Afc-M23 Menace Uvira Accord de Paix Violé

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Afc-M23 Menace Uvira Accord de Paix Violé
Afc-M23 Menace Uvira Accord de Paix Violé

Africa-Press – Congo Kinshasa. Le président Félix Tshisekedi a accusé ce lundi 8 décembre le Rwanda de violer « ses engagements » signés lors des accords de Washington, aux États-Unis. Ils sont censés poser les bases d’un arrêt des combats à l’est de la République démocratique du Congo (RD Congo). Mais sur le terrain, rien n’est moins vrai. Les combats ont désormais lieu à quelques kilomètres du Burundi.

L’espoir d’une fin des combats à l’est de la RD Congo aura été de courte durée. Quelques jours avant l’entérinement des accords dits de Washington, ce jeudi 4 décembre, des combats sporadiques avaient toujours lieu en RD Congo, entre l’AFC-M23, que le Rwanda est accusé de soutenir, et les forces armées congolaises. Au lendemain de la validation de ces accords les combats ont continué.

« Malgré notre bonne foi et l’accord récemment entériné, force est de constater que le Rwanda viole déjà ses engagements », a déclaré le président congolais Félix Tshisekedi, ce lundi 8 décembre, lors de son discours annuel à la nation. « Au lendemain même de la signature, des unités des forces de défense du Rwanda ont conduit et appuyé des attaques à l’arme lourde », a dénoncé le chef d’État congolais. Sollicité par TV5MONDE, le gouvernement rwandais n’a pas encore répondu pour répondre de ces accusations.

Des combats autour de Luvungi et Sange, non loin d’Uvira

L’AFC-M23 continue de progresser dans le Sud-Kivu. Ce lundi, les abords de la ville de Luvungi ont été le théâtre d’affrontements, selon des sources militaires rapportées par l’AFP. 30 kilomètres plus bas, à Sange, les mêmes sources militaires ont fait état de bombardements autour de la cité.

De nombreux civils y avaient pourtant cherché refuge, ce samedi 6 décembre. Sange se situe à seulement 34 kilomètres d’Uvira, la dernière grande agglomération du Sud-Kivu encore aux mains des forces armées congolaises.

Elle est aussi la dernière cible en date de l’AFC-M23. Dans cette ville, réputée pour l’effervescence de ses marchés, la peur s’empare des habitants. « Nous avons entendu dire que l’AFC-M23 avance, mais nous ne savons pas exactement ce qu’il se passe, s’ils avancent réellement », raconte Jordan Mibulani, un vendeur de sacs à Uvira.

Le Burundi, sous pression, menace de poursuites Kigali

Les combats font rage entre l’AFC-M23, soutenu par le Rwanda et les forces congolaises, qui tentent de contrer l’avancée des rebelles, épaulées par 15.000 à 20.000 soldats burundais. Pour Bujumbura, la prise d’Uvira, à 9 kilomètres de sa frontière, représente une ligne rouge à ne pas dépasser.

D’autant que le pays a accusé ce lundi 8 décembre le Rwanda d’avoir « largué des bombes » sur son territoire, dans la commune de Cibitoke, faisant deux blessés dont un enfant de 12 ans, selon le ministère des Affaires étrangères.

« Le Burundi ne va pas tolérer tout acte qui remettrait en cause la sécurité du Burundi », a déclaré Edouard Bizimana, le ministre burundais des Affaires étrangères. « Nous avons prévenu le Rwanda, par rapport aux attaques qui ont touché le territoire et nous leur disons que si cela se répète, le Burundi a le droit de poursuite, contre ceux qui ont attaqué le Burundi », a-t-il prévenu. Sur les réseaux sociaux, le ministre s’est indigné de l’attitude « belliqueuse de Kigali » et a exprimé sa « profonde préoccupation ».

La zone frontalière entre la RD Congo et le Burundi fait l’objet de nombreux mouvements de troupes. Des centaines de soldats congolais et burundais, en fuite, se sont réfugiés sur le territoire burundais. « Tous les soldats ont été désarmés dès qu’ils sont arrivés sur le sol burundais », a précisé une source militaire auprès de l’AFP. Au moins 20 soldats de ce pays voisin ont été tués depuis lundi, selon des sources militaires burundaises interrogées par nos confrères.

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