Africa-Press – Congo Kinshasa. L’expert en finances publiques et président-fondateur du Mouvement citoyen éclairé (MCE), Hugues Boole Ndobo, a plaidé avec force pour une réforme urgente du secteur bancaire en République Démocratique du Congo (RDC), affirmant que c’est une condition sine qua non pour le développement du pays et l’absorption du chômage des jeunes.
S’exprimant lors de l’émission « Face-à-face » de TOP CONGO, Hugues Boole a souligné l’absence critique des banques véritablement congolaises et les conséquences désastreuses de cette situation sur l’économie nationale.
« La République démocratique du Congo a un problème sérieux: elle n’a pas de banque. Il n’existe pas de banque congolaise par les Congolais pour les Congolais. Comment, dans ces conditions, investir dans la jeunesse, même avec toute la bonne volonté du monde? ».
Face à ce constat, le président du MCE propose une réforme ambitieuse articulée autour de la création de trois types de banques distinctes: commerciales, d’investissement et de crédit agricole. Selon lui, « les banques commerciales soutiendraient la consommation et les ménages, les banques d’investissement dynamiseraient les petites, moyennes et grandes entreprises, tandis que les banques de crédit agricole apporteraient un soutien crucial au secteur rural et à la transformation des ressources du sol ».
Hugues Boole n’a pas hésité à pointer du doigt le contrôle exercé par les investisseurs étrangers sur l’économie congolaise, car leurs entreprises bénéficient du soutien de leurs propres institutions financières. « Il faut le dire, les Indiens, Libanais, Kenyans contrôlent l’économie de la RDC justement parce que les banques soutiennent leurs investissements, leurs entreprises. Et c’est vers ces banques que vont les Congolais demander des crédits. C’est ainsi que nos capitaux se volatilisent pour l’étranger ».
L’expert en finances publiques a insisté sur l’urgence de cette réforme, appelant à la création d’au moins une à dix banques capables de soutenir l’activité économique des Congolais d’ici dix ans.
« C’est une urgence. Le développement est utopique si l’on ne crée pas des banques en RDC. Le secteur bancaire est un secteur phare et prioritaire ».
Pour illustrer le potentiel de création d’emplois, notamment pour les jeunes, Hugues Boole a mis en avant le secteur agricole et ses nombreuses externalités positives. Il a souligné le nombre considérable d’opportunités qui pourraient émerger si le secteur bancaire apportait un soutien financier adéquat à l’agriculture, à la pêche et à l’élevage.
En conclusion, Hugues Boole Ndobo a affirmé que « le business plan du développement de notre pays passe par les banques ». Il a également évoqué « l’importance d’autres composantes du secteur financier, telles que le fonds souverain et les assurances, dans la gestion globale des ressources du pays. Mon plaidoyer met en lumière un enjeu crucial pour l’avenir économique de la RDC et l’émancipation de sa jeunesse ».
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