Accord De Washington: Alerte Sur Les Droits De L’Homme

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Accord De Washington: Alerte Sur Les Droits De L'Homme
Accord De Washington: Alerte Sur Les Droits De L'Homme

Africa-Press – Congo Kinshasa. Dix organisations de la société civile militant pour les droits de l’homme dans la Province du Nord-Kivu ont réagi à la signature des « Washington Accords for Peace and Stability » entre les Présidents de la République Démocratique du Congo et du Rwanda, le 4 décembre 2025, sous l’égide de l’Administration Trump.

Tout en saluant la signature de cet accord, les organisations expriment un profond scepticisme, rappelant que des accords antérieurs, tel que l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba (2013), n’ont pas produit de résultats durables en raison, selon elles, du « manque de sincérité du Rwanda prouvé par son caractère récidiviste ».

Elles soulignent que l’accord intervient alors que l’histoire et les événements sur le terrain démontrent que le Gouvernement rwandais est « très loin de lâcher prise ». En appui à cette inquiétude, ces dix organisations citent des attaques récentes, survenues à quelques heures de la signature, qui auraient coûté la vie à environ 50 civils dans les champs de Kahumiro (près de Kibirizi, en Chefferie de Bwito) et dans d’autres localités des territoires de Rutshuru et Masisi.

Les organisations de défense des droits de l’homme se désolidarisent fermement des initiatives visant à forcer l’organisation urgente d’un dialogue national. Elles estiment que l’expérience passée a prouvé que le dialogue a servi de « béquille pour enfoncer la RDC dans une crise structurelle ».

Selon ces structures, la priorité actuelle du Gouvernement congolais doit se concentrer sur des actions concrètes sur le terrain, à savoir, la reconquête des entités sous l’emprise du Rwanda (camouflé sous le label M23-AFC) ; l’établissement de l’autorité de l’État ; l’organisation du retour des déplacés et la mise en place de projets de relèvement socio-économique en faveur des populations sinistrées. Elles estiment qu’un dialogue national inclusif ne devrait être organisé qu’une fois le pays stabilisé, et devrait alors se focaliser sur les problèmes structurels de la RDC, en écartant toute notion de partage du pouvoir, car les élections doivent rester le mode d’accès au pouvoir par excellence.

Enfin, ces organisations de la société civile lance un appel pressant aux Garants Internationaux [le Gouvernement des États-Unis et au Président Donald Trump, l’Union européenne, l’Union africaine, la CIRGL, l’EAC et la SADEC] afin qu’ils pèsent de tout leur poids pour pousser les autorités rwandaises à respecter scrupuleusement ses engagements. Le peuple congolais attend impatiemment l’amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain à l’issue de cet accord.

Parallèlement, elles demandent au Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de rester prudent, de ne pas oublier la priorité de reconquérir toutes les entités sous occupation du Rwanda, et de travailler pour l’amélioration de la gouvernance interne.

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