Adhésion de certaines personnalités à l’AFC de Corneille Nangaa : le gouvernement désapprouve les propos du cardinal Ambongo

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Adhésion de certaines personnalités à l’AFC de Corneille Nangaa : le gouvernement désapprouve les propos du cardinal Ambongo
Adhésion de certaines personnalités à l’AFC de Corneille Nangaa : le gouvernement désapprouve les propos du cardinal Ambongo

Africa-Press – Congo Kinshasa. Lors d’un briefing de presse animé hier mercredi 3 avril à Kinshasa, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a vivement critiqué les propos du cardinal Fridolin Ambongo, qui tentait de justifier les adhésions à la rébellion alliée aux terroristes du M23 dans l’est du pays.

En effet, dans son homélie pendant la nuit pascale, le cardinal Ambongo a évoqué les adhésions des Congolais à la rébellion « Alliance Fleuve Congo (AFC) » créée par l’ancien président de la CENI, Corneille Nangaa, et ce, avec la bénédiction des dirigeants du M23. Selon le chef de l’Église catholique de Kinshasa, ces Congolais se rebellent en raison des gestes posés par le gouvernement, qui fragilisent la communion nationale et excluent certains de la jouissance des richesses du pays.

« Des fils du pays qui partent de Kinshasa pour rejoindre la rébellion à l’Est. Nous pouvons nous énerver contre ceux qui sont partis, nous pouvons les traiter des traîtres, ils ont pris la cause de l’ennemi mais la question de fond: Pourquoi ces gens ont agi de cette manière-là? C’est parce qu’au niveau d’ici, nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale et qui excluent les autres de la jouissance du gâteau national », avait déclaré Ambongo.

MUYAYA DÉSAPPROUVE

Ces propos du prélat catholique ont suscité une vive réaction de la part du ministre Muyaya. Ce dernier a déclaré que les mots de ce prince de l’Église pourraient être interprétés comme un encouragement, voire un soutien moral à ceux qui prennent les armes pour tenter de conquérir le pouvoir. Il a souligné que l’on ne peut pas soutenir des Congolais qui prennent les armes pour tuer leurs compatriotes, et a appelé le cardinal à apporter des clarifications sur ses propos.

« Les propos tenus par le Cardinal le jour de Pâques sont extrêmement graves. Surtout qu’ils viennent d’un chef religieux de son acabit. Quelles que soient les raisons, on ne peut soutenir des Congolais qui prennent des armes pour tuer leurs frères, sœurs, pères, mères et enfants. Ses mots peuvent être compris comme un encouragement, un soutien moral à ceux qui prennent cette voie alors que nous voulons sortir de ce cycle de violences… »

« Quelles que soient les raisons, on ne devrait pas soutenir des Congolais qui veulent prendre les armes pour tuer d’autres Congolais afin d’accéder au pouvoir alors que nous avons choisi la voie démocratique », a déploré Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du gouvernement.

Le cardinal Ambongo avait également soulevé la question de la répartition des richesses du pays, en déplorant que plus de 70 % du budget national soit consommé par la classe politique. Il a dénoncé le fait que le pays soit considéré comme l’un des plus pauvres au monde, tandis que les députés congolais sont considérés comme les mieux payés. Selon lui, de tels comportements alimentent le mécontentement et poussent certains à rejoindre la rébellion dans l’est du pays.

En réponse à cette affirmation, Patrick Muyaya rappelle à cette occasion qu’actuellement la RD Congo dispose d’un budget de 16 milliards de dollars. Par ailleurs, des progrès significatifs ont été enregistrés dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

« J’ai également entendu, toujours du cardinal, qu’on disposait d’un budget d’à peine 3 milliards. Je suis désolé. Nous avons atteint des records aujourd’hui, nous parlons d’un budget de 16 milliards. Regardez le contexte dans lequel nous nous trouvons. Un immense travail est accompli dans les secteurs de la santé et de l’éducation. D’ailleurs, l’Église catholique est partenaire dans l’éducation. Il ne faudrait donc pas donner l’impression que le Congo avait tout il y a 15 ou 20 ans, et maintenant il n’en reste plus rien. Et cette manière de parler du gâteau »

« Quel est le message que le Cardinal veut insinuer dans l’imaginaire collectif ? (…) Je pense qu’il est primordial d’être très prudent dans notre utilisation des mots, surtout dans le contexte qui est le nôtre », a déclaré Patrick Muyaya.

SOCLE DE PAUPERISATION

Pour son collègue de la Santé, le Dr Roger Kamba, « la guerre dans l’Est est le plus gros socle de paupérisation et de problèmes de santé que nous avons. Les femmes qui sont déplacées, celles qui sont violentées et accouchent de manière prématurée, les jeunes filles qui sont enceintes, c’est de gros problèmes de santé. Tout propos qui encouragerait cette situation à perdurer, de mon point de vue, c’est très dangereux », a-t-il déclaré.

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