Affaire Kazadi et Mutamba: Inégalités À L’Assemblée

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Affaire Kazadi et Mutamba: Inégalités À L'Assemblée
Affaire Kazadi et Mutamba: Inégalités À L'Assemblée

Africa-Press – Congo Kinshasa. Ils sont tous reprochables et devaient logiquement se justifier devant la justice. Mais l’Assemblée nationale a décidé de sauver l’un et de sacrifier l’autre. Nicolas Kazadi ne sera ni entendu ni jugé pour divulgation présumée de secrets d’État alors que Constant Mutamba lui, sera jugé pour détournement présumé de 19 millions de dollars.

Le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, passe ses dernières heures en tant que membre du gouvernement. L’Assemblée nationale a autorisé dimanche 15 juin 2025, le procureur général près la Cour de cassation, à engager des poursuites judiciaires à son encontre. Trois cent vingt-deux députés nationaux sur 363 députés votants ont voté pour, 29 ont voté contre et 12 se sont abstenus.

Deux poids deux mesures

Un vote qui n’allait sans doute pas constituer un scandale si la veille, les députés nationaux n’avaient pas voté contre la demande d’autorisation des poursuites contre Nicolas Kazadi, ancien ministre des finances, actuellement député national.

Une partialité flagrante et révoltante qui fait dire à certains analystes que Constant Mutamba était visiblement devenu gênant et devait à tout prix être neutralisé.

A cause de ses réformes courageuses, menées avec une certaine intrépidité et insouciante, le jeune ministre de la Justice a rapidement gagné en popularité dans l’opinion, devenant en quelques semaines seulement l’un des membres du gouvernement les plus appréciés et les plus en vue.

Mutamba trop pressé

Du désengorgement de la prison centrale de Makala à l’organisation des états généraux de la justice, en passant par la hausse spectaculaire des recettes judiciaires, sans oublier les poursuites judiciaires contre de responsables de la rébellion de l’AFC/M23, Constant Mutamba a, qu’on l’aime ou non, marqué son passage éclair au gouvernement.

Néanmoins, d’aucuns pensent que Constant Mutamba aurait payé le prix de son ambition politique, notamment sa volonté de se présenter à la prochaine présidentielle. Il est désormais contraint de démissionner dans les 24 heures, sous peine d’être considéré comme démissionnaire d’office, conformément à la Constitution et à la loi organique n°13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de cassation.

En effet, aux termes de l’article 166 al. 2 à 3 de la Constitution, « les membres du gouvernement mis en accusation, présentent leur démission ».

L’article 80 de la loi organique n°13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de cassation renchérit que cette démission doit intervenir dans les vingt-quatre heures.

« Passé ce délai, précise la loi, il est réputé démissionnaire ».

Quant à Nicolas Kazadi, il a pour le moment échappé à la justice, mais pourrait faire l’objet d’un nouveau réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation à l’avenir.

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