Africa-Press – Congo Kinshasa. La demande mondiale de minéraux critiques triplera d’ici 2030. La République démocratique du Congo (RDC), qui possède d’importantes réserves de tantale, étain, tungstène et cobalt, minéraux vitaux pour l’électronique, les smartphones et les systèmes de défense, a coparrainé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, mercredi 9 juillet, aux côtés de la Guyane et le Libéria, autour du thème: « La course mondiale aux minéraux critiques: lutter contre l’insécurité liée aux ressources en Afrique ».
L’un des objectifs de cette réunion, présidée par la Sierra Leone, est de renforcer la sensibilisation internationale au lien entre les minéraux critiques et l’insécurité en Afrique et d’identifier des mesures politiques concrètes pour résoudre ce problème.
Alors qu’il est nécessaire de garantir la transparence et une gouvernance équitable, sans lesquelles la concurrence pour ces ressources pourrait exacerber la corruption, les inégalités et les conflits dans les régions riches en minéraux, la réunion vise également à éclairer les futures délibérations du Conseil de sécurité sur la question et à favoriser la coopération entre les États membres, les mécanismes régionaux, le secteur privé et les partenaires internationaux afin de promouvoir une gouvernance minière responsable.
La RDC joue un rôle central dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, attirant l’attention des grandes puissances et des multinationales. Selon l’ONU, l’exploitation de ces ressources aurait contribué à exacerber l’instabilité en RDC et dans la région des Grands Lacs.
« Les groupes armés opérant dans l’est de la RDC continuent d’exploiter et de commercialiser ces minéraux, alimentant les conflits en cours et exacerbant les tensions régionales », a-t-elle dénoncé, précisant que cette situation a perturbé les chaînes d’approvisionnement en minéraux essentiels et entravé les efforts visant à promouvoir un approvisionnement responsable.
Soumis début mai au Conseil de sécurité, le rapport final du Groupe d’experts de l’ONU a abordé la question dans le contexte de la situation sécuritaire prévalant dans l’est de la RDC. Le rapport a soulevé des inquiétudes quant à l’intégrité et à la crédibilité des systèmes de traçabilité des minéraux, indiquant que ce défi pourrait présenter des risques pour le commerce des minéraux 3T.
Les membres du Conseil de sécurité ont examiné le rapport le 2 juillet, suite à l’adoption de la résolution 2783 du 30 juin, qui a renouvelé le régime de sanctions 1533 concernant la RDC jusqu’au 1er juillet 2026 et le mandat du Groupe d’experts jusqu’au 1er août 2026. Cette résolution exprimait des inquiétudes face à « la poursuite de l’exploitation, de la taxation et du commerce illégaux des ressources naturelles ainsi que du détournement par des voies illicites », qui permettent aux groupes armés dans l’est de la RDC d’opérer.
La réunion de ce mercredi évalue l’efficacité de divers mécanismes régionaux et internationaux visant à freiner l’exploitation illégale des ressources naturelles, notamment le Processus de Kimberley, le Mécanisme régional de certification de la CIRGL, l’ Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) et le Guide sur le devoir de diligence pour une conduite responsable des entreprises de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Dans ce contexte, les participants entendent identifier les lacunes existantes dans la mise en œuvre et à explorer les moyens de soutenir, de renforcer et d’harmoniser ces mécanismes afin de garantir la traçabilité, la certification et l’approvisionnement responsable tout au long des chaînes d’approvisionnement, en vue d’améliorer la transparence et de décourager la contrebande de minerais.
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