30 ans des conflits armés et d’insécurité au Nord-Kivu : chronologie des évènements marquants

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30 ans des conflits armés et d'insécurité au Nord-Kivu : chronologie des évènements marquants
30 ans des conflits armés et d'insécurité au Nord-Kivu : chronologie des évènements marquants

Africa-Press – Congo Kinshasa. De 1993 à 2023, cela fait trente ans, cette année, que la province du Nord-Kivu est en proie aux conflits armés et à l’insécurité. Cette région traverse une situation difficile sur le plan sécuritaire, social, économique, humanitaire et des droits humains, à la suite des tensions armées qui y perdurent.

Le Nord-Kivu connait de longs moments de peur, des périodes d’angoisse et des graves tensions, depuis 1993. Tous ces événements obéissent à une certaine chronologie.

L’année 1993 marque le début des conflits armés

Cette année-là, un conflit interethnique éclate dans la région de Ntoto, le territoire de Walikale.

De nombreuses pertes, des vies humaines, des blessés, la destruction et le pillage des biens furent enregistrées.

C’est le début du mouvement Maï- Maï à travers le phénomène ‘’Katuko’’ soutenu par un certain Mutaka Munene.

Arrivée des réfugiés

En 1994, on assiste à l’arrivée des réfugiés rwandais au Nord-Kivu, après le génocide au Rwanda. Parmi ces réfugiés, d’anciens militaires des Forces armées Rwandaises du feu président Habyarimana ainsi que des Interahamwe, une milice accusée du génocide des milliers des Rwandais.

C’est ce qui va marquer le début de l’avènement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), composée des militaires et combattants réfugiés sur le sol congolais.

A leur actif, on attribue des milliers des pertes en vies humaines, des viols, vols, pillages, incendies des maisons et des villages, exploitation illégale des ressources naturelles ainsi que la destruction de la faune et la flore de cette région.

Avènement de l’AFDL et RCD

Deux ans après, entre 1996 et 1997, c’est l’avènement de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). Ce mouvement politico- militaire a mené, en partant de la région du Kivu, une campagne armée contre le régime, en place, de Mobutu Sese Seko.

Soutenue par des officiers rwandais, cette campagne militaire aboutie à la chute de Mobutu avec l’entrée de l’AFDL à Kinshasa en 1997. Une année après, nait le mouvement du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), à partir du Nord-Kivu, qui s’oppose au nouveau pouvoir de Kinshasa.

Les parcours de l’AFDL ensuite du RCD sont marqués par des déplacements des populations et des pertes en vies humaines dans la province du Nord-Kivu.

Naissance du CNDP

Général Laurent Nkunda Batware

En 2008, l’on assiste à la reprise des hostilités par le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) du général déchu Nkunda Mihigo. Ce dernier avait refusé de rejoindre le gouvernement après la réunification du pays à la suite des pourparlers de Sun City en Afrique du Sud entre le gouvernement congolais et le Rassemblement congolais pour la démocratie. Nkunda exigeait du gouvernement, de sécuriser sa communauté (tutsi) contre les rebelles rwandais des FDLR ainsi que le rapatriement des réfugiés congolais vivant dans les camps au Rwanda et en Ouganda. Les conséquences de son combat armé sont malheureuses. La population civile en paie le lourd tribut.

Afin de désamorcer la crise, le gouvernement signe en 2009, les accords de paix de Goma avec le CNDP et d’autres groupes armés. Nkunda Mihigo est arrêté au Rwanda. Ses troupes sont réintégrées au sein des Forces armées de la RDC.

Création du M23

En 2013, reprise des hostilités par les anciens du CNDP sous une nouvelle casquette dénommée mouvement du 23 mars (M23), rappelant le non-respect des accords du 23 mars 2009 par le gouvernement. Cette guerre a occasionné des milliers de déplacés et des morts parmi les populations civiles dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2013, les Forces armées de la RDC (FARDC), à l’issue de l’opération dénommée “Pomme-orange”, chassent les combattants du M23, au nombre de 400 à 450, des dernières positions qu’ils occupaient dans les montagnes de Rutshuru (Mbunzi et Chanzu), à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Massacres des civils à Beni

En 2014, débutent les massacres, tueries et déplacements des populations dans la région de Beni. Ces actes sont perpétrés par les rebelles ougandais de l’ADF.

2022-2023, résurrection du M23

En octobre 2022, le M23 déchu en 2013, renait et reprend ses activités dans le territoire de Rutshuru. Le chef militaire de cette rébellion, reproche au gouvernement congolais de n’avoir pas respecté des accords signés en 2019 à Kigali au Rwanda.

Avec l’appui de leurs alliés, les rebelles occupent à ce jour, de nombreuses localités des territoires de Rutshuru, Nyiragongo et de Masisi.

Plusieurs milliers de personnes ont pris le chemin d’exil.

La succession de ces conflits armés eu comme conséquence notamment la non-scolarisation de nombreux enfants qui n’ont pas pu tenir un cursus scolaire normal depuis 30 ans.

Une génération sacrifiée, de l’avis de plusieurs observateurs.

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