwanda de reporter la présentation de ses lettres de créance jusqu’à nouvel ordre.

On lisait également que le ministère congolais des Affaires étrangères avait accordé à l’ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega, 48 heures, soit jusqu’au 2 novembre dernier, pour quitter le pays.

Réaction des autorités Rwandaises

Le gouvernement rwandais a regretté la décision d’expulser son ambassadeur sous prétexte de soutien de Kigali au mouvement rebelle du « 23 mars », soulignant que « les forces militaires rwandaises sont en attente à la frontière entre les deux pays ».

« Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est la complicité continue des Forces armées congolaises avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda et leurs tentatives de cibler la zone frontalière avec des armes lourdes, en plus de la rhétorique hostile contre les pays diffusé par les responsables de la République du Congo », a déclaré au cours de ce mois de novembre le porte-parole du gouvernement rwandais, dans un communiqué publié à l’occasion.

Intervention du Kenya

Des forces kenyanes sont arrivées en République démocratique du Congo, le 12 novembre 2022, dans le cadre de la mission des pays d’Afrique de l’Est visant à soutenir le gouvernement congolais pour tenter de ramener la paix dans la région du Nord-Kivu, après que ces dernières semaines ont vu le contrôle du mouvement du « 23 mars » sur de vastes zones de la région.

En effet, une semaine après les récentes attaques lancées par le mouvement du « 23 mars » à l’intérieur de la région du Nord-Kivu dans l’Est de la RCD, où le mouvement a pu étendre son contrôle dans la région, les avant-gardes des forces kenyanes sont intervenues pour soutenir le gouvernement congolais.

Motifs de l’engagement kenyan :

Il existe de nombreuses interprétations concernant les motifs de l’implication du Kenya dans les efforts de soutien à la stabilité dans l’Est du Congo, qui peuvent être présentées comme suit :

• 1- Les craintes de progrès du “23 mars”

• 2- L’échec des forces de l’ONU

• 3- La sécurisation des intérêts du Kenya au Congo

• 4- Le renforcement du rôle régional de Nairobi

• 5- Une réponse à la demande du Congo.

Sévère réaction des Etats-Unis

Dans le cadre de la situation préoccupante qui sévit en République Démocratique du Congo, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken avait critiqué les autorités rwandaises concernant la démocratie et les droits de l’homme, révélant que lui et le président rwandais Paul Kagame avaient également discuté de rapports crédibles sur le soutien de Kigali au mouvement rebelle du « 23 mars » en RDC.

Le Rwanda et la République démocratique du Congo étaient au centre de la visite africaine que Blinken avait effectuée le vendredi 12 août 2022, lors de laquelle il avait déclaré au cours d’une interview que « le président Paul Kagame et le président congolais Félix Tshisekedi ont convenu d’entamer des pourparlers directs pour régler la situation au Congo.

Le chef de la diplomatie américaine avait fait allusion aux « réformes majeures » en cours pour faire face à la grave menace des groupes armés, dont évidemment le mouvement « 23 mars » dans l’Est congolais. Il a déclaré que cette réforme « ouvrirait des opportunités » en termes de soutien de Washington, tout en notant à l’avance qu’il soulèverait le problème de ce mouvement avec le président Kagame, déclarant : « Je pense qu’il y a un élan dans cette diplomatie. Nous essayons nous-mêmes de faire avancer la paix ».

Blinken a répondu aux questions sur les positions intransigeantes de Washington contre la domination de Kampala et de Kigali dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où l’exploitation minière lucrative se trouve entre les mains des seigneurs de guerres et de cartels internationaux.

Appels au cessez-le-feu

Le niveau élevé de violence a suscité l’inquiétude de la communauté internationale, alors que l’Union africaine a appelé à un cessez-le-feu.

Le président burundais Evariste Ndayishimiye, l’actuel président de la Communauté de l’Afrique de l’Est, a déclaré mardi qu’il avait eu des entretiens avec ses homologues régionaux sur « la gestion de la crise sécuritaire » et convenu avec eux de tenir un sommet pour mettre fin aux hostilités à une date encore à fixer .

Rappelons que la Communauté de l’Afrique de l’Est comprend : le Burundi, la République démocratique du Congo, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et l’Ouganda.

Signature d’un accord de cessez-le-feu

Les présidents congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame

Les dirigeants africains ont tenu un mini-sommet à Luanda, capitale de l’Angola, le mercredi 23 novembre courant, lors duquel a été signé un accord pour arrêter les hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo, et ce pour entrer en vigueur à partir de vendredi 25 du même mois.

Le communiqué indique qu’une force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est interviendra contre le mouvement rebelle du « 23 mars », s’il ne respecte pas les termes de l’accord du cessez-le-feu.

A noter que cet accord de cessez-le-feu a été signé par les dirigeants du Congo, du Rwanda, du Burundi, de l’Angola et de l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, qui ont tous participé mercredi à ce mini-sommet, dont le but est de trouver des solutions à la crise qui sévit dans l’Est du Congo.

Dans ce contexte, la RDC ne cesse d’accuser le Rwanda de soutenir le mouvement du « 23 mars », alors que Kigali le nie toujours et accuse à son tour Kinshasa d’être de connivence avec les FDLR, un groupe rebelle hutu rwandais basé en République démocratique du Congo depuis le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Le M 23 Mars ne reconnait pas l’accord de cessez-le-feu

Le point négatif dans cette situation, c’est que le porte-parole politique du mouvement du 23 mars, Lawrence Kanyuka, n’a pas hésité à confirmer que « le cessez-le-feu, qui a été annoncé en Angola, à la suite d’un mini-sommet entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, n’engage en aucun cas le mouvement ».

Dans une autre intervention, Kanyuka a affirmé que leur mouvement a déclaré jeudi 25 novembre que le cessez-le-feu annoncé la veille « ne les concerne pas vraiment », tout en appelant à un « dialogue direct » avec le gouvernement de la République démocratique du Congo.

« Le M23 a vu le document sur les réseaux sociaux… Il n’y avait personne (du M23) au sommet, donc ça ne nous concerne pas vraiment »…« Normalement, lorsqu’il y a un cessez-le-feu, c’est entre les deux parties belligérantes », a-t-il ajouté.

Répliquant à ces propos, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a déclaré lors d’un point de presse que « le M23 doit arrêter toutes ses attaques à partir du vendredi 25 novembre », notant que les rebelles du M23 étaient en sommeil depuis des années, mais ont repris les armes à la fin de l’année dernière et ont été considérés dès le début par Kinshasa comme activement soutenus par le Rwanda, lequel nie les accusations.

A noter que les rebelles se sont récemment emparés de vastes portions de territoire au nord de Goma, la capitale provinciale de la province du Nord-Kivu en RDC, et que le mini-sommet de Luanda s’est conclu par un accord sur la cessation des hostilités dans l’Est de la RDC à partir de vendredi soir, suivi du retrait des rebelles du M23 des « zones occupées » et de leur « repli sur leurs positions initiales ».

Si les rebelles refusent, la force régionale d’Afrique de l’Est déployée à Goma « utilisera la force » pour les repousser, selon l’accord.

Lawrence Kanyuka quant à lui a déclaré de nouveau : « Nous sommes toujours prêts à un dialogue direct avec le gouvernement congolais pour résoudre les causes profondes des conflits », tandis que Christophe Lutundula a exclu des négociations directes avec le mouvement du 23 mars : « Le gouvernement de Kinshasa refuse de s’engager avec le groupe M23, qu’il qualifie toujours de mouvement terroriste, tant qu’il occupera le territoire de la RDC ».

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