Africa-Press – Congo Kinshasa. La plénière du Sénat a accordé, le jeudi 11 décembre, un délai de soixante-douze heures à la Commission Économie, Finances et Bonne Gouvernance pour analyser le projet de loi de finances 2026, présenté par le Vice-Premier Ministre du Budget, Adolphe Muzito, au nom de la Première ministre.
« Je garantis à l’assemblée plénière la disponibilité du ministre Muzito (…) À cet effet, un délai de 72 heures est accordé à cette commission pour examiner profondément ce projet de loi qui n’est pas recevable ce jour, car venu de la chambre sœur », a déclaré le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde.
Le VPM du Budget, Adolphe Muzito, a répondu aux préoccupations des sénateurs sur l’exécution budgétaire, notamment la faible réalisation des infrastructures prévues, la rémunération des députés provinciaux et des conseillers. Il a rappelé que ces charges sont couvertes par la rétrocession de 40 % des recettes nationales, soit plus de 849 milliards de francs transférés fin septembre 2025.
Il a évoqué le renforcement du lien entre plan d’engagement et trésorerie, et confirmé que les 15 milliards USD destinés aux infrastructures seront exécutés progressivement:
« D’ici cette échéance de 2030, toutes les provinces verront leurs infrastructures de base s’améliorer. La tranche de 2026 est déjà prévue», a-t-il indiqué.
Le gouvernement vise une hausse de la pression fiscale de 12 % en 2026 à 17 % en 2030, pour atteindre 25 milliards USD de recettes. Muzito a assuré que les recettes non recouvrées seront comptabilisées l’année suivante et que la programmation militaire et policière est intégrée dans le cadre budgétaire 2026-2028.
S’agissant des agents non payés, il a rappelé la réduction des arriérés depuis 2019 et indiqué que leur prise en charge progressera grâce aux contrôles des effectifs:
« La politique salariale se fixe comme objectif d’éponger le phénomène NP », a-t-il insisté.
Sur le PDL 145 Territoires, il a affirmé que les travaux avancent et précisé que 43 millions USD sont prévus pour les sinistres, en plus de 58 millions issus des ressources extérieures.
Il a mentionné les progrès vers le budget-programme: modernisation des outils, structuration des programmes et amélioration de la performance.
Le projet de loi de finances, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale à 20 milliards USD, a été rehaussé à 22 milliards USD après échanges avec le FMI. Il comprend des réformes structurelles: digitalisation, modernisation de la TVA, guichet unique pour micro-entreprises, extension de la facture normalisée et assainissement du fichier de paie. Les investissements atteignent 7 milliards USD et les transferts 2 milliards USD.
Le budget s’inscrit dans une trajectoire visant une pression fiscale de 12 % en 2026, 13 % en 2027 et 15 % en 2028:
« Dans cette trajectoire évolutive, l’ambition est d’atteindre (…) 17 % d’ici 2030 », a-t-il précisé, ajoutant que ces efforts permettront de financer défense, salaires et infrastructures à hauteur de 15 milliards USD.
Par ailleurs, il a souligné que la mise en œuvre des engagements du Chef de l’État devrait permettre au revenu annuel par habitant de dépasser 1 000 USD en 2030.





