Africa-Press – Congo Kinshasa. Alors que le franc congolais poursuit sa tendance à l’appréciation face au dollar américain, la Première ministre de la RDC appelle la population à faire preuve de patience. Selon elle, l’impact réel de cette hausse sur la vie quotidienne des citoyens n’est pas immédiat. Judith Suminwa l’a dit ce mardi à Kinshasa lors du forum Makutano.
« Pour voir l’effectivité de l’appréciation du franc congolais sur la vie des citoyens, il faut du temps », déclare Judith Suminwa. La Première ministre de la RDC répondait à une question sur les mesures prises par le gouvernement. « L’amélioration du pouvoir d’achat ne se ressent pas du jour au lendemain. C’est un processus », explique-t-elle.
Cependant, elle soutient que depuis que cette réforme est en cours, les prix des produits ont baissé, notamment chez les grossistes. Judith Suminwa reconnaît par ailleurs que le travail reste à faire avec les petits commerçants. « Il faut des ajustements des prix au niveau des détaillants », indique-t-elle. Et pour faire le suivi de la structure des prix, le ministère de l’Économie a mis en place un outil numérique appelé TALO, qui est déjà opérationnel à Kinshasa. Les prélèvements des prix sur le marché réalisés grâce à cet outil démontrent une tendance à la baisse, dit la Première ministre. Elle souligne toutefois que la stabilisation durable de la monnaie nécessite du temps pour se traduire dans les prix des biens et services.
Plusieurs fronts pour la stabilisation du franc congolais
Le gouvernement affirme par ailleurs travailler sur plusieurs fronts. D’abord sur le contrôle des structures des prix. « Les gens ont tendance à rester rigides par peur de voir le franc congolais perdre de nouveau sa valeur », indique Judith Suminwa. C’est la raison pour laquelle le contrôle doit être renforcé afin de « renforcer la confiance dans le franc congolais ».
Ensuite, le gouvernement congolais entend renforcer la production locale, a encore indiqué la Première ministre. C’est l’un des piliers importants pour la stabilité de la monnaie. Le dernier front est celui qui repose sur la discipline sur le marché des changes. En effet, la Banque centrale affiche quotidiennement sur différentes plateformes numériques le taux de change. Ce mardi, par exemple, 1 $ se change à 2 201 CDF.
Pour Judith Suminwa, même si l’économie congolaise est dollarisée, la majorité de la population ne l’est pas. Des milliers de Congolais fonctionnent avec le franc congolais. Voilà pourquoi, soutient-elle, le pays doit continuer à travailler sur l’appréciation de la monnaie. « C’est une question de souveraineté », dit-elle.
Mais pour l’instant, malgré la montée du franc congolais, le coût de la vie reste élevé. Les ménages, quant à eux, continuent de réclamer un impact concret sur leur panier de consommation.
